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LA STATIQUE

DES

VÉGÉTAUX.

PLUS

INTRODUCTION.

LUS nous faifons de recherches fur les mer→ nou veilleux ouvrages que nous préfente le théâtre de l'univers, plus nous y trouvons de beauté & d'har monie: plus nos vues font perçantes, plus nous nous fentons frappés d'une conviction lumineuse & triomphante de l'exiftence, de la fageffe & de la puiffance du Créateur; ce divin architecte qui, par une variété innombrable de combinaifons de la matière, ordonne la dépendance des caufes & des effets, & conforme leur enchaînement aux grandes fins de la nature.

Cet Etre tout fage s'eft fait une loi de créer avec nombre, poids & mefure; il a gardé dans fes ouvrages les proportions les plus exactes. Pour

Α

les pénétrer, nombrons, pefons & mefurons; c'est la méthode la plus raisonnable, la plus sûre: les grands fuccès qui l'ont toujours diftinguée, doivent nous animer à la fuivre.

C'eft en nombrant & mefurant que le grand Philofophe de notre fiècle a fu déterminer la loi de la circulation des aftres; c'eft par ces moyens qu'il a dévoilé & réglé la théorie de leurs diftances à leurs centres communs de gravité & de mouvement; c'eft par-là qu'il a démontré que Dieu a non-feulement compris la pouffière de la terre dans une mesure, & pefé les montagnes & les collines dans la balance; (Ifaïe XL. 12.) mais qu'il a auffi fu mettre en équilibre ces vaftes globes de notre fyftême autour de leur centre de pefanteur.

Réfléchiffons fur les découvertes que l'on a faites dans l'économie animale; les principales ne font-elles pas dues à l'examen ftatique des fluides, aux observations des quantités de folide & de liquide que l'animal prend tous les jours pour fe nourrir, à la détermination de la force & de la rapidité de ces mêmes fluides, foit dans leurs canaux propres, foit dans les couloirs des fécrétions, enfin, à la recherche exacte de la quantité de matière fuperflue que la nature chaffe par différentes voies, pour faire place à de nouveaux fupplémens ?

La même mécanique maintient la vie & fait l'accroiffement des végétaux; leurs fluides abondans fervent de véhicule aux parties nutritives: l'analogie entre les plantes & les animaux eft donc fi grande, que la conformité des méthodes nous doit, avec raison, faire espérer de grandes dé

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CHAPITRE I..

Expériences fur la quantité de liqueur que les Arbres & les Plantes tirent & tranfpirent.

EXPÉRIENCE I.

Le troifième de juillet 1724, pour trouver la quantité de liqueur tirée & tranfpirée par un soleil, je pris un pot de jardin, (Pl. I. fig. 1.) dans lequel étoit un grand foleil a de 3 pieds & demi de hauteur, que j'avois planté exprès dans ce pot lorfqu'il étoit jeune; ce foleil étoit une plante annuelle de la grande espèce.

Je couvris le pot avec une platine mince de plomb laminé, & je cimentai bien toutes les jointures, enforte qu'aucune vapeur ne pouvoit s'échapper; mais l'air, par le moyen d'un tuyau de verre d fort étroit, qui avoit 9 pouces de longueur, & qui étoit fixé près de la tige de la plante, communiquoit librement de dehors en dedans, fous la platine de plomb.

Je cimentai auffi fur la platine un autre tuyau de verre g de 2 pouces de longueur & de 1 pouce de diamètre; par ce tuyau j'arrofois la plante, & enfuite j'en fermois l'ouverture avec un bouchon de liège; je bouchai de même les trous i, l, au bas du pot.

Je pefai le pot avec la plante matin & foir pendant quinze différens jours, que je pris entre le troifième de juillet & le huitième d'août; après quoi je coupai la tige de la plante au niveau de la

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