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dre & le Brabant, fe rendit à Ca- JACQUES lais & paffa en Angleterre. Il vit à BERLondres tout ce qu'il y qu'il y avoit NOULLI d'Hommes célebres dans les Sciences, & en fut confideré. Il eut même le plaifir de fe trouver aux Con ferences, qui fe tenoient toutes les femaines, chez le fameux M.Boyle, dont il acquit particulierement l'eftime.

De retour chez lui en 16.8 2. il fongea à rendre fes études uti les au public. Il crut que rien ne contribueroit davantage à fon deffein, que de faire des experien ces publiques de Phyfique & de Méchanique. Il s'y diftingua, & fit voir dans la Ville de Bafle ce. grand nombre de belles chofes nouvellement découvertes, qu'on n'y connoiffoit point avant lui. On le demanda en 1684. à Heidelberg pour y profeffer les Mathématiques, & il étoit prêt d'entrer dans cet engagement, lorfqu'il fut retenu par un autre; on tourna ses vûes du côté du mariage, & on lui fit époufer une Demoiselle d'une famille très-honorable.

JACQUES Arrêté par ces nouveaux liens, BER- qui l'attachoient à fa Patrie, il s'apNOULLI. pliqua plus que jamais aux Mathe

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matiques & s'y donna tout entier. M. Leibnitz ayant alors donné dans le Journal de Leipfic quelques effais de fon nouveau calcul differentiel ou des infinimens petits dont il cachoit l'Art & la Methode, M. Bernoulli & un de fes freres, qui étoit auffi fameux Geometre fentirent par le peu qu'ils voyoient de ce calcul quelle en devoit être la beauté & l'étendue, ils s'appliquerent donc à en chercher le fecret & à l'enlever à l'inventeur, ils y réuffirent, & perfec

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tionnerent cette Methode à un tel point, que M. Leibnitz par une fincerité digne d'un grand homme a déclaré qu'elle leur appartenoit autant qu'à lui.

En 1687. la Chaire de Mathematique à Bafle étant venu à vaquer par la mort de Pierre Meger lin, Profeffeur très-eftimé & Docteur en Droit, on jetta auffi-toft les yeux fur M. Bernoulli, pour la remplir, & il fut élu du confente

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ment unanime des Magiftrats. Il fit JACQUES honneur à cette place, & s'acquitta B E Rde fes devoirs avec un applaudiffe- NOULLI. ment univerfel. Sa réputation attira dans Bafle un nombre confiderable d'Etrangers, qui venoient de toute part pour l'entendre. Il avoit un talent merveilleux pour enfeigner, & une adreffe particuliere à s'accommoder à la portée & au different genie de fes difciples; & le tour qu'il fçavoit donner aux chofes les plus difficiles & les plus obfcures les rendoit claires & faciles à ceuxmêmes qui avoient le moins d'ouverture d'efprit.

En 1699. l'Académie des Scien ees ayant prise une nouvelle forme, M. Bernoulli y fut admis avec Jean Bernoulli fon frere,en qualité d'Affocié étranger. En 1701. ils furent auffi affociez tous les deux à l'Académie de Berlin.

Ses travaux continuels caufés par les devoirs de fa Charge, & par fon ardeur pour l'étude, furent apparemment ce qui le rendit fujet à la goute d'affez bonne heure, & enfin le firent tomber dans une

JACQUES fiévre lente dont il mourut le 16. BER- Aouft 1705. dans fa 51. année NOULLI. laiffant un fils & une fille.

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Archimede ayant trouvé la pro portion de la fphere au cilindre. circonfcrit; decouverte d'une extrême difficulté, & d'un grand éclat dans ce temps-là; mais aujourd'hui un fimple jeu pour les nouvelles methodes, la fit graver fur fon tombeau. A fon exemple M. Bernoulli a voulu qu'on gravât fur le fien une fpirale Logarithmique avec ces mots, Eadem mutata refurgo, par , par allufion à l'efperance des Chretiens reprefentée en quelque forte par les proprietez de cette courbe , qu'il a la gloire d'avoir decouvertes le premier.

Les Memoires de l'Académie des Sciences,les Journaux des Sçavans & ceux de Leipfic font remplis de fes decouvertes & de piéces de fa façon. Les Ouvrages qu'il a fait imprimer feparement font:

1.Conamen novi Syftematis Come-. tarum, pro motu eorum fub calculum revocando, & apparitionibus pradicendis. Amftelod.1682. in-8°.

M. Bernoulli prétend dans cet ou- JACQUES vrage, que les Cometes font des B E RSatellites de quelque Planete fi éle- NOULLI vée audeffus de Saturne, quoique placée dans le tourbillon du soleil, qu'elle eft toûjours invisible à nos yeux; lefquels ne deviennent vifibles, que quand ils font par rapport à nous dans la partie la plus baffe de leur cercle, De-là il conclut que les Cometes font des corps éternels&que leurs retours peuvent étre prédits, ce qui eft auffi l'opi,nion de M. Caffini. Si cela eft ainsi, elles ne doivent plus être regardées comme des marques du courroux du Ciel. M. Bernoulli n'ofoit pas encore l'affurer en ce temps-là; il fut donc réduit à dire que la queue de la Comete pouvoit être un figne de la colere Celeste.

2. Differtatio de Gravitate Æ, theris & cæli. Amftel. 1683.in-89.11 ne traite pas feulement dans cet Ouvrage de la pefanteur de l'air, fi inconteftable, & fi fenfible par le Barometre, mais il s'attache principalement à celle de l'Ether, by d'une matiere beaucoup plus

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