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quence de ce choix, le Roi fera expédier les Priviléges néceffaires pour imprimer & diftribuer les Ouvrages des Académiciens que l'Académie aura approuvés.

XLVII.

Pour encourager les Académiciens à la continuation de leurs travaux, Sa Majesté continuera à leur faire payer les Penfions ordinaires, & même des gratifications extraordinaires, fuivant le mérite de leurs Ouvrages.

XLVIII.

Pour aider les Académiciens dans leurs études, & leur faciliter les moyens de perfectionner leur Science, le Roi continuera de fournir aux frais nécessaires pour les diverfes expériences & recherches que chaque Académicien pourra faire.

X LI X.

Pour récompenfer l'affiduité aux Affem blées de l'Académie, Sa Majefté fera diftri buer à chaque Affemblée quarante Jetons à tous ceux d'entre les Académiciens Penfionnaires qui feront préfens. L.

Veut Sa Majefé, que le préfent Régle ment foit lu dans la prochaine Affemblée,

&

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& inféré dans les Regiftres, pour être exactement obfervé fuivant fa forme & teneur ; & s'il arrivoit qu'aucun Académicien y contrevint en quelque partie, Sa Majesté en ordonnera la punition fuivant l'exigence du cas. Fait à Verfailles, le vingt-fixième de Janvier mil fix cent quatre-vingt-dixneuf. Signé, LOUIS; & plus bas PHELYPEAUX.

En vertu de ce Réglement, l'Académie des Sciences devient un Corps établi en forme par l'autorité royale, ce qu'elle

n'étoit pas auparavant.

C'eft un Corps beaucoup plus nombreux, & qui embraffe fous différens titres toutes les perfonnes les plus illuftres dans les Sciences, ou même les plus propres à le devenir.

Пl embrasse non-feulement les plus cé lebres Savans des Provinces de France, mais même ceux des autres Pays.

Il contient en lui-même de quoi fe réparer continuellement ; & ceux qui en peuvent devenir les principaux Membres, commenceront de bonne heure à s'y for

mer.

En même temps il ne laiffe pas d'être
toujours ouvert au mérite étranger.
Il a des correfpondances dans tous les
Tome Ier

D

lieux où il y a des Sciences, & il attire à lui les premières nouvelles & les premiers fruits de la plupart des découvertes qui fe feront au-dehors.

Les différentes manières d'entrer dans ce Corps font proportionnées aux différentes vues qui peuvent faire défirer d'y entrer, & aux différentes claffes d'Académiciens.

Les Académiciens font plus fortement que jamais engagés au travail, & même à l'affiduité. L'Académie fe fait plus connoître du Public les matières qu'elle

,

traite font moins renfermées chez elle & le goût, le fruit & l'efprit des Sciences peuvent fe communiquer au-dehors avec plus de facilité.

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Après que le Réglement eut été lu dans l'Affemblée, M. l'Abbé Bignon y fit lire une lettre de M. de Pontchartrain, par laquelle le Roi nommoit plufieurs Aca

démiciens nouveaux.

On vit à l'Affemblée fuivante une agréable confufion à laquelle on n'étoit pas accoutumé; car les anciens Académiciens, dont quelques-uns n'étoient pas fort allidus, ne manquèrent pas de s'y trouver, & les nouveaux vinrent prendre leurs places; ce qui faifoit beaucoup de monde pour une des ples petites Cham

bres de la Bibliothèque du Roi où l'on s'affembloit. Ce défordre ceffa bientôt ; M. l'Abbé Bignon marqua à chacun une place fixe, & il fe trouva, car peut-être n'eft-il pas hors de propos de rapporter les plus petites chofes, fur-tout parce qu'en fait de Compagnies elles peuvent devenir importantes, il fe trouva que les Savans de différentes efpèces, un Géomètre , par exemple, & un Anatomifte furent voifins; & comme ils ne parlent pas la même langue, les converfations particulières en furent moins à craindre.

Dans cette Affemblée, qui fut la première de la nouvelle Académie, le premier foin fut celui de la reconnoiffance que l'on devoit à M. de Pontchartrain. Il fut réfolu unanimement que la Compagnie en Corps, préfidée par M. l'Abbé Bignon, iroit le remercier très humblement du Réglement qu'il avoit eu la bonté d'obtenir du Roi, & lui demander la continuation de fa protection. Ce Miniftre engagea encore la Compagnie à une nouvelle reconnoiffance par la manière dont il la reçut. Quand elle s'en alla, il lui fit l'honneur de la reconduire jufqu'à fa cour, & de ne point rentrer dans fon appartement, qu'elle n'en fût entièrement fortie,

Quelques jours après, on réfolut que l'Académie iroit par Députés remercier auffi M. l'Abbé Bignon de la part qu'il avoit eue au nouveau Réglement, & des extrêmes obligations qu'on lui avoit depuis long temps. On prit, pour proposer & pour régler cette députation, un jour qu'heureufement M. l'Abbé Bignon n'étoit pas à l'Affemblée, & l'on jugea néceffaire d'arrêter que le fecret feroit inviolablement gardé jufqu'à l'exécution.

Il y eut d'abord quelques féances qui fe passèrent uniquement à fe mettre dans la nouvelle forme que le Réglement pref

crivoit.

On travailla enfuite à trouver un Sceau & une Devife pour la Compagnie.

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Le Sceau fut un Soleil fymbole du Roi & des Sciences, entre trois fleurs de lys; & la devife une Minerve environnée des inftrumens des Sciences & des Arts, avec ces mots latins, invenit & perficit.

Mais entre toutes ces féances, où il ne fut queftion que de préliminaires, la plus remarquable fut celle où tous les Académiciens Penfionnaires déclarèrent par écrit quel étoit l'ouvrage auquel ils travailleroient, & en quel temps ils efpéroient l'avoir fini. Ce fut une efpèce de

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