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Voeu qu'ils firent à cette nouvelle naissance de la Compagnie ; & la plupart des Affociés & des Elèves en firent autant, quoiqu'ils n'y fuffent pas obligés. Quelques Académiciens ont déja fatisfait à leur engagement, & leurs Ouvrages ont paru.

Tous les Académiciens préfens nommèrent auffi les différentes perfonnes avec qui ils feroient en commerce fur les matières de Sciences, foit dans les Provinces, foit dans les Pays étrangers; & le Secrétaire expédia de la part de la Compagnie des lettres à tous ces Corref pondans, pour les prier d'entretenir ce commerce avec régularité.

On s'appercevoit aifément que ces préliminaires, quoiqu'indifpenfables, paroiffoient languiffans à la Compagnie, impatiente d'en venir à un travail férieux. Elle y vint enfin, & déformais fon. Hif toire ne roule plus que fur des obfervations & des raifonnemens propofés dans les Affemblées.

Il reste cependant encore un fait que la reconnoiffance, & même la gloire de l'Académie, rendent abfolument néceffaire dans fon Hiftoire. C'eft une nouvelle grace qu'elle reçut du Roi. Il lui donna un logement fpacieux & magnifique dans le Louvre, au lieu de la petite chambre

ferrée qu'elle occupoit dans la Bibliothèque ; & la première Affemblée d'après Pâques, qui, felon le Réglement donné en Février, fut publique, fe tint dans ce nouveau logement.

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ELOGES

DES

ACADÉMICIENS

DE L'ACADÉMIE ROYALE

DES SCIENCES,

Morts depuis l'an 1699.

AVERTISSEMENT.

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HACUN des Eloges fuivans a été lu dans la première Asfemblée publique qui s'eft tenue après la mort de l'Académicien. Ainfi l'on y peut trouver certaines chofes qui n'aient rapport qu'au temps de cette lecture,

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ÉLOGE

DE MONSIEUR

BOURDELIN.

LAUDE BOURDELIN, né d'honnêtes parens à Ville-Franche près de Lyon en 1621, perdit fon père & fa mère étant encore très-jeune, & fut amené à Paris. Abandonné à fa propre conduite dans un âge & dans un pays fort dangereux il apprit de lui même le Grec & le Latin, dans la vue de s'attacher à la Pharmacie & à la Chimie, qui ont fait enfuite fon unique occupation pendant près de cinquante-fix années.

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Il s'acquit en affez peu de temps une grande réputation, non-feulement pour l'exacte & fidelle préparation des remèdes qu'il diftribuoit à tout le monde à un prix égal & très-modique, mais encore pour la connoiffance des maladies, fur lefquelles il donnoit fans aucune récompenfe, des confeils modeftes, & fouvent heureux. Quoiqu'il ne promît jamais la fanté à un malades avec une certaine

certaine affutance, on ne laiffoit pas d'avoir une extrême confiance en lui. Il n'approuvoit point la faignée, hormis dans l'Apoplexie de fang; & on lui a vu guérir, fans ce fecours, quantité de maladies aiguës, inflammatoires, comme des Pleuréfies, des Fluxions de poitrine, des Efquinancies, &c.

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Quand l'Académie Royale des Sciences fut formée en 1666 par Monfieur Colbert, qui apporta tous fes foins au choix des Sujets, M. Bourdelin y fut mis en qualité de Chimifte, & auffi-tôt il travailla avec M. du Clos à l'examen des eaux minérales du Royaume. Il fit enfuite un très-grand nombre d'expériences fur les mêlanges des fucs des Plantes ou des Efprits & des Sels Minéraux, avec le fang artériel ou veineux, ou avec la bile, le fiel, la lymphe des animaux. Il a fuivi avec toute la diligence & l'exactitude poffible l'analyfe de toutes les Plantes qu'il a pu recouvrer, & a beaucoup contribué à la perfection de cette méthode, dont l'Académie a voulu voir le fond. Il a même tenté l'analyse des Huiles par des moyens de fon invention & qui peuvent beaucoup fervir à connoître cette partie des Mixtes. Enfin il a fait voir à l'Académie près de deux mille anaTome 1er.

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