ME d'u-LES. posé ma conjecture , & j'ai trouvé Vous trouverez dans les Médailles LES le nom de beaucoup de Princes que le malheur des tems & la DAIL: perte leurs Ces Monnoyes, qui n'étoient au- du cominerce & des premiers bez soins , puisqu'elles n'étoient marquées que, d'un bæuf ou d'un mouton , comme on le voir dans l'Ecriture, selon l'opinion commune , & & dans les Auteurs qui ont parlé des plus anciennes ; ces Monnoyes., dis-je , ont été les dépositaires de. ce que les Pais renfermoient de plus fingulier , & de ce que les Peuples & les Princes avoient fait de plus considérable *. D'où vient que tant de grands hommes, principalement ceux qui aimoient les Sciences & l'Histoire , s'en song fạit souvent une étude & ont bien voulu se donner la peine de publier les remarques qu'ils en avoient faites. Ils ont montré par-là qu'elles étoient utiles pour la gloire des lettres , & de ceux qui les ont cultivées ; puisqu'il est sans doute que + Varron & Atticus ont tiré de ces Monnoyes beaucoup de têtes nasurelles pour composer le Trophée qu'ils qu'ils ont consacré à la vertu des grands hommes. * Moneramque facis dc noftris temporibus fua cura sæcula commonere. Caffiodor. lib. 6. Variar. For mu! $ Le dernier en avait publié jusqu'à sept cens , die Boit joint un éloge or vers à chajio, On les croyoit sans doute autrefois fore utiles ; & lorsque les Romains se sont attachez à la politesse & à cultiver les sciences, ils en ont fait des Cabinets. Ne falloir - il pas qu'Auguste en eût fait un amas trèsconsidérable, puisqu'aux Saturnales , £omme dit Suétone, il avoit accoll tumé de donner à ses amis non seulement des Monnoyes de tous prix & d'expresions differentes * de celles même qui étoient frappées au au coin des anciens Rois : mais entcore des pieces étrangeres qui n'avoient jamais eu de cours dans l'Empire ? Au - moins, Monsieur , par le mot d'étrangeres , j'entens toutes celles qui n'étoient ni Grecques ni Latines, mais qui néanmoins ayant été frappées chez des peuples civilisez , 'ne pouvoient manquer d'apprendre quelque chose du tems, du lieu, ou des Princes qui les ont gouvérnez, comme les Gauloises, les Puniques , les Herrusques, les Phéniciennes, sous lesquelles on a sou vent * Modo nummos omnis notæ, cciam veceres Rica gios ac peregrinos dividebat. Sucton. in sugufto , 1.754 servic ou les vent compris les Hebraïques, les Syriaques , les Assyriennes Caldaïques , les Samaritaines , les Arabiques & celles d'Egypte, soit anciennes, soit Coptes. Il falloit cependant qu'elles entrassent dans le commerce, & qu'elles fussent en pofsession d'être utiles : car å quoi bon en leguer l'usufruit , comme parle Sextus Pomponius * celebre Jurisconfulte sous Alexandre Severe ? Quel autre usage en pouvoit-on faire que pour l'Histoire & les belles Lettres? Je ne nie pas néanmoins qu'on n'en ait pû faire un abus , & qu'on n'en ait amallés plûtôt par magnificence , pour l'ornement des lieux où les Anciens faisoient leurs feffins, comme le dit Seneque, que pour servir d'instrumente de matiere à leurs études. L'amour de l'étude n'en a pas tolljours été le motif, mais l'ambition & la volupté : La magnificence n'y avoit pas même part toute seule t, pour me а > * Numismatum aureorum vel argenteorum ve terum , quibus pro gemmis uti folent, usus fructuslegari poteft. Leg. 28. ff. de ufuffr. Ø Non studiorum inftrumenta , fed cænationum ornamenta sunt. Seneca l... de tranquillit, animi p.683. p Edit. Paris an. 1627. † Non fuit elegantia illud aut cura, fed ftudiosa Juxuria. Ibid. 13 5 fervir, encore de ses termes ; mais la vanité e le plaisir ridicule qu'ont les grands en les riches de faire des excès en tout. Aufli se plaint-il que de con tems , on ne faisoit pas des Bibliotheques pour le besoin qu'on en avoit, mais par grandeur & pour l'ornement des Palais Nous voyons , dit-il, àm prefent qu'on fait une Bibliotheque comme une symetria necessaire á un ancompagnement à la Maison, de méme que les Bains & les Thermes *. Mais quelque abus qu'on ait pu faire autrefois des Monnoyes dont je parle , comtant de gens que vous connoissez en font encore à present , c'eft l'utilité qu'on en a tirée d'abord qui en a fait connoître & qui en a introduit l'usage, qui les a fait rechercher avec empressement', & qui en a procuré des amas assez considerables pour donner lieu aux Legislateurs d'en déterminer la poffeffion. J'avouë cependant, Monsieur, de bonne-foi , que ce ne fût point ce motif-là qui m'en donna la connoiffance : le seul deflein de réjouir mon efprit L 4 * Jam enim inter balgearia & thermas bibliotheca quoque , ut neceffarium domus ornamentum, expolitur, Ibid. |