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rapporterois le chapitre entier où il en parle ; car on a peu vû d'Ouvrages dans ce genre qui ennuye moins, & où il y ait tant de Philofophie, d'Eloquence, & de varieté. Il y explique un paffage de Platon d'une maniere très-délicate & très-fpirituelle; & fa conjecture l'engageant à parler des vers dont on fe fervoit aux enchantemens, des Anneaux magiques, & de ces remedes fuperftitieux des An ciens, il dit que les grands hommes avoient honte de s'en fervir lorfque la violence même de la douleur les y engageoit ce qu'il prouve par un endroit de Pline, touchant les vers magiques & par le fentiment de Plutar que dans la vie de Periclès.

Sur quoi il faut remarquer que les grands hommes lorfqu'ils femblent reprouver ces fecrets, ils ne condamnent que les magiques, & ils n'ertendent parler que de cette efpece..

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que je trouve établi dans la fuitedu Chapitre par Monfieur Petit. " Ce-pendant, dit-il, l'autorité de quel», ques anciens Medecins femble s'oppofer à ce que je viens de rapporter. Ils mettent au rang des chofes qui gueriffent ces remedes phyfiques „ c'est à-dire, naturels : car c'eft ainsi B S » qu'ils

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qu'ils les appellent. Ces remedes particuliers, dis-je, qu'on employe à la guerifon des maladies dange,, reufes, s'ils ont une proprieté na-turelle capable de produire un effet falutaire, pourquoi les meprifera,, t-on? & n'y a-t'il pas bien de l'ap-» parence que les Anciens n'ont pas negligé des remedes dont ils ad,, miroient la vertu? Trallien entr'au,, tres au Chapitre de l'Epilepfie, ,, après avoir décrit plufieurs recettes de la Medecine ordinaire, paffe à celles qui font le moins en ufage & d'un genre plus élevé, qu'il ,, porte fous ce titre pusinà gis &TIAUT5 Tixes comme des fecours qu'on n'ad-,, met que dans le dernier befoin. Je n'ay expliqué, dit-il, touchant l'Epilepfie, que ce que nous con-noiffons, & ce qu'une longue expe-rience nous a appris. Cependant com-me plufieurs fe fervent de ces remedes naturels qu'on attache au cou, ou aux parties malades, & qu'ils en: ufent d'autant plus volontiers, qu'ils le font avec fuccès; j'ai jugé à propos d'en toucher quelque chofe en: faveur de ceux qui aiment l'étude, afin qu'un Medecin ait de quoi donner plus d'un fecours aux malades, &

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qu'il foit inftruit de tout ce qui peut fes foulager.

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,, Galien n'a pas reprouvé non plus >> ces fortes de remedes, & lorfqu'il ›› en parle au neuviéme livre de la » proprieté des médicamens fimples, il les recommande plutôt que de: les méprifer, comme étant inutiles ,, ou indignes de l'application des Me,, decins. Il dit en avoir fait l'experience de quelques-uns, & cite les ,, Auteurs qui en ont écrit : &, ce qu'il ,, ne fait en cet endroit qu'en paffant, il promet de les examiner ailleurs dans un autre Traité. Si ces remedes » par confequent n'ont point été méprifez par Galien, Alexandre Aphrodifée & les autres les ont eftimez & compris parmi les trefors de la Medecine, dira-t-on que plus anciens les ont tellement con-damnez', qu'un homme qui s'en feroit fervi, auroit eu honte de l'a voüer?

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,, Mais pour expliquer cette difficulté touchant la dénornination de ,, ces remedes, je dis d'abord qu'ils ,, ont été appellez naturels, pour les ,, diftinguer de ceux qui tombent dans l'ufage commun de la Medecine. Comme on oppose ordinaire

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ment l'art à la nature, les chofes artificielles à celles qui ne le font pas, on a ainfi appellé naturels ces: fecours la raifon n'avoit point que inventez; & parce qu'ils ne fourniffoient aucune conjecture, pour», quoi on les appliquoit à un certain mal, ou qu'on ne découvroit point les caufes de leurs utilitez, ni pro,, bables, ni évidentes, on a crû qu'ils. furpaffoient les forces de l'art, & », qu'ils étoient introduits contre les », régles & la methode qu'il prefcrit. ,, Voilà donc l'origine de leur nom : ,, ce que je montre par les propres ,, termes de Galien au lieu cité." 11 ya, dit-il, quelques autres Pierres qu'on attache encore pour guerir plu fieurs maux: elles ont au-refte de certaines lettres gravées, comme l'Hie racites qui eft bonne contre les Hemorroïdes, dont nous avons fait même l'experience. Il n'eft pas tems ici d'en parler, parce qu'il n'y a que l'experience qu'on en a qui faffe ajoûter foi à leur vertu. Auffi ne s'en fert-on pas felon la methode ordinaire. Il papar ces termes de Galien que ces remedes étant hors de l'art, font appellez naturels & qu'on ne leur donne 6s nom que parce qu'ils ne tombent point

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Fons les régles de l'art. Galien prouve donc l'efficace dans de certaines ma ladies de ces remedes qu'il a éprouvé Lui-même, & dont on ne peut donner de raison; mais cela ne regarde point ceux qui aiment mieux fe railler que refoudre ce qu'ils ne peuvent compren dre. Ce recit, Monfieur, que je viens de vous faire de l'obfervationde Monfreur Petit, eft infiniment plus agreable dans l'Original, & fans doute plus perfuafif : mais le raison nement en eft fi bon, qu'il n'a pas perdu toute la force dans nôtre langue, & qu'il ne contribuera pas mé diocrement à juftifier ceux qui se sont fait un étude des Talifmans.

Ils foûtiennent done avec juftice & avec fondement que la veritable fcience en eft toute naturelle ; qu'elle ne paffe point les régles de la Philofophie, comme l'affûrent de trèsgrands hommes, Symphorien, Cam pege & Campanella; & qu'il n'est point neceffaire d'avoir recours aux abominations de la magie pour ope rer des chofes que la Philofophie enfeigne innocemment., felon Roger

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Non igitur oportet nos uti magicis illufioni cùm poteftas Philofophiæ doceat operamí quod fufficit,

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