LES de quelques Empereurs, que des Vili les & des Communautez ont frappées. Celles-ci ont ausli leur merite & elles font curieuses entr'autres pour la Geographie. La troisiéme espece que j'ai distine PUNI- guée sont les Puniques. Je comprens QUES. dans ces Médailles toutes celles qui ont été frappées dans l'Espagne, dans la Sicile & dans une partie de l'Afrique sous les Carthaginois , devant, & depuis en quelques endroits. J'y rapporte aussi les Phéniciennes, puilque ceux de Carthage tiroient leur origine, leur Langue & leurs caracteres de cette Province. J'y joins encore celles d'Egypte , d'Arabie , de la grande Asie , & d'une partie de la mineure, avant les conquêtes d'Alexandre qui ont bien précedé d'un fiecle la fin de l'Empire de Carthage. Toutes ces Médailles n'ont point été expliquées jufqu'à cette heure ; c'est pourquoi fi on en faisoit un amas considerable, on pourroit peutêtre dans les unes découvrir quelque chose, quelque figure, ou quelque caractere qui feroient exp'iquer les autres. J'ai peut-être une quarantaine de ces Médailles. Il y a un Auteur qui a fait une Differtation sur la la Langue Punique : mais je vous a- à у tient un arc d'une main & une pique ou une fléche de l'autre, & au revers , une Galere qui vogue , & des nuages au-dessus , comme vous le pouvez voir dans la Médaille même que [je donne dans la ze Planche, fig. 4: ) 4 Vous sçavez à ce propos ce que dir un Orateur celebre, un jour qu'il parloit devant le peuple. il avoit chassé, solltenoit-il ingenieufement, trente mille ennemis de la N6 patrie, 5 patrie, parce qu'il avoit refusé trente mille Dariques. Le terme dont il se servoit vouloit dire des Archers' par rapport à la figure de cette Monnoye. Aussi l'appelloit-on souvent de ce nom. En voici encore une de mon Cabinet que je mers ici par occasion; elle ne vous déplaira pas sans doute, car je la crois une des plus rares Médailles de ce genre. [ Voyez la Figure cing de la troisiéme Planche. ] Le Prince qui a donné le nom Darique à ces Médailles fit mourir Ariandes son Lieutenant en Egypte , pour avoir fait battre de la Monnoye à son effigie sans sa permission ; tant les Souverains étoient déja jaloux de ce privilege qui ne leur appartenoit qu'à eux seuls. Aussi étoit-ce une marque d'affranchissement lorsque des Princes l'accordoient à quelques-uns de leurs Tributaires, comme on le voit dans les Machabées *. Un Antiochus voulane rendre Jerusalem & la Palestine libre , permet à Simon Machabée, qui étoit chef du païs , de frapper la Monnoye en son nom & celui de la Province. A * Et permitto tibi facere percuffuram proprii gumifmatis in regionc sua. L. I. 6. 15. REC- A-propos de cela, Monsieur, n'a- cor CORvez-vous point fait la remarque auflibien que moi , sur ce que Procope DE au livre second de fon Histoire Go PRO COPI. thique a dit des Rois de Perse. Croyez-vous que des Princes qui se faisoient adorer par leurs voisins auflibien que par leurs sujets , & qui croyoient faire grace aux Ambassadeurs Romains, de les exemter seulement d'adorer leurs Statuës , lorfqu'ils entroient dans leurs Etats , comme on le voit dans la vie d'Apollonius ; croyez-vous, dis-je, que ces Souverains euflent tant de refpect pour l'Empire Romain au tems de Justinien , qu'ils n'osassent faire frapper de la Monnoye d'or avec leur effigie , & qu'ils laistallent ce privilege fingulier au seul Empereur de Conftantinople , & aux Rois de France? C'est tout ce que pourroient faire des Tributaires foibles & dénuez de secours. Au- reste je ne sçache pas que les Rois de Perse l'ayent jamais éré des Romains. Ils se seroient rendus bien criminels de leze-Majejesté sous Justinien, puisqu'ils entrerent quatre ou cinq fois dans l'Empire , prirent des Villes , subjugue rent rent des Provinces, qu'ils obligerent payer même un tribut apnuel. . y a bien plus d'apparence que 1 toire. . |