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toire.* De petits Rots Sarazins, dit-il, étant venus trouver l'Empereur, semirent à genoux en posture de fuplians. & aiant offert une Couronne d'or à Julien, ils l'adorerent comme le Maître du monde & le Souverain de leurs nations. Ce qui me fait juger ainfi de cet endroit, c'eft que Zonare qui attribue au feul Empereur Romain ce même privilege de battre de la monnoie d'or à fon image, & qui dit que cela eft défendu aux autres Princes, ne parle que de Princes qui font tributaires : voici fes paroles. Avant que de décrire une guerre que Justinien predeceffeur de Leontius fit aux Sarrazins, il en explique les motifs. $ Le fujet de la guerre, dit-il, fut que la Monnoye dont on devoit païer le tribut n'étoit point frappée au coin des Romains, mais qu'elle avoit une nouvelle impreffion Arabe; car il n'étoit pas permis, ajoute-t-il, de graver une

antre

* Saracenorum Reguli genibus fupplices nixi oblata auri corona tamquam mundi nationumque fuarum dominum adoraverunt Julianum.

5 αἰτίαν εἰληφώς ὅτι ςαλὲν τὸ τῇ ἐτησία φόρο χάραγμα, ο Ρωμαικὸν εἶχε σφράγισμα, ἀλλὰ νέον Αραβιόν. ἀδὲ γὰρ ἐξῆν ἐν χρυσῷ κα μίσματι χαρακτήρα ἐντυπᾶσθαι ἢ τὸν τῆ βασ Φίλεως Ρωμαίων.

autre image fur la monnoye d'or que celle de l'Empereur Romain. Par où l'on voit que ce dernier Auteur ne compare l'Empereur Romain touchant cette prérogative qu'avec fes fujets ou fes Tributaires,ces Rois qui adorant comme on dit la Majesté de l'Empire pour en être protegez contre leurs ennemis, fe reduifoient fous la dépendance des Empereurs à de certaines conditions; ils defcendoient même quelquefois à cette baffeffe que de prendre les prénoms de ceux qui regnoient, comme on le peut voir dans ces deux Médailles très-rares que j'ai d'un Abgarus Roy d'Edeffe au revers de Septime Severe. [ Ellé eft la 1. figure de la V. Planche. ] Ce qui donne ce me femble, beaucoup de poids à ma conjecture.

Mais ce qui me détermine davantage, c'eft que du tems que l'Empire Romain étoit au plus haut point de gloire & de puiffance dans le monde, nous ne voïons point que les Hiftoriens attribuënt un femblable privilege aux Empereurs, à l'exclufion des Princes Souverains & indépendans de l'Empire, comme le pallage de Procope l'infinuë de la maniere qu'il eft. Je trouve au contraire, qu'Apol

*

lonius parlant de la Monnoye des Indiens, comme très-méchante & trèspeu précieuse en comparaifon de celle des Romains & des Perfes, il louë celle des derniers également, & indiftinctement comme étant frappée par des Souverains magnifiques, fous qui ni les arts, ni l'induftrie des hommes, n'épargnoient rien pour donner de l'éclat à leur grandeur, pour étendre leur gloire, & pour éternifer leur memoire. Si vous me voyez refufer de ces Monnoyes, dit-il, O Damis, voudriez-vous me persuader qu'elles font femblables à celles que les Romains les Rois des Medes font frapper? Par où Apollonius a voulu marquer que ces deux peuples étant les plus puiffans de la terre, c'étoit auffi chez eux qu'on fabriquoit les plus belles & les plus précieufes Monnoyes fur toutes fortes de métaux indiftinctement, & qu'il ne pouvoit pas en oppofer d'autres plus à propos à celles des Indes.

Enfin, Monfieur, pour dire quel

que

* ἆρ ̓ ἂν ὦ Δάμι, παραιτά μθρόνμε ὁρῶν ἐναι θέτεις τε καὶ ἐδίδασκες, ὅτι χρήματα μου ἐκεῖνα ἐσιν, ἃ Ρωμαῖοι χαράττωσιν, ἢ οἱ Μήδων βα σιλεῖς. L. 2. σεξο

que

chofe de plus précis que ce que j'ai déja avancé, je crois qu'au lieu de καίτοι νόμισμα μὲν ἀργυρῶν ὁ Περσῶν βασιλεὺς ή βάλοιτο, ποιεῖν εἴωθε de nos livres imprimez, il y avoit dans l'original xaitor νόμισμα μὲν ἀργυρᾶν ὁ Γοτθῶν βασιλεὺς, &c. & que les Copiftes ont affûrément pris ΠΕΡΣΩΝ pour ΓΟΤΘΩΝ. Premie rement par la conformité qu'il y a entre ler, & le п, figuré de cette maniere F, parce que les trois lettres qui fuivent O. T. & ne font point fi éloignées de figure avec &, P, C, dans les Manufcrits, principalement du moïen âge, dont les caracteres font le plus fouvent courbez & eftropiez, fur lefquels fans doute nos impreffions ont été faites; & qu'enfin il y a une même quantité de lettres dans le nom de ces deux peuples. Au-refte il eft aifé de voir par la fuite du difcours, que Procope parlant des conquêtes que les Gots avoient faites dans les Provinces occidentales de l'Empire, après une digreffion au sujet des François qui s'étoient emparez des Gaules, par la facilité que les Gots leur en avoient donnée, il dit que les Rois des Allemans, c'eft à dire des François, font frapper de la Monnoye d'or à leur effigie, & non pas avec l'image

de

de l'Empereur, comme les autres Princes: (ce qui fe doit entendre ainsi de ceux qui poffedoient des terres de l'Empire). Or ajoute-t-il, quoique le Roi des Gots ait le pouvoir de faire frapper de la Monnoye d'argent, il n'a pas le droit cependant de graver fon image fur celle d'or, non plus que les autres Rois barbares, quoiqu'ils aient dans leurs Etats des mines de ce métal.

:

On voit bien qu'il n'est parlé dans ce paffage que des Gots, qui commandant à plus de Provinces que les François, & principalement de celles qui étoient du Domaine de l'Empire, n'avoient pas néanmoins le même privilege que ces derniers s'étoient attribuez & je ne crois pas qu'il puiffe venir en pensée que Procope en cer endroit, par le terme des Rois barbares, ait voulu comprendre ceux qui ne relevoient point de l'Empire, & qui poffedoient par droit de fucceffion & de conquêtes des Etats confiderables que les Romains n'avoient jamais foûmis ni même parcourus. Ainfi, Monfieur, ce qu'il femble que Procope a dit des Perfes, ne fçauroit être vrai-femblable, d'autant plus même que l'or paroît avoir été plus com

mun

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