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Bacon; parce qu'il eft certain, dit le Commentateur du Plutus d'Ariftophane, * que l'application des chofes. 'naturelles faite à propos, eft fuffifante & contribue beaucoup à prevenir quelque effer ou à le produire.. Mais pour connoître cela, il fant avoir penetré les caufes de tout ce qui fe fait & les forces fecrettes de la nature, ajoûte-t-il enfuite. § Car il' arrive tous les jours dit. admira blement Apulée dans fon Apologie, des chofes fi merveilleuses & fi extraordinaires, qu'un ignorant ne les croira pas fi on les lui rapporte. C'eft auffi pour cette raifon que s'il fe trou ve quelque obfcurité dans ces fortes: d'ouvrages, ces tenebres, pour ainfi dire, n'ont été inventées, que pour en cacher les fecrets à ceux, ou qui pouvoient en abuser ou qui n'étoient pas capables d'en profiter, comme les Anciens cachoient leur Theologie, au rapport de Plutarque dans l'endroit que j'ai cité, & ce que fonts

* Naturalium enim rerum opportuna applica-tio conferebat ad contrahendum vel expellendum. Hec noffe exactè, ejus demum eft, qui naturalium rerum caufas callet & vim fecretiorem.

§ Nam & mihi & tibi & cun&is hominibus multa ufu venire conftat mira & pene infe&a, quæ tas men ignato relata fidem perdant

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font encore aujourd'hui les Chimiftes dans la defcription de leurs experiences.

Les découvertes dans la Phyfique: que les Cartefiens ont faites depuis. un demi fiécle, font très-propres à faire faire quelques progrès dans cette étude : en quoi l'on peut recon-noître l'utilité de la Philofophie mo derne, pour rétablir ces connoiffan ees fi falutaires à nos premiers peres, que le tems, l'idolâtrie & les fuperftitions ont prefque anneanties, en les voulant pouffer au-delà des forces de la nature. Ceux qui ont parléplus jufte fur cette matiere, & qui: en ont connu les veritables principes,, admettent, avec les plus grands Philofophes, l'épanchement & la communication des influences celeftes fur les corps fublunaires. Ils ne doutent pas que les Aftres n'ayent quelque: reffemblance avec les chofes d'ici bas; non pas formelle, mais de fym-patie & de mouvement, comme l'experience l'a montré. C'est auffi ce qui leur a fait donner par les premiers: Sages le nom des chofes fur lefquelles: elles agiffoient plus particulierement. Si les noms même ont quelques vertus particulieres, comme Origene l'in

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finuë dans son premier livre contre Celfe, où il dit que chez les Hebreux, il y en avoit quelques-uns ́qui renfermoient une Theologie cachée; pourquoi des figures ne pour ront-elles pas recevoir des proprietez, lors principalement qu'elles font jointes à un corps, ou qui en est sulceptible lui-même, ou qui en poffede ?

Voici encore une belle penfée de Plotin qui fert merveilleufement à prouver cette opinion. Il dit que les figures font toutes faites & produites par des principes certains, & qu'elles font comme les actions de Fame du monde. On a tiré cette confequence de-là que de certaines figures artificielles en font auffi fufceptibles que les naturelles; ce que S. Thomas& Albert le grand n'ont jamais nié.

Mais, Monfieur, ceux qui suivent

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i οἱ σχηματισμοὶ κατὰ λόγον, ἡ κατ τ' ἀριθμὸς δὲ ἔκασα, ἡ τὰ χορεύοντα ζώα μέρη, ἄμφω ἀνάγκη ὁμολογεῖν τὴν ἐνέργειαν τὰ παντὸς εἶναι, τά τε ἐν αὐτῷ γινόμενα σχήματα, κατὰ σχηματιζόμερα μέρη αὐτῇ, και τὰ τέτοις επόμηνα. Enn. 4. 1. 4. 6. δ

foient les figures feules & les images, qui déterminent les influences des corps celeftes à leur communiquer leurs vertus. *Car quoi qu'elles ne foient pas le premier principe de· l'operation, dit le Cardinal Cajetan, elles concourent réanmoins Jouvent avec le principe: témoin les inftrumens des Ouvriers, dont les differentes figures agiffent d'une telle ou telle maniere ; & qu'un fer plat nage fur l'eau plus aifément que s'il avoit une autre forme qui le feroit aller an fond.

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Jarchas dans Philoftrate décrit à Apollonius une certaine Pierre, qui, étant pofée dans un endroit, avoit lat vertu d'attirer à elle toutes les autres pierres des environs & de leur communiquer même quelques proprietez. Cependant elle n'étoit pas plus groffe qu'un ongle; & il eft à croire, fuppofé qu'elle foit vraye, que le Cieb des Indes où elle naiffoit, de certains aftres dominans & de certains afpects particuliers formoient cette vertu, &

la

Figura licet non fit ipfum principium operationis, eft tamen conprincipium; quia in artificum inftrumentis efficit figura ut illa fic vel fic operentur, tùm quia ferrum latum fuper aquas fertur :: quod fi in aliam formam contrahas demergetur,. 2.2. q. 96. a..

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la rendoient d'autant plus efficace, que fa confiftance étoit ou plus petite ou d'une certaine figure. L'exemple de l'Aimant & les effets, ne peuventils pas encore faire tirer quelques conjectures en faveur des Talismans ? De certains Aftres qui dominent plus fortement où il naît, lui communiquent cette vertu qu'on admire, & il ne la répand même en quelque façon que fous une certaine figure, puifque pour agir, il faut qu'il foit mis en œuvre d'une certaine maniere,

Les figures cependant n'entrent pas toûjours dans la compofition des Ta~ lifmans, puifqu'on en fait de branches d'arbres & de plantes, comme on le peut voir dans le Traité des Ta lifmans de vegetables d'Elias Chræftmairus, & d'autres qui en ont décrit les manieres.

Je ne doute point non-plus, à-propos de cela, que nos Druydes ne connuffent les fecrets de cette fcience. & ne les pratiquaffent dans la recher◄ che de leur Guy de Chefne. Il falloit avoir un certain âge, & être dans une certaine faifon pour le cueillir; ce qui fortifie beaucoup la penfée qu'il

De amuletis vegetabilium.

m'en

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