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DAIL

Le bronze du haut Empire, eft in comparablemeut meilleur que celui du bas : à l'égard des autres métaux, l'inf-pection feule en décide. Néanmoins les Romaines d'argent font affez bon-nes jufqu'à Alexandre Severe, quoiqu'il s'en trouve quelquefois de mêlées, comme fous Caracalle ; mais depuis cet Empereur jufqu'à Diocletien, le métal eft miferable, & depuis Diocletien jufqu'à Heraclius, elles font touces d'argent fin.

Les Monnoyes jufqu'à Pertinax font d'excellens maîtres; mais elles déclinent toûjours depuis cet Empereur.

On a frappé des Médailles fous les Empereurs en l'honneur des grands hommes, ou de leur tems ou après, comme de Pythagore d'Apulée, d'Apollonius Tyaneus &c. qui font toutes Contorniates pour la plupart.

DES J'ai dit ailleurs que les Médailles de .ME- plomb n'ont eu cours fans doute que LES DE pendant les Saturnales, cela s'entend PLOMB des Romaines; car pour les Grecques & celles des autres Provinces, je n'ai encore rien trouvé qui puiffe m'inftrui re feulement qu'il y en ait eu, fi ce n'eft la premiere Médaille de Seguin, & ce que j'ai rapporté de Scaliger, qui dit que le xißior eft un terme Syria

que

que qui fignifie une Monnoye de plomb, d'où l'on peut conjecturer en quelque façon, que les peuples d'Orient en ont fabriqué, mais fans en fçavoir l'ufage. J'en fais donc un genre que je diftingue des autres. Je les accompagnerai auffi de quelques-unes de cuivre qui font du même fujet, & qui ont été frappées, felon mon fens, à même deffein Les types que j'y trouve imprimez dans la plupart qui ont du rapport avec ce qui fe paffoit dans les Saturnales ou à leur inftitution, m'en ont fuggeré l'idée. Et en effet, qui ne fçait que les ef claves étoient les maîtres dans ces tems là; que tout leur étoit prefque permis indifferemment comme aux autres; & que ces miferables voulant, ou faire des liberalitez, ou jouer comme c'étoit l'ufage, ne le pouvoient faire commodément qu'avec les métaux les plus vils, tels qu'étoient le plomb ou le cuivre. Cette raifon, & l'inftitution des Saturnales qui ramenoit les hommes à la première liberté de la vie & de l'innocence, & qui rendoit les valets égaux avec les maîtres, faifoit fans doute que tout le monde fe fervoit indifferemment de la plus vile Monnoye dans ce tems0 4

là.

là. Comme celle-ci des miennes. Elle eft de cuivre, & femble n'avoir été que moulée comme beaucoup d'autres. [Voyez la Figure 3. de lå V. Planche.]

que

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La figure du Pourceau qui y eft même des deux côtez me paroît fort convenir à ces Fêtes qui étoient une image de paix ; ce qui fait qu'on facrifioit cet animal dans ces tems-là pour fe les rendre favorables. Le qua. drans outre cela qui eft marqué fur cette Monnoye, me fait conjecturer que c'étoit le poids de la Monnoye des Saturnales des premiers tems, comme celle-ci, & la valeur de celles des fiécles fuivans. Cela revient auffi à ce que dit Farnabe des quadrans de plomb, que je crois n'avoir pû être en ufage chez les Romains que pendant les Saturnales. Je trouve entr'autre dans Lucien, qu'une des Loix qu'il rapporte de ces fêtes, défend de fe fervir de la Monnoye ordinaire. * Au reste, dit cette Loi, on ne jouëra point aux noix, mais aux dezi

celui qui mettra à ce jeu de l'ar

gent

* ἐπὶ πᾶσι πετζευέτωσαν ἐπὶ καρύων· ἦν τις ἐπ ̓ ἀργυρίῳ πετζεύση, ἄσιτος ἐς τὴν vsegalar Esw. Edit. Parif. 1615. pag. 1928

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gent ou de la Monnoye ordinaire, jera condamné à jeuner jufqu'au lendemain. Par où l'on voit que les métaux précieux étoient en quelque façon bannis du commerce de ces fêtes, puifque Lucien qui en fait une defcription fi ingenieufe fous le nom de Saturne & d'un de fes Prêtres, n'auroit pas dit cela fi ç'avoit été un ufage contraire. Les efclaves en faifoient apparemment les honneurs, puifque les maîtres étoient obligez de les y fervir.

On fçait encore que c'étoit l'ufage dans cette fête d'élire des Kois parmi eux; d'où vient peut-être qu'ils faifoient frapper de ces Monnoyes dont je parle, fous le bon plaifir néanmoins des Magiftrats, dans lefquelles fouvent ou ils mettoient leurs noms, leurs Dieux, leurs Patrons, leurs fonЄtions ordinaires, les jeux qu'on reprefentoit dans ces tems-là, ou les bouffoneries particulieres, qu'on avoit la liberté d'y exercer.

Cela peut ce me femble fervir à expliquer toutes ces Médailles de cuivre & de plomb qui ont, ou des tydes grotelques, ou des figures qui n'ont point de relation, ni aveclhif

toire

toire commune, ni avec l'usage de la Monnoye ordinaire ; ou ces Médailles fans tête d'Empereurs qui n'ont point d'infcription, & dont les types font inconnus. Je puis apporter pour exemple une Médaille que j'ai tirée des Recueils de Monfieur Morel, où il y a d'un côté une tête barbuë, qui apparemment celle de Saturne; puilqu'au revers au- deffus de deux étoi les, & de la partie honteufe de l'homme, il y a ce mot pour legende, SAT. qu'il n'eft pas difficile d'expliquer car il ne peut y avoir que SATURNUS, ou SATURNA

LIA.

En voici une grande comme un denier, que je donne dans la Planche VI. Figure 1. qui a pour legende autour SATURNIALIA MA, & au milieu quelque oifeau levé fur les deux pieds. Cet oifeau pourroit bien être une Huppe. Ce qui me le fait conjectu rer, c'eft que j'ai vû ce me femble dans Alien, que cet oiseau étoit auffi un fymbole de piété envers les Dieux, & envers les parens; or il n'y a rien en cela que de conforme à l'inftitution des Saturnales. C'eft auffi pour cela, dit Pignorius dans fà Table d'Ifis.

que

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