encore fatisfait entierement. Je ne. daille. Copa Syrisca caput Grajâ redi- Crifpum fub crotalo docta mo- Ebria, famofa, faltat lafciva vv berna, Ad cubitum raucos excutiens calamos. Pone Merum & Talos: pereat qui Mors Mors autem vellens, vivite, ait, venio. ,, Copa Syrifca coëffée à la Grec ,, que, eft habile à remuer fes hanches au mouvement de la Crotale. ,, Lorsqu'elle a bien bû, on la voit danser, dans sa maison qu'elle a ,, renduë fameufe, des danfes lafci-. ,, ves au fon de fa flute enflée avec le coude Tirez du vin, apprêtez des offelets; que celui qui pense au lendemain periffe; en effet la mort ,, nous donne cet avertiffement: Vi,, vez, dit-elle, car je vous fuis. Ainfi cette femme magnifique & riche, comme l'étoient dans Rome' celles de fa profeffion, pouvoit bien avoir fait graver fa tête fur le fymbole qu'elle donnoit à ceux qui alloient chez elle avec les deux premieres lettres de fon nom C. S. Copa' Syrifca. Quoiqu'il en foit, fi ce n'eft pas un fymbole des Saturnales, la rencontre en eft plus heureufe, à mon fens , que les autres interpretations qu'on pourroit y donner; car je remarque que cette Médaille revient fort à la defcription de Virgile. Et en effet, la tête a les cheP 2 veux veux renoüez avec cette espece d'ornement ou couronne appellée Mitra par les Anciens. Cette Mitre étoit une bande tiffuë de laine, de foye ou d'autre précieuse matiere, comme on le voit dans Apulée, mitellaque textili: elle étoit plus grande ou plus. petite, felon l'ufage du païs; & ilya de l'apparence que les femmes Grecques la portoient plus generalement de la derniere façon; ce que le Poëte infinuë Grajâ redimita mitellä. Auffi voyons-nous dans nos Médailles que les Romaines pour la plûpart ont cette efpece d'ornement plus grand, & & qu'il couvre davantage leurs têtes. Je trouve encore pour appuyer ma conjecture que les fervantes portoient à Rome cet ornement de tête, & par confequent les femmes qui n'étoient fouvent pas eftimées plus que des efclaves, telle qu'étoit nôtre Copa, qui l'avoit été même de Mecenas, à ce que dit un Com mentateur. En effet, Ciceron reprochant à Clodius fa profanation des mysteres de la bonne Déeffe, explique de quelle maniere il fe cacha fous les habits & fous les manieres d'une fervante & d'une femme de la populace. P. Clodius à Crocota, Orat.13. refp. c. Crocota, à Mitra, à mulieribus foleis Cicer Aufus & hirfutos Mitrâ redimire Enfin le Pone meum & Talos du penultiéme vers, & ces offelets qui font dans le revers de la Médaille, ne contribuent pas mal à confirmer la conjecture que je viens d'expliquer. Ćes Tefferes d'ivoire avec des letP 3 tres 7 tres numerales qui furent déterrées dans Rome en 1606. & que Pignorius rapporte dans fon Traité de Servis, font encore de ce genre apparemment: ce qui peut faire conjecturer qu'on en faifoit de toutes matieres hors des métaux précieux. Je conjecturerois ainfi volontiers que ces Médailles, au revers defquelles on trouve des lettres numerales en grand volume, comme celles d'Augufte dans Goltzius p. 69. & celle de Caius & Lucius dans les Cenotaphia Pifana du Pere de Noris, feroient du même genre de toutes celles dont je viens de parler. Car de croire que ces caracteres marquent la puiflance Tribunicienne, comme ce fçavant Italien femble le vouloir infinuer, je n'en - puis demeurer d'accord; auffi ne l'affure-t-il pas affirmativement. Et en effet, celles de Caius & de Lucius, qu'il donne, renverfent cette opinion auffi-bien que toutes les autres qu'on trouve de ceux même qui n'ont point été Empereurs, comme quelques-unes de ces quatre que Monfieur Dron m'a communiquées fort honnêtement, & que je vous donne ici dans la Planche IX. Figu re 3. parce qu'elle font très - belles & |