trouvent point dans les imprimez. Un entr'autre cité par Ariftote au 1. 8. c. XVIII. de fon Hiftoire des animaux; ce qui fait voir que nous n'avons pas tous les Ouvrages de ce charmant Hiftorien. Des quarante livres dont l'Hiftoire de Polybe étoit compofée, il ne nous en refte plus que les cinq premiers d'entiers, & l'abregé des douze fuivans. Il y a encore beaucoup d'apparence qu'il a fait un livre particulier de la guerre de Numance, comme on le voit dans une Lettre de Ciceron, où cet Orateur demande à Lucius fi fon deffein eft d'écrire l'Hiftoire de fon Confulat parmi l'univerfelle; ou bien d'en faire une à part, comme beaucoup de Grecs, qui ont toûjours feparé du corps de leurs Ouvrages de certains évenemens fem-blables à ceux de fon Hiftoire. Diodore, cet agreable Historien, après des voyages infinis & trente ans. de foins & d'application dans la premiere Ville du monde, avoit ramaffé en quarante livres, ce qui s'étoit D:6 paffé * Conjun&e-ne mallet cum ceteris rebus noftra contexere; an, ut multi Græci fecerunt, Callifthenes Troicum bellum, Timæus Pyrrhi Polybius Numantinum? Lib. 5. Epift. 12. paffé de plus confidérable par toute la terre connuë de fon tems, pendant plus de onze cens trente-huit ans. Cependant il ne nous refte que quinze de fes livres. Son Ouvrage avoit trois époques generales. La premiere qui étoit du tems heroïque, comprenoit fix livres, dont nous n'avons point le dernier. La feconde depuis ce tems jufqu'à la mort d'Alexandre, contient onze livres, dont les quatre premiers font perdus, c'eft-a dire, le feptiéme, le huitiéme, le neuviéme & le dixième. L'Edition latine ajoûte ridiculement Ditis de Crete, Darès de Phrygie & Triphiodorus d'Egypte pour fuppléer à ces quatre livres. La derniere s'étendoit jufqu'après les conquêtes de Jules-Cefar dans les Gaules, & dans l'Angleterre. Il employoit vingt-trois livres dans ce récit, mais nous n'en avons que les trois premiers, le dixhuit, le dix-neuf & le vingt, & quelques fragmens du refte dans Eufebe & dans Photius. Cette Histoire nous confoleroit en quelque façon de la perte de celle de Berofe, de Theopompe, d'Ephore, de Philifte, de Calliftene & de Timée. Henry Etienne affure qu'on avoit mandé à Baif qu'il étoit tout entier en Sicile. Les courses d'un voyageur feroient bien recompenfées par une telle découverte. On m'a dit qu'à Meffine il y avoit dans une Eglife une Bibliotheque très - confidérable de Manufcrits. Si vous y paffez, Monfieur, fouvenezvous-en; ne vous loüeriez-vous pas beaucoup de vôtre fortune, quand vous ne rapporteriez que ce feul trefor de vôtre voyage? Monfieur de la Mothe le Vayer témoigne qu'il iroit au bout du monde, ce font fes termes s'il croyoit le trouver; & il envie même, dit-il, cette découverte à ceux qui viendront après lui. S'il s'étoit fouvenu, Monfieur, que dans la Bibliotheque de l'Empereur, il y en a un Epitome fait par Gemiftus Pletho, il en auroit apparemment temoigné fa joye & fait un vœu plus aifé à executer. Le Troge Pompée, cet Historien fi sçavant & fi confiderable, dont nous n'avons que des fragmens dans l'Epitome de Justin, eft une perte ineftimable. On peut voir par Justin même quelle Hiftoire c'étoit, combien d'événemens elle embraffoit, & de combien d'Empires; puifque cet Abreviateur fe propofe de le fuivre pas ? pas-à-pas dans fa Dédicace à Antonin Pie. Fabius Pictor, Poftumius Albinus, Caffius Hemina, Caton Valerius Antias, C. Fannius, Sempronius & Quadrigarius ont tous écrit avant Troge Pompée, auffi-bien que Salufte, qui a auffi précedé ce dernier; mais nous n'avons rien de leurs Ouvrages que des citations dans Salufte, Quintilien, Aulu- Gele & les autres. La principale Hiftoire de Salufte, qui commençoit à la fondation de Rome, nous manque ; les lambeaux que nous en avons nous marquent que le refte étoit bien pré cieux. De vingt livres que Denys d'Hali carnaffe avoit composez, il ne nous en refte plus que les onze premiers, qui vont jufqu'à l'année 312. de la fondation de Rome. Les neuf autres, comme le dit Photius, finiffoient où Polybe commence fon Hiftoire. Je ne vous dirai rien, Monfieur, de Tite-Live, puifqu'on nous le promet tout entier. Si vous trouviez cependant la feconde Decade, les cinq derniers livres de la troifiéme & les cinq dernieres Decades, je croi que vous ne les laifferiez pas per dre, dre, non-plus que fes Dialogues Philofophiques, dont parle Seneque, & fon Traité de Rethorique adreffé dans une Lettre à fon fils, felon Quintilien. Nous n'avons point le commencement du premier livre de Velleius: Paterculus, ni la Relation entiere qu'on lui attribuë de quelques Legions Romaines que les Grifons défirent, & de cette autre encore que· le. fragment que nous en avons ap-pelle la divine. Quinte-Curce avoit divifé fon Hiftoire en dix livres, dont les deux premiers nous manquent, la fin du einquiéme, le commencement du fixiéme & dans le dernier il eft aifé de remarquer qu'il y a des la cunes. De quinze livres, que felon l'opinion de Lipfe, contenoient l'Hiftoire de Tacite, il ne nous en refte que cinq qui ne comprennent encore que celle d'une année; ils commençoient à l'Empire de Galba & finiffoient à fon tems fous celui de Trajan; les douze dernieres années de l'Empire de Neron manquent dans fes Annales. Outre l'Hiftoire que nous avons de |