Imágenes de páginas
PDF
EPUB

6.9

6. 10.

Conrad en 1260. mais ceux qui corrompent des reli- AN. 1310. gieufes font excomuniés. Défense de faire faire aux clercs aucune amende honorable ou pénitence publique comme de marcher aux proceffions avant la croix & en chapes noires, tandis que les autres font en furplis. Défense de faire lire l'épitre ou l'évangile, finon par ceux qui font dans les ordres facrés & revêtus de leurs ornemens. Les foneurs feront lettrés afin qu'ils puiffent répondre au prêtre & ferviront en furplis.

[ocr errors]

c. 16. Cang. Gloß. campanarii.

C. 20.

C. 21.

Cang. Glof. to.
Cani. 10. 5.

2. p. 496.

770.

c. 23.

6. 26.

Défense aux paroiffiens de recevoir la communion d'autre que de leur curé, j'entens la comunion pafcale. Défense de faire dans aucune églife des imprécations contre perfone fans permiffion fpéciale de l'évêque. Entre ces imprecations on défend particulierement certaine lamentation qui commençoit par ces mots : Media vita, On comencera deformais l'année à Noël, fuivant l'ufage de l'églife Romaine. On ne refusera point aux curés les faintes huiles fous prétexte de n'avoir pas payé le droit de fynode ou cathedratique: fauf à les contraindre a par d'autres voyes. Les derniers réglemens de ce concile regardent les réguliers, tant de l'ordre de S. Benoît que de S. Auguftin; & l'archevêque Henri renouvelle à leur égard. 1. p. 792. la conftitution de Conrad fon prédéceffeur au con- Lxxxiv. n. 65. cile de l'an 1260. Il défend aux religieux d'avoir rien en propre fous prétexte de dépôt ou autrement, ni entre les mains de perfones féculieres; & ordone la clôture aux religieufes fuivant la conftitution Periculofa regul. in 6. de Boniface VIII.

La même année 1310. on tint deux conciles à Salfourg, le premier pour regler les payemens de la dé

C. 27. 18,

Sup. liv.

c. Un. deft.

Xb Autres Conciles,

AN. 1310.

to. XI. conc.

F•1514. 1513.

to. XI. conc. f. 1536.

ex Serrar,

p.850.

cime que le pape avoit demandée pour deux ans: le fecond pour expliquer quelques ftatuts des conciles précédens. L'archevêque Conrad y préfidoit & fix évêques y affifterent. Vernhard de Paffau, Jean de Brixen, Henri de Gurc & Vernhard de Lavant, avec les députés des évêques de Frifingue & de Ratisbone. Ce concile modera la rigueur des décrets précédens, contre les clercs qui entroient dans les cabarets contre les clecrs jongleurs de profeffion, & touchant la folemnité des mariages, ce qui fait juger que ces decrets étoient mal obfervés.

Pierre archevêque de Mayence tint auffi cette année un concile provincial pendant trois jours, savoir le lundi, le mardi & le mercredi aprés le dimanche bilate, qui eft le troifiéme d'aprés Pâque, & ce lundi étoit le onzième de Mai. En ce concile on fit un abregé des ftatuts des conciles précédens, & on y traita par ordre du pape l'affaire des Templiers. Vingt de ces chevaliers fe préfenterent au concile fans y être apellés, portant l'habit de l'Ordre & presque armés. Ils avoient à leur tête un comte nomé Hugues, & entrerent brufquement dans l'assemblée des prélats qui en furent tous furpris. L'archevêque confidérant ces chevaliers & craignant quelque violence dit doucement au comandeur de s'affeoir, & s'il avoit quelque chofe à dire de le propofer. Il parla ainfi d'une voix haute &

d'un air libre:

Nous avons apris que ce concile eft assemblé par comiffion du pape principalement pour abolir notre ordre. On nous impofe des crimes énormes & pires qu'à des payens, que nous marquerons étant en particulier: ce qui nous eft infuportable. Sur tout parce

qu'on 'nous condamne fans nous entendre & nous AN. 1310. convaincre régulierement. C'eft pourquoi, en préfence de cette affemblée, nous apellons au pape futur & à tout fon clergé, & nous déclarons publiquement, que ceux qui ont été brûlés ailleurs pour ces crimes, ont nié conftament d'en avoir commis aucun, & l'ont foutenu dans les tourmens & jufqu'à la mort. Dieu même a prouvé leur inocence par un miracle fingulier, en ce que les manteaux blancs n'ont pû être brûlés, ni les croix rouges qui étoient deffus. Sice miracle étoit vrai, on en pouvoit conclure au contraire, que le feu n'épargnant que l'habit, montroit qu'il étoit faint & que ceux qui le portoient en étoient indignes. Aprés que le comandeur eût parlé l'archevêque de Mayence craignant qu'il s'élevât du tumulte, reçut la proteftation des Templiers & dit qu'il agiroit auprés du pape pour les mettre en repos, & les renvoya ainfi chez eux. Enfuite il obtint une autre comiffion du pape en confequence de laquelle il les renvoya absous le premier Juillet de l'année suivante.

C.

s

Nang. p. 631.

Dubois hift. Par. p..

71.

A Faris le nouvel archevêque de Seps Philipe de Marigny tint fon concile provincial depuis le onziéme jour de Mai jufqu'au vingt-fixiéme. On y examina c. les caufes des Templiers en particulier, & tout bien confideré, on décida que quelques-uns feroient fimplement dechargés de leur engagement à l'Ordre: d'autres renvoyés en liberté, aprés avoir accompli la penitence qui leur étoit enjointe : d'autres gardés étroitement en prifon, plufieurs enfermés pour toûjours entre quatre murailles; & quelques-uns comme relaps livrés au bras feculier, aprés avoir été degradés par l'évêque s'ils étoient dans les ordres facrés: ce qui fut

o. 1. p. 16.

AN. 1310.

XLI.

des Templiers.

Dupui. p. 133

Sup. n. 20.

executé. On en brûla cinquante-neuf dans les champs prés l'Abbaïe S. Antoine dont aucun navoüa les crimes defquels on les accufoit: mais tous foutinrent jufqu'à la fin qu'on les faifoit mourir injustement de quoi le peuple fut extremement frapé. Un mois aprés Parchevêque de Reims tint à Senlis fon concile provincial, où neuf Templiers furent de même condamnés & brûlés par l'autorité du juge feculier: mais ils se dédirent à la mort de ce qu'ils avoient confeffé auparavant, disant que c'étoit par la crainte des tour

mens.

Cependant les comiffaires du pape continuoient à Suite de l'affaire Paris leurs procedures touchant les affaires generales de l'Ordre. Le famedi quatorziéme de Mars 1310. ils firent venir devant eux les Templiers qui avoient dit qu'ils vouloient défendre l'Ordre: puis ils firent lire & expliquer en François leur comiflion & les articles fur lefquels ils devoient informer: les mêmes en substance de l'interrogatoire fait à cent quarante Templiers en 1307. Enfuite les comiffaires envoyerent au Temple des Notaires, qui fe firent amener les Templiers qui y étoient en prifon au nombre de foixante & quatorze, & leur demanderent s'ils avoient deliberé fur les procureurs qu'ils devoient conftituer. Ils répondirent par la bouche de Pierre de Boulogne prêtre procureur general de l'Ordre, & dirent:

P. 143.

Nous avons un chef fans la permission duquel nous ne pouvons faire ce qu'on nous demande, mais nous fommes prêts à comparoître devant les comiffaires & à défendre l'ordre comme il fera de raifon. Les arti

cles envoyés par le pape qui nous ont été lûs font infâmes, deteftables & tres-faux, fabriqués par des im

pofteurs

posteurs nos ennemis. La religion du Temple eft pure AN. 1310. & fans tache, & ceux qui difent le contraire parlent comme des infidéles & des hérétiques. C'est pourquoi nous fomes prêts à la défendre en toutes manieres, & pour cette-effet nous demandons la liberté de nos perfones, & que nous puiffions affifter au concile général, ou du moins comettre nos interêts à ceux de nos freres qui iront. Ceux des nôtres qui ont confeffé ces menfonges comme des verités, l'ont fait par la crainte de la mort & des cruels tourmens qu'ils ont fouffert ou vû fouffrir à d'autres: ou ils ont été gagnés par promeffes ou par menaces. C'est pourquoi leurs dépofitions ne doivent porter aucun préjudice à l'Or

dre.

Le même jour qui étoit le mardi feptiéme d'Avril 1316. huit de ces Templiers comparurent devant les comissaires dans la chapelle de l'évêché, & Pierre de Boulogne au nom de tous, lût un écrit contenant à peu près ce qu'ils avoient dit devant les notaires; ajoûtant que hors le royaume de France on ne trouveroit aucun Templier qui dît ce dont on les accufoit; & que ces impoftures avoient été forgées par des apoftats chaffés de l'Ordre pour leurs crimes. Un autre des huit Templiers nommé Jean de Montreal lut un écrit en langue vulgaire qui tient plus du Catalan que du François & contient en fubftance les mêmes défenfes. Les comiffaires répondirent: Ce n'eft pas nous qui vous avons fait prendre ni faifir vos biens: vous êtes prifoniers du pape & vos biens font en fa main, c'eft pourquoi nous ne pouvons vous les rendre ni vous mettre en liberté. Ils leur répondirent ausfi fur l'allégation de leurs privileges & les autres Ꮓ

.

Tome. XIX

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]
« AnteriorContinuar »