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C. 17.

6.21.

AN 1322. quatre tems, fous peine d'excommunication de plein droit. Défense de violer l'immunité des églifes en mettant aux fers ceux qui s'y réfugient, ou empêchent qu'on leur porte des vivres. Défenfe de fortifier les églifes comme des châteaux : de laiffer les infidéles dans l'églife pendant l'office divin, principalement pendant la meffe, & aux fidéles d'affifter à leurs nôces ou à leurs enterremens. Pour faciliter leur converfion, il cft ordonné de pourvoir à la subsistance de ceux qui aprés leur baptême font réduits à la mendicité, en les recevant aux hôpitaux & leur faifant aprendre des métiers ou des sciences dont ils puiffent vivre ; & les prélats doneront des bénéfices à ceux qui feront capables d'entrer dans le clergé ; mais on leur interdit la prédication. Il fe trouvoit des Chrétiens affés méchans pour enlever ou dérober d'autres Chrétiens & les vendre aux Sarafins : ce qui eft rigoureusement défendu. On défend auffi les épreuves du fer chaud & de l'eau bouillante encore ufitées en Espagne.

8.23.

c. 26.

to. XI. p. 1707.

Sup liv:

LXXXV. n. 43.

:

La même année le dernier jour d'Octobre Henri archevêque de Cologne y tint dans fon palais un concile provincial, où affifterent Godefroi évêque d'Ofnabrug, Godefroi de Minden ; & les députés d'Adofle de Liége, de Louis de Munster & de l'église d'Utrect le fiége vacant. En ce concile on renouvella & on autorifa comme provinciaux les statuts fynodaux que l'archevêque Engilbert avoit faits pour le diocése particulier de Cologne en 1266. afin de réprimer les violences contre les perfones & les biens eccléfiaftiques : d'où l'on peut juger qu'elles n'étoient pas moindres

en 1322.

On prit à Cologne la même année un hérétique

Chron.

1321.

nommé Valter ou Gautier chef des Fraticelles, dont Trithim. plufieurs avoient été brûlés en Autriche fept ans au- Hirf an. paravant. Celui-ci étoit Hollandois, & comme il fa- Sup. n. 20. voit peu de Latin, il écrivit en Alleman plufieurs petits livres, qu'il communiquoit tres-secrétement à ceux qu'il avoit féduits. Il étoit trés-rusé, tres-artificieux en fes réponses & tres-opiniâtre: en forte que ni par promeffes, ni par menaces, ni par les plus cruels tourmens, on ne put l'obliger à indiquer fes complices, qui toutefois étoient nombreux. Il fut juridiquement condamné au feu & exécuté.

AN. 1323.

I.
Les Guelfes
fe relevent en
Lombardie.

Corio. p. 449.
Rain. 1322.
22, 10,

Cor. p. 454.

J. V ll. IX.

c. 180. 173.

Rain. 1323.

n.25.

E

LIVRE XCIII.

N Italie les troubles augmentoient toûjours & les factions des Guelfes & des Gibellins s'échauffoient de plus en plus. Mathieu Visconti étoit mort dés la fin de Juin 1322. âgé de foixante & douze ans. Quelques jours avant fa mort il fit affembler le clergé dans la grande églife de Milan ; & là devant l'autel il prononça à haute voix le symbole des apôtres: puis levant la tête il s'écria: Telle eft la foi que j'ai tenue toute ma vie ; & fi on m'a accufé d'autre chofe, ça été fauffement; & il en fit dresser un acte public. Il fut enterré petitement & fecrétement, de peur que le pape n'empêchât entiérement de l'enterrer, le regardant comme excommunié. Il laiffa cinq fils, Galeas, Marc, Luquin, Jean qui fut depuis archevêque de Milan & Etienne. Galeas qui étoit l'aîné fut chaffé de Milan par un parti opofé, mais il y rentra un mois aprés, & y demeura le maître.

Comme c'étoit le chef des Gibellins en Lombardie le pape Jean entreprit de détruire ce parti ; & pour cet effet il joignit aux troupes qu'il avoit dans le païs celles de Robert roi de Naples, des Guelfes confédérés en Italie, & plufieurs Allemans qui s'étoient croifés pour marcher contre les ennemis de l'églife. Les troupes particuliéres du pape étoient commandées par le légat Bertrand de Poïet cardinal prêtre du titre de S. Marcel & celles du roi Roi Robert par Raimond de Cardone. Ils curent quelques avantages fur les Gibellins: en forte que Can de la Scale, qui étoit

maître de Verône, Paffarin qui l'étoit de Mantoüe & AN. 1323. quelques autres demanderent à fe reconcilier avec le pape, en reconnoiffant tenir de lui les places qu'ils prétendoient tenir au nom de l'empereur, & le pape dona pouvoir au légat de les abfoudre des cenfures.

193. Alb. Argent. p. 122.

c. 195.

7.28.

Mais l'empereur Louis de Baviere envoïa des ambaffadeurs en Lombardie qui relevérent le courage aux Gibellins. Il n'avoit plus de concurrent pour l'empire aïant gagné contre Frideric d'Autriche une fanglante bataille le mardi vingt-huitiéme de Septembre vill. c. 17+. 1322. où Frideric fut pris & renonça à fes prétenfions fur l'empire pour obtenir fa liberté. Louis renvoïa donc au mois d'Avril 1323. des ambassadeurs au légat Rain. 1313. Bertrand, qu'ils allérent trouver à Plaisance & le priérent de ne point attaquer la ville de Milan, qui apartenoit à l'empire : c'est qu'elle étoit affiégée & preffée vivement par l'armée de l'églife. Le légat répondit: Quand il y aura un empereur légitime l'églife ne prétend pas lui ôter aucun de fes droits, au contraire elle veut les conferver: mais je m'étonne que votre maître veüille défendre & favorifer les hérétiques, & je vous prie de me montrer le pouvoir que vous avés de lui écrit & feellé. Les ambaffadeurs craignirent d'attirer à Louis l'indignation de l'églife, s'ils montroient par écrit qu'il favorifoit ceux qui étoient révoltés contre elle. C'est pourquoi ils dirent, qu'ils n'avoient pas de pouvoir fur ce qu'ils avoient dit; demandérent pardon au légat, puis s'en allérent l'un à Luques & à Pistoie, les autres à Mantoüe & à Verône exécuter leur commiffion; & négociérent fi bien que les Gibellins de ces villes & d'autres apellés par les Milanois, se réünirent fous la conduite du comte Bertold chef de l'ambaffa- vill. c. 212.

AN. 1323.

II.

Canonifa

tion de S. Thomas d'Aquin. Boll to. 6. • 696.

p. 681 682.

de, marchérent vers Milan & en firent lever le fiége au mois de Juin 1323. Ces mauvais fuccés déterminerent le pape à procéder contre l'empereur Loüis, comme il fit trois mois aprés.

Cependant le pape termina le procés de la canonifation de S. Thomas d'Aquin, commencé quatre ans auparavant à la pourfuite de Marie de Hongrie reine de Sicile, veuve du roi Charles le Boiteux, de fon fils Philipe prince de Tarente & de plufieurs feigneurs du roïaume: de la ville & de l'univerfité de Naples. Ils envoïerent en cour de Rome quelques freres Prêcheurs, qui étant arrivés à Avignon expoférent au pape la caufe de leur voïage & lui préfenterent les lettres dont ils étoient chargés. Le pape remit ces envoïés au premier confiftoire, où la propofition aïant été faite, il dit aux cardinaux: Nous cftimerons fort glorieux à nous & à notre églife de pouvoir canonifer ce faint, pourvû qu'on puiffe trouver quelques miracles: parce qu'il a plus éclairé l'églife que tous les autres docteurs; & un homme profite plus dans fes livres en un an, que dans les autres en toute fa vie. Les cardinaux étant du même avis, le pape commit premiérement trois d'entre eux pour informer fommairement en cour de Rome de la vie & des miracles de frere Thomas ; & aprés leur raport il ordonna d'en informer plus amplement fur les lieux ; & commit pour cet effet Humbert archevêque de Naples, Ange évêque de Viterbe & Pandulfe Savelle notaire du pape : la commiffion eft du treizième de Septembre 1318. en vertu de laquelle on commença à proceder à l'information le famedi vingt-uniéme Juillet 1319. Ce jour Guillaume de Toco procureur du convent des freres Prêcheurs à Bene

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