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Boerhaave,

aphor, 1395.

ARTICLE XVII.

Confirmation de la doctrine précédente; avantages de la Méthode antiphlogiftique dans l'invafion de la petite. Vérole...

Texte de "BOERHAAVE dit dans cet aphorifme que l'on n'avoit jufqu'alors pensé que , rarement à l'indication tirée du caractere inflammatoire de la fiévre. varioleufe, & qu'on n'avoit guere "fongé à y appliquer la méthode antiphlogistique, fi ce n'est dans quel»ques cas fortuits où les médecins ne foupçonnant point la petite vérole » avoient débuté par cette méthode, » dont le fuccès confirma l'utilité; » on en voit la preuve dans l'obfervation que nous avons rapportée ci-dessus, extraite d'une des lettres de Boerhaave, où l'on apprend que ce médecin débuta par la faignée avec tout l'appareil anti

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phlogistique, fans foupçonner la petite vérole, & qu'il n'eut cependant pas lieu de s'en repentir quand elle parut, puifqu'il fut encore obligé de continuer le même traitement pendant toute la maladie, & qu'il le fit avec fuccès.

taire de

Quand la petité vérole regne épidé- Commen miquement, tous les médecins ont Swieten Fefprit occupé de cette maladie, & fi-tôt qu'ils voyent un malade qui a une fiévre continue, ils foupçonnent la petite vérole, furtout fi le malade ne l'a pas encore eue, & dès l'abord ils mettent en œuvre la méthode qu'ils jugent la plus convenable contre là. petite vérole. Mais il n'en eft pas de même quand il n'y a point d'épidémie varioleufe, & que cette maladie n'est que fporadique, c'est-à-dire, qu'elle n'attaque que peu de perfonnes dans. le même endroit, qu'une ou deux, par exemple, dans toute une ville, & qui le plus fouvent y ont apporté la

contagion d'ailleurs; pour lors les praticiens, même les plus employés, plus occupés de toute autre maladie que de la petite vérole, qu'ils n'ont point vue: depuis long-tems, traitent le début de: celle-ci comme une maladie aiguë & inflammatoire, ce qui eft arrivé à Boer haave lui - même, & dont il fait ingénument l'aveu dans fa lettre, où il eft queftion de ce jeune Américain qui eut une petite vérole confluente & de: la plus mauvaife efpece; car comme on étoit en été, & que le malade étoit un jeune homme fort & vigoureux adonné aux excès de tout genre, Boer haave crut n'avoir affaire qu'à une fié vre inflammatoire ordinaire, fans foup-Conner la petite vérole; il traita le ma Jade en conféquence, & avec un plein fuccès, comme nous l'avons déjà remarqué ci- deffus. Je fai que pareille méprife (fi toutefois c'en eft une) eft arrivée à bien d'autres, & même à des praticiens les plus oppofes à la méthode

antiphlogistique dans le traitement de la petite vérole; ils avoient réussi malgré eux, & en étoient tout ftupéfaits; on eût même dit qu'ils étoient fâchés: d'avoir fauvé leurs malades par d'autres moyens que par la vieille routine.. Ecoutons notre célebre Baillou s'expliquer fur cette matiere: »Nous avons vu » quelquefois des malades qui étoient furle point d'avoir lapetite vérole fan's

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» que nous y penfions. Nous les fîmes faigner & purger, comme dans le dé» but de toute autre maladie, & dès le » lendemain ou furlendemain lapetite vérole parut, & ils s'en tirerent beau » coup mieux que bien d'autres chez

qui nous n'avions ofé débuter ainfi, "parce que nous foupçonnions la pe»tite vérole; il n'eft donc pas vrai que

le malade s'en tire moins bien pour » avoir été évacué dès le commence » ment, comme le croit le vulgaire.

Ce vieux praticien moins entêté que bien d'autres, changea d'avis & de mé

thode, quand il vit les fuccès que le ha fard lui avoit offerts; c'eft à cela qu'on reconnoît le médecin prudent & le pra ticien attentif ; car c'eft par cette attention aux bons & mauvais effets des remedes, que la pratique de la méde cine s'eft perfectionnée le plus, à ladentibus & juvantibus, comme dit Celfe

Puis donc que la méthode de traiter la petite vérole par les moyens destinés: au traitement des maladies inflamma toires a été nombre de fois fuivie d'un heureux fuccès, c'eft avec raifon fans doute que Boerhaave la recommande tant dans le premier période de la maladie, où communément tous les fymptômes précurfeurs de l'éruption annon cent une fiévre inflammatoire des plus vives: furtout chez les adultes en ou tre Boerhaave efpéroit par là voir toutes. les puftules fe terminer par refolution, ou du moins n'en avoir qu'un trèspetit nombre en fuppuration; c'étoit là fon vou. Mais quoiqu'on n'y réuffifle

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