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En voilà affez pour prouver que même miafme contagieux étant communiqué à différentes perfonnes, excite une petite vérole plus ou moins bénigne, ou plus ou moins maligne, fuivant la difpofition particuliere du fujet qui le reçoit, difpofition dépendante & du tempérament propre du malade, & du genre de vie qui a précédé, & de la qualité du fang & des humeurs plus ou moins difpofées à l'épaiffiffement & à l'acrimonie, & enfin de la conftitution actuelle de l'air, & même de celle qui a régné auparavant, plus ou moins propre à produire les maladies putrides & inflammatoires, & à les entretenir; c'eft ainfi que Sydenham a obfervé que les petites véroTes qui furvenoient après un printems & un été très fecs & très-chauds, c'està-dire, après fix mois de féchereffe étoient des plus meurtrieres doute parce que les chaleurs précédentes avoient difpofé le fang à l'épais

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fans

A

fiffement inflammatoire, & toutes les

humeurs à l'alkalefcence. (a)

ARTICLE V.

Des effets de la contagion varioleufe fur le corps humain: defcription de la petite Vérole.

Nous allons maintenant expofer les effets que produit le miasme varioleux dans le corps humain. Ici, à propre

(a) Van Swieten s'occupe encore dans ce même article à expofer, difcuter & réfuter les différens fyftemes imaginés fur la nature de la petite vérole, tels que font: 1°. la fuppofition d'un levain originel: 2°. l'élégant badinage où de Hahn prétend voir dans la petite vérole le développement des extrémités des vaisseaux fanguins voifins de la peau, développement qu'il compare avec celui des bourgeons de la vigne, ou du germe des graines, (ce qu'on peut juftement appeler le roman de la picotte): 3°. la prétendue identité de la perite vérole avec la rougeole: 4. la prédilection du levain varioleux pour certaines humeurs qui doivent lui fervir d'aliment: 5o. & autres rêveries de de genre. Mais qui pourroit traduire tout cela

ment parler, commence l'histoire par ticuliere de la maladie qu'on nomme perite vérole: c'eft une éruption de pe tits boutons plegmoneux qui levenc partout le corps, ne formant dans leur commencement que de petits points rouges femblables à des piqûres de puce, mais qui s'accroiffent infenfiblement, s'élevent & s'enflamment pendant trois ou quatre jours, au bout defquels ils fuppurent & blanchiffent, enfuite deviennent jaunes en mûriffant, puis s'ouvrent pour la plupart, & forment des croûtes qui tombent à la fin, & laiffent affez fouvent des cicatrices à la peau : on va voir dans les détails fuivans l'hiftoire complete de cette éruption, c'eft-à-dire, tout ce qui la précede, tout ce qui l'accompagne

fans la plus grande répugnance ? Et qui pour roit le lire (dans une traduction) fans le plus mortel ennui? Et d'ailleurs à quoi cela nous meneroit-il pour la partie curative qui doit être l'objet & la fin des abrégés de médecine. pratique, tel qu'est celui-ci fur la petite vérole?.

& tout ce qui la fuit : enfin ces phénomenes dont l'enfemble forme cette finguliere efpece de maladie, tantôt la plus douce & la plus bénigne, tantôt la plus cruelle & la plus terrible de

toutes.

Le virus varioleux une fois admis dans le fang par la contagion ordinaire ou par la voie d'infertion, s'y développe plutôt ou plus tard, & avec plus ou moins d'orage: quelquefois ce déver loppement fe fait fans qu'on s'en apperçoive, particuliérement chez les enfans & chez les jeunes gens d'un tempérament phlegmatique, & dont le fang & les humeurs font per difpofés à l'inflammation; mais il arrive le plus fouvent, & furtout chez les adultes, que l'impreffion du virus ne tarde pas à fe manifester par les effets fuivans; favoir, le friffon fuivi d'une fiévre continue, accompagnée de beaucoup de chaleur, d'un grand mal de tête, de mal au dos, aux reins & par

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tous les membres, comme dans une courbature: il y a de plus une grande fenfibilité vers le creux de l'eftomac, fenfibilité très douloureufe, & qui augmente en preffant: cette douleur au creux de l'eftomac & qui augmente par le tact, eft donnée par Sydenham comme le fymptôme conftant & prefque effentiel de toute maladie éruptive, & furtout de celle-ci; mais Swieten ayant vu quelquefois furvenir des petites véroles, & même des confluentes, fans avoir été précédées de cette douleur au creux de l'eftomac, ne la regarde pas comme un figne pa thognomonique, non plus que le vomissement, puifqu'il ne précede pas toujours l'éruption; cependant pour l'ordinaire, il y a douleur au creux de l'eftomac, les naufées & le vomiffement se mettent de la partie; viennent enfuite l'inquiétude & l'agitation, ou bien la ftupeur & l'affoupiffement qui annoncent l'éruption prête à paroître

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