on a même vu dans celle-ci le

pourpre paroître avant l'éruption, & être trèspromptement fuivi de la mort.

D'autres fois on voit une éruption miliaire, blanche ou rouge, fe compliquer avec la petite vérole. Quoiqu'on ne puiffe pas dire que ce foit une complication favorable, cependant comme la miliaire n'annonce pas une difpofition gangreneufe, elle eft beaucoup moins funefte que le pourpre. J'ai plufieurs obfervations de malades guéris de petites véroles, auxquelles s'étoit jointe une miliaire blanche ou rouge. J'ai vu d'autres malades fur qui ce genre d'éruption n'a paru qu'après l'exficcation des puftules, & qui en font également guéris. Violante a fait les mêmes obfervations au fujet de la miliaire, qu'il dit avoir vue le plus fouvent furvenir dans les petites véroles, après une longue conftipation du ventre; il ajoute au contraire qu'il ne l'avoit jamais vue arriver chez les ma

Lades dont on avoit eu foin de tenir le ventre libre par les lavemens ou par les laxatifs donnés à propos, & que même on remédioit à cet accident en procurant la liberté du ventre; ce que je fais obferver d'autant plus volontiers, que bien des gens s'imaginent encore qu'il faut toujours craindre & éviter les évacuations du ventre dans: l'une & l'autre maladie, bien loin de les folliciter.

» En voilà bien affez fur les pro

gnostics du premier & du fecond pé>> riode de la petite vérole, tirés pour » la plupart des fymptômes de l'érup-» tion (a). Nous allons maintenant

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paffer à la curation du fecond état de » cette maladie, c'est-à-dire, à l'expofition du régime & des remedes qui conviennent pendant tout le pé-

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(a) Les prognoftics du troifieme & dernier état de la maladie feront exposés dans le vingt cinquieme article de ce traité.

»riode de l'éruption jufqu'au tems de

» la fuppuration.

aphor. 1399.

ATICLE XXI.

Curation du fecond état de la petite Vérole, ou Defcription du régime & des remedes qui conviennent pendant tout le période de l'éruption.

Texte de Es indications qui fe préfentent & Boerhaave, remplir pendant l'éruption de la petite vérole, varient fuivant fes différens degrés ; car dans le premier commencement d'une éruption phlegmoneufe à la peau, il femble que la premiere indication devroit être de prévenir la fuppuration, comme nous l'avons dit (Art. XV & XVI.) Quoi qu'il en foir de cette premiere indication que l'om néglige ordinairement, parce qu'on croit trop géneralement qu'il n'eft ni sûr ni poffible de prévenir la fuppura→ tion dans les vraies petites véroles ; aш

moins faut-il tâcher qu'elle ne foit ni trop abondante ni trop précipitée, & qu'elle s'éloigne de la tête le plus que faire fe pourra: ce qu'on obtiendra, 1o. par la diete & par une nourriture légere & oppofée à la putridité: 2°. par une boiffon délayante, adouciffante ou aigrelette: 3o. par les aposèmes fondans, apéritifs & propres à détourner par d'autres voies l'abondance de la fuppuration: 4°. par les bains de pieds deux fois le jour, par les fomentations continuelles des parties inférieures, & par l'application des épispastiques : 5°. par la fraîcheur de la chambre, en y renouvelant l'air, avec la précaution de tenir le malade couvert, furtout aux parties inférieures. Voilà donc tout ce qu'il faut faire dès le commencement de l'éruption. 6o. Enfin on donnera des narcotiques fur le foir, fi la maladie eft violente.

taire de

Il s'agit ici de la méthode qu'il con- Commen vient d'employer depuis le comment Swieten

cement de l'éruption, jufqu'au com mencement de la fuppuration. Elle con. filte:

1o. Dans le régime & les alimens oppofés à la putréfaction. C'eft pour quoi Sydenham interdifoit à fes malades la viande, les œufs, les bouillons, & leur permettoit au contraire les pommes cuites, les crêmes de riz, d'orge, de gruaut, &c. Si Rhasès, plus indulgent, permettoit la chair & les gelées de veau, au moins les faifoit-il affaifonner de verjus, & il recommandoiɛ en outre l'ufage des grenades & autres fruits acides.

2o. Boiffons abondantes, tempé rantes & délayantes. Tous ceux qui font au fait du traitement des maladies aiguës & inflammatoires, favent.combien il eft utile & néceffaire de fournir continuellement au fang un véhicule humectant & adouciffant, & quelquefois même acidule & rafraîchiffant ; puis donc que la fiévre continue pen