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nuoit jufqu'à la fin de la maladie. Nous avons dit plus haut qu'on pouvoit les placer plutôt, fi le cas le réquéroit, ce qui eft rare; car comme nous l'avons déjà remarqué plus d'une fois, il eft affez ordinaire qu'à l'époque de l'érup, tion, la fièvre & les autres fymptômes de la maladie s'appaisent d'eux-mêmes, & fans qu'il foir befoin de narcotiques mais après l'éruption finie, & au commencement de la fuppuration, les boutons s'élevent, s'enflamment, fe tendent, ainfi peau qui les entourent; ce qui caufe une mal-aife & une infomnie qui exigent l'ufage des narcotiques : c'étoit précisément là l'époque où Sydenham commençoit à les employer: il donnoit, ou fon laudanum liquide, tel qu'il eft décrit dans nos pharmacopées modernes, ou le fyrop de têtes de pavot, connu fous le nom de fyrop de diacode : la dofe étoit de feize gouttes de fon laudanum liquide, ou d'une once de fyrop de dia

que la

code par prife pour un adulte, &

moindre pour les enfans, à proportion de leur âge. Il répétoit cette dose jufqu'à ce qu'il en eût obtenu l'effet défiré, en mettant entre chaque prise quelques heures d'intervalle pour en attendre l'effet.

Mais comme, d'après une obfervation exacte de la marche de la petite vérole, ainfi que de la plupart des autres maladies, il a toujours paru que. c'étoit aux approches de la nuit que la fiévre & les autres accidens augmentoient, c'eft pour cela que Boerhaave confeille ici de donner les narcotiques dès les cinq heures du foir, pour prévenir le retour des accidens. Pour moi, je les ai même ordonnés quelquefois dès les trois heures de l'après-midi, furtout quand j'avois observé la veille que le redoublement étoit venu de bonne heure. Quand la dofe du narcotique donné a fait fon effet, ce qui eft ordinairement au bout de fix ou

huit

huit heures, on peut en toute sûreté, la répéter, fi ces mêmes accidens reviennent de nouveau. Sydenham nous dit qu'il a été obligé quelquefois de répéter la dofe de narcotiques toutes les huit heures, dans les derniers jours de certaines petites véroles qui avoient été extrêmement confluentes. C'eft pourquoi il vouloit qu'on en eût toujours quelques dofes toutes prêtes chez le malade , pour y avoir recours en cas de befoin; c'eft-à-dire, en cas d'un accroiffement fubit & imprévu des fymptômes pour lefquels on le donne ordinairement, comme fiévre, malaife, inquiétude, agitation, délire, &c. car il étoit fortement perfuadé que bien des malades avoient péri faute de ce remede, & qu'on les auroit fauvés, fi l'on avoit eu un narcotique tout prêt à leur donner à tems.

Quant à moi, dit Swieten, je puis affirmer avec la même bonne foi, que Sydenham, que j'ai toujours vu dans

I

ma pratique de très-bons effets de l'ufage des narcotiques dans la petite vérole, & que d'autres célebres praticiens de ma connoiffance, & avec qui je me fuis fréquemment entretenu fur cette matiere, m'ont affuré la même chofe. Il eft vrai que les narcotiques ont l'inconvénient d'échauffer & de refferrer le ventre; mais on peut en tout tems remédier à ce petit inconvénient les lavemens ou par une décoction laxative & rafraîchiffante, telle que le petit-lait avec les tamarins, ou tout autre aposème laxatif; car en cela je fuis pleinement de l'avis du célebre Simfon, qui regarde une trop longue constipation du ventre comme auffi nuifible dans la petite vérole que les autres maladies; ce que nous avons déjà prouvé dans l'Art. XVI.

par

dans

ARTICLE XXII.

Du troifieme état de la petite Vérole, ou
du période de la fuppuration.

A
CE période de l'éruption que nous
venons de décrire, fuccede celui de la
fuppuration ; troisieme & dernier état
de la petite vérole, dans lequel la fup-
puration qui avoit commencé à la fin
du fecond, continue & s'acheve: pour
lors tous les boutons ou petits phleg-
mons qui fuppurent déjà, s'augmen-
tent tous les jours, mûriffent de plus
en plus, paroiffent blancs, jauniffent
enfuite, & s'ouvrent enfin au bout
de trois ou quatre jours; » après quoi,
» on les voit former des croûtes, tom-.
» ber en écailles, & difparoître, pour
» ne laiffer à leur place que des taches
» ou cicatrices d'un rouge violet ou
» bleuâtre, qui doivent s'effacer & fe
remplir à la longue, ou laiffer des

دو

Texte de Boerhaave, aphor, 1490.

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