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très - douloureux, mais qui pourtant ont des fuites moins fâcheufes que les accidens ci-deffus, & guériffent par un bon traitement. Il n'y a point de praticien un peu occupé, qui n'ait été témoin de tous ces malheurs : auffi les livres d'obfervations en font-ils remplis. Nous allons encore en voir d'autres exemples dans l'article fuivant, dont le tableau n'eft pas moins effrayant que celui-ci.

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ARTICLE XXIII.. Continuation du même tableau, ou fuite de l'expofition des accidens caufés par. la matiere purulente..

Texte de C'EST dans ce troifieme période de la

Boerhaave,

@phor. 1401. maladie, lorfqu'elle a été violente, & que le pus a acquis beaucoup de ténuité & d'acrimonie ; c'eft alors, dis-je, que la peau, les graiffes & les chairs en font rongées, & qu'il fe forme des ulceres du plus mauvais genre, larges

& profonds, pénétrant fouvent jus qu'aux os, & qui laiffent quelquefois des cicatrices difformes.

Dans les confluentes de la mauvaise Commen

taire de

efpece toutes les puftules rapprochées Swieten. & entaffées les unes fur les autres, ne femblent former qu'une feule mem-. brane qui devient noire en fe defféchant, & s'attache fortement à las peau qui eft perpétuellement rongée: par l'âcreté de l'humeur qui y fejourne. Lorsqu'on vient à ramollir: cette croûte & à la faire tomber, la peau ulcérée en deffous continue defuinter une humeur tenace qui s'épaif fiffant bientôt par le contact de l'air, forme une nouvelle croûte fous la-

quelle l'érofion de la peau fait de nouveaux progrès: ajoutez à cela qu'une partie de la matiere purulente réforbée. par les veinęs, reffort quelquefois par les ulceres de la peau, ce qui fauve les vifceres internes de la métaftafe qui les menaçoit, mais auffi prefque toute la

peau

du visage en eft rongée, au point qu'il ne reste plus qu'un mafque criblé de cicatrices hideufes.

La matiere varioleufe réforbée dans la maffe du fang, y contracte quelque fois un tel degré de dépravation, qu'elle Sphacèle promptement les parties fur lefquelles elle fe jette. Morton rapporte avoir obfervé deux ou trois fois des malades quittes en apparence, de leur petite vérole, refter pendant quarante jours avec une fiévre étique, fans appêtit, fans forces, & périr enfuite d'un Sphacèle qui furvenoit au moment qu'on s'y attendoit le moins, quoiqu'on eût faigné & purgé ces malades à la fin de leur petite vérole, fuivant l'usage du tems & du pays (a); Morton attribuoit cet accident fanefte à un refte

(a) Il eft bon d'obferver qu'il étoit auffii ufté en Angleterre du tems de Morton & de Sydenham, de faigner dans la convalefcencede la petite vérole, qu'il l'eft aujourd'hui en France de purger.

de levain varioleux; mais on pourroit peut-être l'attribuer, avec plus de raifon, à l'abus qu'il faifoit des cordiaux & des narcotiques; car il eft plus que probable que les accidens inflammatoires, les ulceres, la gangrene, la carie & autres maux qui fuccedent à la petite vérole dont le malade a eu le bonheur de réchapper, malgré le régime chaud, font plutot la fuite de ce régime que de la maladie elle-même. Auffi la pratique de Morton étoit-elle la plus malheureufe du monde ; ce dont tous les exemples fâcheux cités dans les précédens articles, & tirés pour la plupart de cet auteur, font foi, non moins que les fuivans qui fans doute font pris de Phiftoire de certains malades dont on avoit brûlé le fang, enflammé & coagulé la lymphe par les cordiaux : car ça été jufqu'à Boerhaave, le traitement le plus généralement fuivi, & qui n'eft encore malheureufement que trop pandu parmi le peuple. On a donc vu.

Réflexions

quelquefois l'inflammation attaquer jufqu'aux os, & la carie fuccéder à la petite vérole: Ambroife Paré en cite des exemples; & l'on fait quelle étoit la méthode ufitée de fon tems: "c'est, je crois, pour y fatisfaire, qu'on a imaginé le premier élixir, ou le pre

دو

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» mier lilium.

Le célebre Triller, auteur moderne, affure avoir vu dans une jeune demoifelle, à la fuite d'une petite vérole confluente & de la plus mauvaise espece, la luette rongée, une partie des os du palais exfoliée, le nez affaissé par la carie des os, fans qu'on pût aucunement foupçonner le moindre veftige de virus vénérien dans une jeune perfonne de mœurs honnêtes & de conduite irréprochable. La mort mit fin à tous ces accidens plus cruels que la mort même..

» La jeune personne étoit irrépro

fur cette chable, dit l'auteur, &

histoire.

"

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par

confé

quent nul foupçon de virus vénérien::

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