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réuffir dans les petites véroles où la fuppuration eft d'un mauvais caractere ; il vit avec plaifir qu'il ne s'étoit pas trompé dans fes conjectures; car les boutons qui étoient prefque vides & affaiffés, & ne contenoient, au lieu de pus, qu'une fanie ichoreuse, se rempliffoient par l'ufage du quinquina, d'un pus louable; les taches pourprées pâliffoient par degrés, difparoiffoient infenfiblement, & les puftules en général, parvenoient plus promptement à l'exficcation. Il donnoit le quinquina depuis dix jufqu'à trente grains par prife, fous la forme qui plaifoit le plus au malade; & chez les enfans qui refufoient d'avaler ce remede, il le faifoit prendre en lavement, depuis demi-gros jufqu'à deux gros dans chopine ou demi-feptier de lait, auquel il ajoutoit encore un peu de diaf cordium ou de fyrop de diacode, ayant eu foin de purger auparavant les premieres voies des groffes matieres féca

les, par une décoction laxative. Mais il avoue avec franchife que le quinquina eft toujours nuifible quand les poumons font fort engorgés. Du refte,. il le regarde comme très - propre à accélérer la coction de l'humeur varioleufe, & à procurer une bonne. fuppuration.

Huxam eft du même avis fur l'ufage. 'du quinquina dans la petite vérole; il le regarde en général comme très-: avantageux dans le tems de la fuppuration. Cependant il le défapprouve.. dans les cas de tenfion & de bouffiffure du bas-ventre; & il croit qu'on ne doit jamais le donner dans ces circonftances..

La quatrieme indication eft de mo'dérer l'impétuofité de la fièvre & de. la gouverner de façon qu'il n'y en ait ni trop, ni trop peu.

Loob dans fon traité de la petite vérole, nous avertit qu'il eft également dangereux que la fiévre foit trop forte.

A

ou trop foible à l'époque où la faliva. tion finit, vers le onzieme de la maladie. Tous les médecins font d'accord' là - deffus, & conviennent qu'il faut diminuer l'impétuofité de la fièvre, lorfqu'elle eft exorbitante: mais tous ne s'accordent pas fur les moyens de remplir cette indication. D'abord il est. certain qu'on peut fufpendre & modé rer la fougue de la tiévre par les narcotiques employés à propos. Toutefois Sydenham qui les donnoit le plus hardiment, ne les a pas toujours trouvés fuffifans pour remplir cette indication; car il étoit quélquefois obligé d'avoir recours à la faignée, & d'expofer le malade à l'air libre, furtout lorsque le délire furvenoit dans les jours critiques de la maladie, comme à l'époque où nous en fommes dans ce vingt-quatrieme article. Le même auteur con-firme l'avantage qu'il y a dans ces caslà d'expofer les malades à l'air frais, par l'hiftoire merveilleufe d'un jeuna:

gnée dans la névre fecondaire.

homme attaqué de la petite vérole au milieu de l'été, & que l'on crut mort à la fuite d'un délire frénétique. On le mit fur une table à nud, & recouvert feulement d'un drap : quelques heures après i revint à lui, & fut au bout de quelques jours, en pleine convalef

cence.

De la fai-Sydenham, encore Sydenham, car ce nom reviendra toujours dans l'hiftoire de la petite vérole; Sydenham donc confirmé de plus en plus par l'expérience & par l'obfervation, a décidé fur la fin de fa carriere, que cette fiévre fecondaire qui nous a occupé dans tout cet article, différoit effentiellement de la petite vérole elle-même & encore plus de la fiévre premiere qui en précede l'éruption; que cette fiévre fecondaire n'étoit autre chofe qu'une fiévre putride inflammatoire contre laquelle il n'avoit rien trouvé de plus efficace pour en modérer l'im pétuofité, que de copieufes faignées,

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avouant avec franchise que les narcotiques ne fuffifoient pas toujours pour remplir cet objet.

Plufieurs médecins célebres, tels que Freind, Huxam, Hylari, &c. ont adopté l'ufage de la faignée dans la fiévre fecondaire, & ils ont toujours trouvé le fang non feulement épais & vifqueux, mais encore tout-à-fait inflammatoire : or un tel fang fortement. agité par l'orgasme de la fiévre, forme aifément des congestions phlegmoneufes dans toutes les parties, & furtout dans les poumons & dans le cerveau, où il occafionne une péripneumonie ou une frénéfie mortelle. Mais ce qui confirme de plus en plus que le fang contracte une difpofition phlogistique dans le cours de la petite vérole, ce font les clous, les ophtalmies & autres accidens inflammatoires qui furviennent fréquemment dans la convalefcence; c'eft pourquoi Sydenham avoit adopté l'ufage de faire faigner tous fes mala

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