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»ne formoit qu'une croûte que je fai» fois oindre quatre fois par jour avec » de l'huile d'amandes douces. Je par» vins enfin à vaincre tous les accidens » de cette terrible maladie, & je n'eus plus à m'occuper fur la fin, qu'à

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réparer les forces par de bons confommés, & par un peu de bon vin » du Rhin dont il fit usage pendant sa » convalefcence.

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SUITE DE LA MÊME LETTRE.

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Seconde Obfervation.

L'époufe de l'Ambassadeur de

» France, groffe de fix mois, eut une petite vérole confluente dont l'érup„ tion se fit dès le second jour, accompagnée des plus fâcheux symptômes, » furtout du côté de la tête; je lui fis faire dès l'abord une forte faignée, » & la mis de fuite à l'usage de la dé» coction de tamarins, qui lui faifoit faire deux felles par jour : elle prenoit un grain d'opium tous les jours,

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» & du refte, elle fut traitée par les » mêmes remedes, & en fuivant le même régime que ci-deffus; excepté » que par egard pour fon état de grof» sesse, on lui donna un peu plus de » nourriture: on lui faifoit prendre des » crêmes de ris, de gruaut, des pana» des avec les cerifes cuites dans le pe» tit-lait, des bouillons de veau & de ris. Cette dame eut une auffi grande

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quantité de boutons qu'il fe puiffe ; cependant elle s'en tira bien & ac» coucha à terme d'un beau garçon qui » ne paroiffoit point avoir eu la petite » vérole dans le ventre de fa mere.

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Malgré ces deux obfervations qui » prouvent une maladie inflammatoire, j'ajouterai cependant qu'il arrive quel» quefois que le virus varioleux paroît plutôt attaquer la lymphe nerveufe » que le fang, & accabler fubitement » les forces de la vie, plutôt que » citer une vraie inflammation; pour lors la chaleur eft bien moins grande

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» le pouls, quoique fréquent, eft trèsfoible, le délire eft un délire fourd, » l'accablement des forces eft marqué » dès le premier période de la maladie, l'éruption fe fait très - lentement, & les puftules ne s'élevent point, elles reftent petites, plates » & déprimées; l'intervalle des puf» tules refte pâle, & tous les fymp» tômes font du plus fâcheux augure, » pour ne pas dire toujours mortels, » furtout s'il s'y joint un dévoiement putride, & un délire accompagné » d'une voix glapiffante. Il eft clair que » dans cette espece de petite vérole, la » méthode ci-deffus ou le traitement antiphlogistique feroit contre - indiqué, & accéléreroit encore la catas trophe je confeillerois plutôt une potion cordiale faite avec un gros » de racine de contra yerva, demi-gros » de ferpentaire de Virginie & demi» once de feuilles de rue qu'on mettroit infufer dans une livre d'eau distillée

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» de rue, & fix onces de vin du Rhin

» avec quatre gros de fucre: on don"neroit toutes les heures une once de » cette potion, en faisant boire par» deffus un verre de tifane de fcorfon » nere; du refte, prefcrire un régime » conforme aux indications.

Voilà donc la preuve que Boerhaave n'a pas adopté exclufivement la mé. thode antiphlogistique dans le traitement de la petite vérole, quoiqu'il foit yrai de dire que c'eft celle qui y convient le plus généralement, & que c'est la raifon pour laquelle Boerhaave l'a fuiyie de préférence dans fes aphorifmes,

Texte de

ARTICLE XV I.

Expofition de la Méthode antiphlogiftique, & fon application dans la petite vérole.

Boerhaave, Voici en quoi confifte la méthode

aj hor. 1394.

antiphlogistique que nous propofons;

premiérement dans l'emploi des faignées plus ou moins répétées, comme dans le traitement de toute autre fiévre inflammatoire; fecondement dans l'application affidue des fomentations, pour détendre & ramollir toute la peau, & dans l'administration fréquente des gargarifmes & des lavemens pour humecter la bouche & les intestins ; troifiémement dans l'ufage des boiffons délayantes, acidules, nîtrées, & de celles qui font tempérantes & nutritives en même tems, telles que la tifane d'orge, de gruaut, l'hydrogala ou le lait coupé; quatrièmement dans une nourriture légere, victus tenuis, & dans le renouvelement de l'air qui doit être refpiré frais & pur, obfervant toutefois de garantir le malade du froid, & de le tenir affez couvert pour que la transpiration se fasse bien. (a).

(a) Cet aphorifme avec fon commentaire mérite, ainfi que le précédent, d'être traduit prefqu'en entier ; car outre qu'on y spécifie

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