vij Vous D'affez perfides vérités. Parmi tout ce qui l'environne, voyez quelquefois Meffieurs les beaux efprits: Fait paffer les avis que fon bon fens leur donne : Et cependant fi desirable, Sait rendre fa raison aimablę Vous la voyez enfin dans la fociété, Graces aux dons de la Nature, Brillant toujours fans art, & fouvent fans parure, Exercer doucement la double autorité, Régner dans tous les rangs & parmi tous les âges, Des Que vous réuffirez comme elle, que vous aurez fu la prendre pour modèle. Mais ce modèle en tout doit-il être imité Sans nul égard, je vous en prie? J'en excepte un grand point. Oh! Meffieurs, conservez viij Mais dans vos complimens de tournure políc Réformez votre exemple, & pour être parfaits, Aux agrémens de votre mère Ajoutez, s'il vous plaît, l'indulgence d'un père Dont j'aime à révérer l'image dans vos traits. La candeur & la vérité, Même en fouffrant de fa justice; Admiré cependant pour fon habileté Quand il faut accorder les intérêts du Prince Dont fes foins vigilans & fes heureux travaux, Depuis vingt ans.... du moins ont adouci les maux.... Mais infenfiblement j'ai changé de matière; Mon fujet devient grave, & vous ne l'êtes guère: Que vous difois-je ?... heureux enfans! Reffemblez, fans choifir, à l'un de vos parens; On ne peut vous donner d'avis plus falutaire: Imitez l'un des deux, & vous faites fort bien; Imitez l'un & l'autre, il ne vous manque rien. PROLOGU E. ESCLAVE GÉNÉREUX, toi qui fus autrefois Peintre doux & correct, achève mes portraits. 9 Vous qui mêlez vos pleurs aux ondes d'Hippocrène, O Graces, aujourd'hui j'ofe vous implorer: Prodigua votre amour en de plus heureux tems; Souriez quelquefois; le lecteur amoureux, FABLE I. LE LOUP ET L'AGNEAU. ROBIN, gentil moutonnet, Menacé de pulmonie, Le Loup en fut informé; Il va gratter à fa porte: Comment eft-ce qu'on fe porte? N'eft-on point trop renfermé? Et vous le guérirai net. |