Vos plaifirs font fi purs, vos peines fi légères; C'eft affez que l'amour fidèle Ait fixé parmi vous fa demeure éternelle... Mais qu'ai-je appris? Que dans vos bois L'amour eft inconstant comme à la Cour des Rois... Simple & naïve Tourterelle, Dont la voix eft fi tendre & le regard fi doux, Vous, des Amans le vrai modèle, Le vrai modèle des Époux; Vous ne mourez donc pas, quand la flèche cruelle Vous êtes donc légère & fouvent infidelle? Nos Belles ont peut-être appris à nous trahir... Sombres réflexions! lumières déplorables! Les fidèles Époux, les fincères Amans, FABLE I LE VIEILLARD ET L'IDOLE. UN N PAUVRE Dieu de bois, abattu par les vents, Étoit gifant fur le verger Que durant près d'un fiècle on le vit protéger. Que pourra-t-il pour vous, s'il ne peut rien pour lui? Ne fonge pas au bien qu'il ne pourra nous faire, FABLE II. LE RENARD ET LA PERDRIX. UNE JEUNE Perdrix s'ébattoit fous l'ombrage; Que j'aime à contempler cette patte mignonne! Que la Perdrix fut fotte & ferma la paupière; Sous une dent perfide, hélas! & meurtrière. pour fortir du gouffre où la voilà? Elle eut recours à la prière: O le plus féduifant des hôtes de ces bois! Je t'en conjure par toi-même, Par cet art enchanteur, par cette douce voix Qui me fait ta victime; à ma misère extrême Que j'entende mon nom prononcé par ta bouche! Maître Renard prêtant l'oreille, Ouvre amoureusement une bouche vermeille, yeux. Qu'avois-je en ce moment befoin de m'endormir.... |