Crut voir l'Olympe radieux. Et de regretter fon Château: Suis-je faite pour vivre au milieu de ces herbes, A l'ombre de ces troncs auffi durs que fuperbes? A tous ces végétaux peut-il m'associer? La connoît-il, hélas! s'il végète lui-même? Acacia, je vous en prie, Faites-moi grace au moins de votre compagnie, De la vanité ridicule D'être de ma famille & de m'appartenir: Et vous me donnez des vapeurs... Paffez-moi d'être un peu naïve, Je fuis honteufe affez de tout ce qui m'arrive...... Pour vous, Palmier majestueux, Ce m'est beaucoup d'honneur que votre voisinage; Mais il me fait un peu d'ombrage. Cet étalage faftueux, Ce luxe de rameaux que chez vous on renomme Le plus grand de mes torts, c'est de t'humilier, Dont tu veux tirer vanité Crois-moi, c'est un défaut plus fâcheux que les nôtres, A charge pour toi-même, infupportable aux autres... Tu crois beau de t'évanouir A l'approche de l'Homme auteur de ton bien-être... Sous les yeux careffans, fous la main de ton maître Il vaudroit mieux t'épanouir. Vois ces charmantes fleurs, ces arbustes fertiles, Ces arbres moins féconds, mais non pas moins utiles; Tout fourit à fon bienfaiteur, Lui confacre fes fruits, fes parfums, fon branchage: Moi-même je me fais honneur De couronner fa tête au moins de mon feuillage... si Et c'est trop repouffer tes injuftes dédains... FABLE XX. PHIDIA S. AUTOUR d'un bloc de marbre, à force de génie, Qu'il en fit un objet digne d'idolâtrie, Ce Dieu-là cependant ce n'étoit qu'une idole; Mais aux yeux d'un Peuple payen, Pour être un Dieu vivant il ne lui manqua rien, La Fable ajoute ici : Pas même la parole. Au moment folennel, à ce moment fi beau, A ce mot créateur qui réfonnoit encore Non pas moi, reprit Phidias... En épuifant ma tête, en fatiguant mon bras, |