Vous n'êtes rien qu'un Singe, un vieux Singe tout nu; Dieux! dit le Roi,qu'entends-je ?... un Singe!... un Singe,moi!... Qu'en penfe mon Confeil? quant à moi j'en friffonne... Et vous avez raifon; mais malheur n'eft pas vice; Et la Vérité s'en tira; Mais ce fut bien grace au Menfonge. ચૂં FABLE XXVI. L'ALCYON OU L'OISEAU PÊCHEUR. LE Moineau fe dérobe au fracas de la Ville L'Alcyon, ami des forêts. La rencontre fe fit fous un ombrage épais, Les complimens faits & rendus, Le Paffèreau fe mit à dire : Plus je vous vois, Seigneur, & plus je vous admire; Cet azur & cet or qui font votre parure, Les avez-vous reçus pour les enfevelir? Ah! quittez ce tombeau champêtre; Voyez le monde, il vaut la peine d'être vu. Le plaifir d'en être connu... Si mon œil ébloui, Seigneur, ne m'en impose. C'est, reprit l'Alcyon, me faire trop d'honneur. Vous venez de la Ville, ou de la Cour peut-être, Je le foupçonne au moins à ce difcours flatteur. J'y croirois volontiers, fi j'en étois le maître; Mais j'entends fouvent nos Échos (Seuls ennemis de mon repos ) Du mérite oublié, des vertus affligées Et même quelquefois des Beautés négligées Cela me met en défiance Sur les brillans fuccès que vous me promettez, Mon guide, c'est l'instinct; mon juge, c'est mon cœur ; Vous auriez quelque peine à m'en désabuser; Mais chacun a le fien. Allez dans une cage Faire admirer votre ramage, Si cela peut vous amuser; Gazouillez tout le jour aux oreilles des Belles, Qui vous auront coupé les ailes, Vous ferez des jaloux du moins, & je le crois. Vous favez bien qu'il faut confulter la Nature. 1 Un FABLE XXVII. LE CHEVAL ET L'Â NE. DANS une même Hôtellerie, pauvre Âne à côté d'un fuperbe Courfier Sans manger toutefois au même ratelier. Vous paroiffez avoir plus que le néceffaire, De tout mon cœur je fuis porté. Mais, mon Ami, confole-toi; Quand je ferai dans ma demeure |