Le Treforier de l'Epargne a efté fubrogé en la place de l'ancien reçeueur General par le Roy François I. Le Roy Henry 11 fit cet Office alternatif, de forte que de fon temps il y en eut deux. Le deffunct Roy le fit triennal, comme tous les autres Offices comptables. La Reine l'a voulu faire quadriennal auec toutes les autres charges comptables, mais ceux qui en font pourucus, s'en font exemptez, en fourniffant au Roy la fomme de cinquante mille efcus chacun en pur don, & tous ensemble encore la fomme de fix cens mille liures. Ces Offices fe vendent vn million de liures chacun, ceux qui les poffedent ont douze mille liures de gages & en outre trois deniers par liure de tout l'argent qu'ils manient ce qui monte à des fommes exceffiues. L'Epargne eft comme la mer à laquelle toutes les autres receptes generales, & particulieres, les deniers reuenus des traitez faits auec le Roy, les fermes des gabelles, aides, tailles, taillon, & enfin tous les reuenus du Roy s'y viennent rendre comme des ruiffeaux & des riuieres, & dans laquelle auffi tous les autres Trefotiers, tant ordinaires qu'extraordinaires de la guerre, Generaux & Prouinciaux de l'ar tillerie, des fortifications, de la Marine, les payeurs des rentes de la maifon de Ville, les payeurs des gages des Cours Souueraines, & tous les autres viennent prendre l'argent pour le diftribuër par tout ou il en eft befoin. Le Treforier des parties cafuelles a eu fon commencement auec la venalité des Offices fous le Roy Louis XII. qui vendit le premier les Of fices des comptables. Sa charge eft de reçeuoir tous les deniers proue nans nans de la vente des Offices. Mais depuis le Roy Henry IV. les Offices font deuenus hereditaires en payant tous les ans vn certain droit qu'on appelle la Paulette, si ce n'est que l'Officier n'ayant point payé la Paulette, meure fans auoir refigné fon Office, auquel cas le Treforier des parties cafuelles, en difpofe au profit du Roy. Il y a trois Treforiers des parties cafuelles, fçauoir l'Ancien, l'Alternatif, & le Triennal, on y a depuis peu adjoufté vn quadriennal. Les charges d'Intendans des Finances ne font point Offices, mais fimples commiflions auffi bien que celles de Surintendans, elles confiftent à examiner & mettre en ordre toutes les affaires des Finances & en faire leur rapport au Confeil, foit de Direction foit des Finances, a iquel ils font affis fur vn banc à part derriere le Surintendant. Ils font F 4 font quatre fçauoir Ms. Tubeuf, Mauroy, de Monhonuille, Chatron, mais le premier trauaille plus que tous les autres ensemble. La charge de Controlleur General des Finances n'eftoit, il n'y a pas long temps qu'vne commiffion; mais elle a efté depuis quelques années erigée en tiltre d'Office en faueur de M. d'Efmery. C'est à prefent M. le Camus qui la poffède. Elle confifte à tenir registre ou controolle de toutes les Finances receptes & defpeníes & eftoit cy deuant exercee par les intendans chacun à leur tour. Outre les deux Confeils cy deffus,ll y a encore vn espece de Confeil qu'on appelle vulgairement de Conscience eftably par la Reine dés le commencement de fa regence pour la difpofition des Euefchez, Prelatures & autres benefi ces de ce Royaume. Il fût de ce temps temps là compofe de la perfonne de la Reine de M. le Cardinal, de M. le Chancellier, des Euelques de Beauuais & de Lyfieux & du Pere Vincent General des Peres, de la miffion mais depuis que ces deux Euelques ont elté efloignez de la Cour, il n'a plus efté composé que des quatre autres; ou le Pere Vincent eft fort confideré pour fa pieté. DES FINANCES DV Roy. LE Es premiers Rois de France n'auoient ny domaine,ny tailles ny Gabelles, mais prenoient fur le reuenu de leurs fubjets ce qu'ils croyoient deuoir fuffire pour l'entretenement de leurs perfonnes & pour les frais de la guerre. Pepin en arriuant à la couronne y annexa toutes les belles terres qu'il poffedoit en Austrafie & ailleurs, & qui parce moyen deuindrent FS |