PLE. gouver G. TEM-& y époufa Mademoiselle Osborn. Tant que l'Angleterre fut née par les ufurpateurs, il mena une vie privée en Irlande avec fon pere, fes deux freres & une foeur, prefque toujours enfermé dans fon cabinet, pour étudier l'Hiftoire & la Philofophie. On lui offrit pendant ce tems là divers emplois,mais il les refufa tous. Ce ne fut qu'au rétablissement de l'an 1660. qu'il accepta la qua lité de Membre de la Convocation d'Irlande. Ce qui lui arriva alors, le fit connoître plus qu'il ne l'avoit encore été. On propofoit un Bill pour une taxe que les Seigneurs vouloient faire augmenter du double. Il s'éleva contre leur demande avec tant de force, qu'il entraîna les autres, & qu'il fallut profiter de fon abfence pour faire paffer le Bill. Quelque tems après, on affembla un Parlement en Irlande, & il y fut deputé avec fon pere par le Comté de Caflovv. Ce Parlement le mit en 1662. au nombre des Commiffaires qu'il envoya au Roi d'Angleterre, & il ne retourna à Dublin que dans G. TEMle deffein de quitter l'Irlande, & ple. de tranfporter fa famille avec lui en Angleterre. En 1665. vers le commencement de la premiere guerre de Hollande, il alla fecretement par ordre de la Cour à Munfter pour engager l'Evêque à s'allier avec le Roi d'Angleterre, moyennant une certaine fomme d'argent, & à declarer fur le champ la guerre aux Hollandois; & conclut en peu de jours avec lui un traité qui ne fut public, que lorfque l'Evêque commença à en trer en campagne. On lui envoya peu après une Patente de Baronet, avec ordre de demeurer à Bruxelles en qualité de Refident; ce qui étoit une chose qu'il avoit fouhaité plufieurs années auparavant, lorfqu'il y avoit paffé dans fes voyages. Au mois d'Avril 1666. il écri vit à fa famille de paffer en Flandres, & en même tems il reçut luimême un ordre de retourner à Munster, , pour regagner l'Evêque, qui menaçoit hautement de faire la PLE. G. TEM-paix avec la Hollande, fur ce que l'Angleterre le payoit mal; mais il arriva trop tard. Le même foir qu'il entra à Munster, la paix fut fignée à Cleves, & il revint fur le champ à Bruxelles, où il paffa une année dans une grande tranquillité. Pendant ce tems-la l'Angleterre & la Hollande firent la paix à Breda. Au Printemps fuivant, c'eft-àdire en 1667. la guerre commença entre la France & l'Espagne, & les François fe rendirent maîtres de plufieurs Villes en Flandres, avant qu'on eût le loifir de leur opposer la moindre réfiftance. L'allarme fut alors fi grande dans Bruxelles, où il n'y avoit pas une garnifon fuffifante, que le Chevalier Temple jugea à propos d'envoyer fa femme & fa famille en Angleterre. Il demeura feul avec fa foeur dans cette Ville jufqu'à Noël, que le Roi d'Angleterre lui ordonna de fe rendre incognito à Londres, & de paffer par la Hollande, pour y voir M. Witt. Cinq jours après fon arrivée à la Cour, il fut renvoyé à la Haye, & en autant de jours il conclut la Triple Alliance entre l'Angleterre, G. TEMla Suede & la Hollande, qu'il avoit PLE. ébauchée à fon paffage. Il eut enfuite ordre de retourner à Bruxelles, & de faire fes efforts pour engager les Espagnols à confentir à une paix avec la France, Sa negotiation fut heureufe. L'Eté fuivant de 1668. cette paix fut conclue à Aix-la-Chapelle, & il affista aux negotiations en qualité d'Am. baffadeur Extraordinaire & de Mediateur avec le Chevalier Leonel Jenkins. Peu de tems après il fe rendit au près des Etats Generaux, fous le même titre d'Ambaffadeur Extraor dinaire, & avec des inftructions pour confirmer la Triple Alliance, & pour folliciter l'Empereur & les Princes d'Allemagne d'y acceder, Comme il étoit le premier Ambaffadeur d'Angleterre qu'on eût vû en Hollande depuis Jacques I. on le reçut avec de grandes marques d'eftime & de diftinction. Il réuffit dans ce qui étoit le principal objet de fon ambaffade, en engageant l'Empereur & l'E PLE. G. TEM-pagne dans les mefures qu'on se propoloit alors. Mais pendant ce tems. là, Madame fit en Angleterre ce fameux voyage, qui changea tout. Quoique le Chevalier Temple eût remarqué auparavant que la Cour d'Angleterre étoit toujours difpofée à fe plaindre des Hollandois fur les moindres fujets, il ne fe douta pourtant de rien jusqu'au mois de Septembre 1669. que le Comte d'Arlington, un des principaux Miniftre, le rappella à la Cour, où il fut reçu froidement, fans qu'on lui parlât d'aucune affaire. Le fecret éclata cependant bientôt, & on le preffa de retourner à la Haye, pour difpofer les choses à une guerre contre les Hollandois. Mais il s'en défendit avec tant de conftance, que le grand Treforier refufa de lui payer deux mille li vres fterling d'arrerages, qui lui étoient dûës de fon ambaffade. Il fe retira dans une maison qu'il avoit achetée à Shene près de Richemond & il employa fon loifir à écrire fes Obfervations fur les Pro vinces-Unies, & une partie de fes Melanges. |