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PLE.

Vers la fin de l'Eté de 1673. le Roi G. TEMennuyé de la feconde guerre de Hollande, envoya chercher le Chevalier Temple, & réfolut de l'envoyer en Hollande pour y conclure une paix, pour laquelle les deux partis avoient déja fait des ouvertures. Mais l'Ambaffadeur d'Efpagne à Londres ayant reçû alors des pouvoirs de negocier, le Chevalier eut ordre de traiter avec lui, & la paix fut concluë en trois jours.

Le Comte d'Arlington lui offrit là-deffus deux chofes, l'ambaffade d'Efpagne, qu'il refufa, parce que fon pere étoit vieux & infirme ; & une place de Secretaire d'Etat, qu'il manqua faute de fix mille pie ces, qu'il falloit en donner, & qu'il n'avoit pû épargner.

Mais il ne fut pas long-tems fans emploi, Au mois de Juin 1674. il fut envoyé en Hollande en qualité d'Ambaffadeur, & chargé de prefenter la mediation de fon Maître entre la France & les Alliez, alors en guerre. On accepta fes offres peu de tems après. Le Lord Berkeley, le Chevalier Temple & le Chevalier

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G. TEM- Leonel Jenkins, furent declarez Ambaffadeurs & Mediateurs, & les parties convinrent de traiter la paix à રે Nimegue.

PLE.

Durant le fejour du Chevalier Temple à la Haye, le Prince d'orange, qui aimoit la Langue Angloife & les mets des Anglois, venoit regulierement dîner & fouper chez lui une ou deux fois la femaine. Dans les converfations qu'ils avoient alors enfemble, le Chevalier s'attira à un tel point fon eftime & fa confiance, qu'il eut la meilleure part au mariage de ce Prince avec la Princeffe Marie d'Angleterre.

Au mois de Juillet 1676. Il envoya fa maifon à Nimegue, où il pafla un an fans avancer en rien les negotiations, que divers incidens avoient fufpenduës. L'année fuivante, fon fils lui apporta des Lettres du Grand-Treforier, avec ordre de repaffer en Angleterre pour fucceder au Secretaire d'Etat Coventry, qui faifoit quelques difficultez de réfigner cet emploi, à moins qu'on ne lui permît de nom

mer

mer fon fucceffeur, grace que le G. TEM-
Roi lui refufoit. Mais le Chevalier, PLE. *
qui n'aimoit pas le changement,
pria le Roi de le laiffer à Nimegue,
jufqu'à ce que les parties contef-
tantes fuffent d'accord, & qu'il
eût conclu le traité qu'il nego-
tioit.

Vers ce tems-là le Prince d'orange paffa en Angleterre & épousa la Princeffe Marie; quand il furent partis pour la Hollande, comme la Cour d'Angleterre penchoit toujours du côté de la France, le Roi voulut engager le Chevalier Temple dans quelques negociations avec cette Couronne. Mais la propofition lui en déplut, parce qu'il n'aimoit pas la France; il offrit de réfigner fes prétentions à la dignité de Secretaire d'Etat, & pria le Grand-Treforier d'en avertir le Roi. Il fe retira enfuite à Shene, dans l'efperance qu'on le prendroit au mot, & fatigué au dernier point de l'incertitude continuelle qu'il avoit remarqué dans le Confeil d'Angleterre depuis Elizabeth.

Il alla cependant quelque tems
Tome XIII.

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G. TEM- après pour la troifiéme fois en am

PLE

baffade en Hollande, & conclut avec les Etats Generaux un traité par lequel l'Angleterre s'engageoit a declarer fur le champ la guerre à la France, fi elle n'évacuoit les Villes des Pays-Bas Espagnols qu'elle poffedoit.

Il retourna en 1678, à Nimegue; où la paix fut concluë, & eut ordre après cela de venir prendre la place de M. Coventry, qui avoit à la fin confenti à la quitter. Mais il fig difficulté de l'accepter, fur ce qu'il n'étoit pas Membre du Parlement, Il confeilla au Roi de fe former un, Confeil Privé d'un certain nombre de perfonnes choifies, & ce Prince en ayant approuvé la propofition & l'ayant mis en execution, il fut admis au nombre des Confeillers, Quelques chagrins qu'il eut en 1680. fur ce que l'on ne fuivoit pas fes avis, le dégoûterent de ce pofte & il commença à ne plus affifter que rarement au Confeil.

Cependant le Roi Charles II. le nomma peu de tems après à l'ambaffade d'Espagne, & il étoit prêt à

partir, lorfque ce Prince, qui avoit G. TEMchangé de deffein, lui témoigna PLE. qu'il fouhaitoit que ce voyage für remis à la fin des feances du Parlement. Retenu ainsi en Angleterre, il fut deputé au Parlement par l'U niverfité de Cambrige. Il s'y oppofa à ceux qui propofoient un Bill d'exclufion pour le Duc d'York, affurant que fes travaux tendroient toujours à unir la Famille Royale, & qu'il ne fe joindroit jamais à ceux qui voudroient la divifer.

Ce Parlement ayant été rompu, le Chevalier Temple, qui parla de cette rupture un peu trop hardiment, s'attira quelques chagrins, qui le dégoûterent tellement des af faires publiques, qu'il refufa les offres de l'Univerfité, qui l'avoit encore choifi pour le Parlement fuivant, que le Roi convoqua peu après à Oxford. Il ne lui demeuroit plus que le nom de Confeiller Pri vé; mais il ne lui demeura pas longtems: car le Duc d'Tork étant revenu à la Cour, dont il s'étoit éloi. gné pendant quelque tems, & les Confeils ayant été changez, le Roi

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