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Il mourut le 23. Fevrier 1718. J. P. quatre-vingt-quatriéme SACCO.

dans fa

année, & fut enterré dans le tombeau de fes ancêtres, qui eft dans l'Eglife de S. Jean l'Evangelifte. Catalogue de fes Ouvrages.

1. Iris febrilis, fœdus inter antiquorum & recentiorum opiniones febribus promittens. Geneva 1683. in-8°.

2. Nova Methodus febres curandi fundamentis Alkalı & Acidi fuperftructa. Geneva 1683. in-8°. Ces deux Ouvrages ont été réimprimez enfemble en 1695. à Venise in-8°. 3. Novum Syftema Medicum ex unitate Doctrina recentiorum & antiquorum. Parma 1693. in-4°.

4. Medicina theorico-practica, ad Janiorem faculi mentem centenis & ultrà confultationibus digefta, quibus penè omnium abdita morborum caufa illuftrantur, atque praconceptis inharendo principiis, optima ex optimis congeruntur medicamenta, ad præfinitam morborum ideam ftudiosè concinnata. Parme 1696. in-fol.

5. Medicina practica rationalis Hippocratis fanioribus Neotericorum Doctrinis illuftrata. Parma 1717. in-fol.

y

J. P. Cet Ouvrage peut paffer pour un SACCO. Traité complet de Medecine pratique. L'Auteur traite de toutes les maladies avec une exactitude, qui fait qu'il ne fçauroit être que très-utile à tous les Medecins. C'eft le jugement que le Journal des Sçavans en porte.

B. DE

V. fon éloge dans le Journal de Venife, tome 32. p. 467.

BENOIST DE SPINOSA.

SPINOSA. BENOIST de Spinofa naquit à

Amfterdam le 24. Novembre 1632. de parens Juifs, qui le nommerent peu après fa naiffance Baruch; nom qu'il changea en celui de Benoit, lorsqu'il abandonna le Judaïsme.

Il fit voir dès fa jeuneffe une ima gination vive & un efprit pénétrant. Ses parens, qui n'étoient pas en état de le pouffer dans le commerce, lui trouvant du goût & de la difpofition pour l'étude, lui mirent de s'y appliquer.

per

Il étudia la Langue Latine fous

François van den Ende, qui l'enfei- B. DE gnoit alors à Amfterdam & y exer- SPINOSA; çoit en même tems la profeffion de Medecin. Cet homme enfeignoit avec beaucoup de fuccès & de réputation; deforte que les plus riches Marchands de la Ville lui confioient l'inftruction de leurs enfans, avant qu'on eût reconnu qu'il enfeignoit à fes difciples autre chofe que le Latin: car on découvrit enfin qu'il répandoit dans l'efprit de ces jeunes gens des femences d'Athéifme. Cette découverte l'ayant décredité, il fut obligé d'aller chercher de l'emploi ailleurs, & paffa en France, où quelques années après, c'est-à-dire en 1674. il fut pendu, pour avoir trempé dans l'affaire du Chevalier de Rohan.

Spinofa, après avoir appris la Langue Latine fous cet homme,qui ne lui infpira que trop fes principes dangereux, comme il parut dans la fuite, s'appliqua à l'étude de la Theologie, qui l'occupa pendant quelques années. Il paffa enfuite à la Philofophie, qui eut pour lui un attrait particulier. Il déli

B. DE beroit fur le choix d'un Maître qui SPINOSA. pût lui fervir de guide dans cette fcience, lorfque les Œuvres de Defcartes lui tomberent entre les mains. Il les lut avec avidité, elles lui plurent, & il a fouvent declaré depuis que c'étoit de là qu'il avoit puifé tout ce qu'il fçavoit de Philofophie.

Il étoit fur tout charmé de cette maxime de Descartes, qu'on ne doit jamais rien recevoir comme veritable, qu'il n'ait été auparavant prouvé par de bonnes & folides raifons; & il en tira cette conféquence, que la doctrine & les principes ridicules des Rabbins Juifs ne pouvoient être admis par un homme de bon fens ; puifque ces principes font établis uniquement fur l'autorité des Rabbins même, fans que ce qu'ils enfeignent vienne de Dieu, comme ils le prétendent fans aucune raifon.

Il commença alors à être fort refervé avec les Docteurs Juifs, dont il évita depuis le commerce autant qu'il lui fut poffible; & on le vit rarement dans leurs fynagogues, où il ne fe trouvoit que par maniere

d'acquit; ce qui les irrita extrê

B. DE

mement contre lui. Car ils ne dou- SPINOSA. toient point qu'il ne dût bientôt les abandonner, & fe faire Chrétien. Cependant il n'a jainais embraffé le Chriftianifme, ni reçu le Batême; & quoiqu'il ait eu depuis fa defertion du Judaïfme de fréquentes converfations avec quelques fçavans Mennonites, auffi-bien qu'avec les perfonnes les plus éclairées des autres fectes Chrétiennes, il ne s'eft pourtant jamais declaré pour aucune, & n'en a jamais fait profeffion.

Les Juifs firent tout leur poffible pour le retenir, & lui offrirent même pour cela une penfion, qui devoit aller à douze florins; mais il la refufa, quoiqu'il continuât de garder quelques mesures avec eux, & il les auroit peut-être toujours menagez, fans l'accident qui lui ar

riva.

Un jour qu'il fortoit de la fynagogue, il vit auprès de lui un homme le poignard à la main prêt à le frapper, ce qui l'obligea à s'écarter & à éviter le coup, qui porta feule

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