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L. ALA-tume de porter, & le premier eft MANNI. celui dont Varchi a écrit la vie.

Pour ce qui eft de Jacques, qui étoit beaucoup plus jeune qu'eux, on le diftinguoit par le nom de Diaccetino. Quelques Auteurs leur ont donné le nom de Ghiaccetto, au lieu de Diaccetto; mais cette difference ne doit pas furprendre, parce que les Florentins prononcent de même ces deux mots.

L'amitié qu'Alamanni contracta avec Buondelmonte & avec Diaccetino, lui fut dans la fuite funefte, & l'obligea à s'exiler de fa Patrie. Son pere avoit été fort attaché à la Maifon de Medicis, & lui-même étoit aimé du Cardinal Jules de Medicis, qui gouvernoit alors la Republique de Florence; mais une injure qu'il prétendit en avoir reçûë, l'aliéna entierement de lui, & lui fit naître des defirs de vengeance. Il avoit été trouvé la nuit avec des armes contre la défense du Cardinal, & avoit été obligé de fubir la peine portée par fon Ordonnance, dont il croyoit être exemt. Ne pouvant digerer cet affront, il fe lia avec

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Buondelmonte & Diaccettino, qui L. ALAétoient auffi mécontens du Cardi- MANNI.. nal, & ils formerent ensemble une conjuration fous le prétexte fpecieux du bien public, & dans le deffein de s'acquerir par fa mort le titre de liberateur de la Patrie.

La mort du Pape Leon X. arrivée le 2. Decembre 1521. leur parut une occafion favorable pour executer leur complot, dans lequel ils trouverent le moyen de faire entrér plufieurs perfonnes, entr'autres un coufin d'Alamanni, nommé comme lui, (a) Nicolas Martelli & Antoine Bruccioli.

Mais leurs deffeins furent bientôt découverts; Jacques Diaccetino ayant été mis en prifon fur quelques indices vers le 22. Mai 1522. Bruccioli fortit auffi-tôt de Florence, & alla avertir Alamanni " qui étoit alors à la campagne. Celui-ci voyant bien qu'il n'y avoit point de tems

(a) Il n'étoit pas frere de notre Auteur, comme le difent les Auteurs de la Bibliotheque Italique, tome 1. p. 263. mais fils de Thomas, fon coufin germain, fratel cugino, dit le Journal de Venife.

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MANNI.

L. ALA- à perdre, fongea d'abord à fe mettre en sûreté, & fe retira dans le Duché d'Urbin. Sa fuite fut fi précipitée, qu'il ne fongea point à avertir fon coufin, qui étoit en garnifon à Arezzo, de ce qui fe paffoir. Cet oubli fut la caufe de fa perte, car il fut arrêté peu de tems après, & conduit à Florence, où il eut la tête tranchée avec Diacettino le 7. Juin fuivant. Quant à notre Auteur & à Buondelmonte, qui s'étoit auffi évadé, ils furent profcrits, & leur tête fut mife à prix. (a)

Ils fe retirerent tous les deux par differentes routes à Venife, où le Senateur Charles Cappelle les reçut dans fon Palais. Mais ils ne demeurerent pas long-tems en cette Ville, car le Cardinal Jules de Medicis ayant été l'année fuivante 1523. élû Pape fous le nom de Clement VII. ils ne s'y crurent pas en sûreté, & formerent le deffein de fe retirer en France.

(a) Les mêmes Journalistes de la Bibliot. Italique ont mal traduit ces paroles du Jour-nal de Venise, è pofto taglia di cinquecento forini d'oro per uno, par celles-ci, ils furent mis à l'amende de soo. florins d'or.

En paffant à Brescia, ils furent L. ALAarrêtez & mis en prifon, on ne fçait MANNI. pour quel fujer, peut-être à la follicitation du Pape. Mais Charles Cappello Payant appris, travailla fi efficacement pour eux, qu'ils furent mis en liberté. Ce fervice fut caufe que Cappello ayant été envoyé quelques années après en ambaffade à Florence , y fut traité avec beaucoup de diftinction par les Seigneurs Florentins.

Alamanni fuyant la puiffance & l'indignation du Pape, demeura fucceffivement en differens endroits tantôt en France, tantôt à Gennes, attendant toujours un changement qui pût le rendre à fa Patrie.

Ce changement arriva en 1527. Car l'armée de l'Empereur Charles V. ayant alors pris d'affaut la ville de Rome, & le Pape s'étant retiré dans le Château S. Ange, où il étoit comme prifonnier, les Florentins qui tenoient le parti du peuple, reprirent courage, chaffercnt les Medicis & rappellerent les bannis entr'autres Alamanni & Buondelmonte.

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L. ALA- Cependant les progrez de l'EmMANNI. pereur firent appréhender à Nicolas Capponi, qu'ils avoient élû Gonfalonier, quelque nouvelle difgrace, & cette appréhenfion le portoit à s'accommoder avec ce Prince. Plufieurs étoient de fon avis, & dans le Confeil qui fe tint pour déliberer fur ce fujet, Alamanni fit un long difcours pour l'appuyer. Mais le credit de ceux qui étoient d'un avis contraire l'emporta, & Alamanni commença à devenir fufpect au parti du peuple; ce qui l'engagea à paroître rarement à Florence, & à aller paffer la meilleure partie du tems à Gennes.

La Republique de Florence ayant en 1528. levé des troupes, Alamanni fut élu Commiffaire General, & il accepta cet emploi, dont on lui envoya la Patente à Gennes, où il étoit alors.

Lorfqu'il vit les affaires des François entierement perdues en Italie, il fit de nouvelles tentatives pour engager les Florentins à fe détacher de leur parti & à fe joindre à celui de l'Empereur, mais toutes fes dé

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