place du P. Romolo Servite, & la J. CARDialectique & la Metaphyfique à DAN. celle d'un certain Medecin, nommé Pandolfe.

Les guerres qui rendoient le pays peu fûr, l'obligerent à fe retirer à Milan, où il demeura jufqu'au commencement de l'année 1524. qu'il alla à Padoue. Au mois d'Août fuivant une maladie fâcheufe qui attaqua fon pere l'engagea à faire un tour à Milan, où il le trouva à l'extrémité. Cependant il retourna auffitôt après à Padoue par l'or dre de fon père, dont il apprit la mort peu après fon arrivée. Il s'étoit laiflé lui-même mourir, en renonçant à tout aliment, & en refufant de prendre aucune nourriture; cette abftinence totale, qu'il foutint pendant neuf jours, le conduifit enfin au tombeau.

Jerôme Cardan, qui cette année s'étoit fait recevoir Maître-ès- Arts à Venife, fut fait quelque temps après Recteur de l'Univerfité de Padoue, & y reçut à la fin de l'année fuivante 1525. le bonnet de Docteur en Medecine.

DAN.

J. CAR La pefte & enfuite la famine qui regnerent alors à Milan ne lui. permirent pas de fonger à y retourner; ainfi il prit le parti de fe retirer à Sacco, petite Ville entre Padoue & Venife. Il y alla au commencement de l'année 1526. & y demeura plus de trois ans, occupé apparemment de la pratique de la Medecine.

Voyant en 1529. que les maux qui avoient affligé la Ville de Mrlan étoient diffipez, il y alla; mais il n'y fit pas grand féjour. Le refus que le College des Medecins lui fit de le recevoir dans fon Corps, apparemment parce que fa naiffan ce n'étoit pas légitime, & la mauvaise reception de fa mere, le dé terminerent à retourner à Sacco, mais il y retourna malade, & tomba dans un état qui fit défefperer de fa vie. Quoiqu'il ne fut pas trop chargé de dévotion, il affure cependant dans fa vie qu'un vœu qu'il fit à la Vierge lui procura le retour de fa fanté.

Il fe maria en 1531. & époufa Luce Bandarini native de Sacco, qui étoit

étoit auffi pauvre que lui, & J. CAR-
dont il eut deux garçons & une DAN.
fille.

Sa fanté toujours chancelante l'obligea à chercher un autre air que celui de Sacco, & il alla fur la fin du mois d'Avril de l'année fuivante 1531. à Gallarato, Bourg à huit lieues de Milan, ou un féjour de dix-neuf mois lui rétablit entiérement la fanté..

Il avoit trente-trois ans accom

plis, lorfqu'il fut choifi par l'entremife des Adminiftrateurs du Grand Hôpital de Milan, & par celle de Philippe Archinto, pour enfeigner les Mathématiques dans cette Ville.

Deux ans après on lui offrit une Chaire de Medecine à Pavie, mais il la refufa, ne voyant point d'où il tireroit le payement de fes gages.

En 1537 il fit encore des démarches pour être admis dans le College des Medecins de Milan mais il fut refufé comme la premiere fois. Cependant étant revenu pour la troifiéme à la charge Tome XIV.

X

14

¡DAN.

J. CAR en 1539. il fut enfin admis vers la fin du mois d'Août par le crédit de François Croce fameux Jurifconfulte de Milan, & du Sénateur François Sfondrate qui fut enfuite Cardinal.

Quatre ans après, c'est-à dire en 1543. il enfeigna la Médecine à Milan; emploi qu'il ne garda qu'une année, car il paffa la fuivante à Pavie pour en remplir un femblable dans cette Ville. Il ne conferva pas davantage celui-ci car voyant qu'on ne lui payoit point fes gages, il le quitta au bout de l'année pour retourner à Milan.

En 1546. le Cardinal Moron lui offrit des conditions avantageuses pour l'engager à aller s'établir à Rome; mais le grand âge du Pape, dont apparemment on vouloit le faire Medecin, l'empêcha de les accepter.

André Vefal fon ami voulut l'attirer en Dannemarc, & lui offrit de la part du Roy huit cens écus d'appointemens & bouche à Cour; mais il refufa encore ces avanta→ gest parce que l'air du Pays ne luit

convenoit point, & parce qu'il fe- J. CAR roit peut-être obligé d'abandonner DAN. la Religion Catholique. Ce fcrupule dans un homme tel que Cardan, furprendra ceux qui ne le connoiffent que par ce qu'on en dit communément; mais la lecture de fa vie écrite par lui-même fait connoître fans peine que fon caractere étoit celui d'un homme fuperftitieux, & non point d'un efprit fort, & qu'ainfi fon fcrupule a pu être réel & fincere.

Il fit en 1552. un voyage en Ecoffe à la follicitation de Jean Hamilton, Archevêque de S. André, & frere du Regent du Royaume; qui quoiqu'âgé alors feulement de 42. ans, étoit incommodé depuis dix années d'une difficulté de ref pirer, dont les intervalles avoient d'abord été affez longs, mais qui depuis deux ans revenoit tous les huit jours. Il avoit eû recours inutilement aux Medecins du Roy de France & enfuite à ceux de l'Empereur, & il crut trouver plus de reffource dans l'habileté de Cardan. Il ne fe trompa pas, car