DAN. J. CAR- ou de Septembre de l'année préce dente; or s'il commençoit alors fa huitiéme année, il a dû naître en 1501. D'ailleurs il fait encore tom-ber autre part (4) fa 35. année à l'an 1536. Tomafini le fait naître le 24. Août 1501. Ghilini retarde fa naisfance d'un jour & la met au 25. Août de cette année, en quoi il a été fuivi par Barthelmi Corte dans les Vies des Médecins de Milan; d'autres enfin font pour le 24. Septembre 1601. Je panche affez à fuivre cette datte, qui paroît la plus plaufible, puifqu'elle eft conforme au texte de Cardan même quant aujour, & qu'il peut fe faire; que foit faute d'impreffion, foit inadvertance dans Cardan, l'année I5oo. ait été mise dans fa vie au lieu de 1501. Quoiqu'une foule d'Auteurs ait affuré qu'il étoit né à Milan, & qu'il ait lui-même appellé Milan fa patrie; il eft für cependant qu'il naquit à Pavie, car il le dit expreffement dans le chapitre 4. de fa vie : Il marque outre cela, au commen(a) Ibid. cement de fon 3. Livre de propris J. CAR Facio Cardan fon pere étoit Docteur en Médecine & en Droit civil & canonique. Comme il s'eft fait auffi connoître dans la République des Lettres il eft bon d'en dire ici quelque chofe. Il naquit à Milan l'an 1444. d'Antoine Cardan. Il fut affocié au College des Jurifconfultes de cette ville où il fut Profeffeur des Inftitats. Il fut auffi bon Mathematicien, & on a de lui en ce genre un Ouvrage intitulé: Profpectiva communis D. Johannis Archiepifcopi Cantuarienfis F. Ordinis Minorum, ad unguem caftigata per eximium artium, & Medicina, & juris utrifque Doctorem ac Mathematicum peritiffimum D. Facium Cardanum Mediolanenfem in venerabili Collegio Jurifperitorum Mediolani refidentem. Barthelemi Corte, qui dit que cet Quvrage a été imprimé, ne marque ni l'année ni la forme de l'édition. Il mourut le 29. Août 1524, agé DAN ་ J. CAR- de 80. ans, & fut enterré dans l'E DAN. glife de S. Marc, où on lit cetteEpitaphe. Facius Cardanus Jurecon. Mors fuit id quod vixi, vitam mors dedit ipfa: Mens aterna manet, gloria, tuta quies. Obii anno 1524. IV. Cal. Septem→ Hieronimus Cardanus Medicus. V. P. La mere de Jerome Cardan s'appelloit Claire Micheria; quoiqu'il ne traite nulle part expreffement fa naiffance d'illegitime, il paroît cependant affez qu'il n'y a jamais eu de mariage entre fon pere & fa mere, parce qu'il dit qu'ils ne demeuroient point enfemble, & que fa mere étant devenuë groffe de lui, fit tout ce qu'elle put pour perdre fon fruit. Mais les breuvages qu'el le prit pour cela n'eurent point la vertu qu'elle fouhaitoit : ils eurent feulement celle de la faire accou cher plus difficilement; car elle fut J. CARtrois jours en travail, & il fallut DAN. lui arracher du corps fon enfant qui n'eut d'autre mal, que de recevoir une bleffure qui le rendit jufqu'à l'age de 31 ans incapable du commerce des femmes; ce que l'efprit de débauche qui l'animoit lui fit mettre dans la fuite au nombre de fes plus grands malheurs. Au refte il remarque comme une chofe finguliere, qu'en naiffant il avoit déja la tête garnie de cheveux noirs & frifez. Hétoit dans fon premier mois lorfque fa nourrice mourut de la pefte, dont il fut lui-même attaqué. Une autre qu'on lui donna étant devenue groffe, il paffa en-tre les mains d'une troifiéme qui acheva de le nourrir.. A l'âge de quatre ans on le me na à Milan, où il demeura chez fa mere. Il eut alors à effuyer les mauvais traitemens de fon pere & de fa mere, qui étant l'un & l'autre naturellement emportez & coleres, le battoient fans ceffe jufqu'à le rendre malade.. J. CAR- Il avoit fept ans lorfque fom DAN. pere le prit chez lui avec fa mere, & commença à l'inftruire dans les Sciences. Il commençoit fa huitiéme année , lorfqu'il fut attaqué d'une dyffenterie & d'une fiévre qui le mit à deux doigts de la mort fon pere fit dans cette occafion un vœu pour lui à S. Jerôme, aimant mieux recourir à l'interceffion de ce Saint qu'à celle de fon démon familier; car il fe vantoit d'en avoir un, comme le rapporte fon fils, qui ajoute qu'il ne s'avifa jamais de lui demander la raifon d'une telle préference. A peine étoit-il échappé de ce danger qu'il en courut un autre ; car étant un jour tombé du haut d'une échelle un marteau qu'il tenoit à la main lui tomba fur le front & lui fit une bleffure dont il a toujours porté la marque. Lorfqu'il eut vingt ans il alla étudier à Pavie, où il demeura deux années; les connoiffances qu'il y acquit le mirent en état d'enseigner lui-même les autres au bout de ce temps. Il y expliqua Euclide à la |