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tique de l'Ordre de S Jean. Mr. Baillet. n'a pas fû cette differance entre Freyle & Frayle.

Il me reste à ajouter, que Lopé de Véga n'ignoroit pas les regles du Théatre. Ce qui paroit par la Comedie Il Guante de Doña Blanca; intitulée autrement, Quando Lope quiere; & qu'il a intitulée de la forte, pour faire voir qu'il ût pâ toûjours écrire reguliérement s'il ût voulu. Et ainfi on peut dire de lui ce que Sénéque le Pere a dit d'Ovide; Non ignoravit vitia fua,fed amavit. Et à ce propos, je ne puis m'empêcher de rapporter ici cet endroit de fon Arte nuevo de bazer Comedias en efte tiempo:

Verdad es, que yo he escrito algunas vezes Siguiendo el arte que conocen pocos. Mas luego que falir por otra parte, Veo los monftruos de apparencias llenos, A donde acude el vuigo, y las mugeres, Que efte trifte exercicio canonizan, A aquel habito barbaro me buelvo : Y quando he de efcrivir una Comedia, Encierro los precetos con fey llaves: Saco a Terencio, y Plauto, de mi eftudio. Para que no me den vozes, que fuele Dar gritos la verdad en libros muchos. I escrivo por el arte que inventaron Los que el vulgar aplauso pretendieron : Porque como las paga el vulgo, es jufto Hablarle en necio, para darle gusto. Voyez de plus ci-deffous ch. 55.

VIII.

Ignorance de Mr. Baillet touchant la Langue Italienne.

Onfieur BAILLET fait de l'Ita

Cette Remarque le va faire connoître ;

A la page 330. de fon premier Tome, il appelle Li ius Gyraldus Le Gyraldi, par un i Grec. La Langue Italienne n'a point d'i Grec. Et c'eft pourquoi Meffieurs de Retz, du nom de Gondi, n'ont pas raifon d'écrire leur nom par un i Grec:

s'est conservée à l'égard de Machiavel parce que

dont j'ai fait demeurer d'accord Mr. le Cardinal de Retz: comme je l'ai remarqué dans la Vie de Pierre Ayrault Lieutenant Criminel d'Angers. Sed & Joannes Francifcus Paulus Gondius, Cardinalis Radefianus, Gondii nomen per y femper fcripfit: quemadmodum & pater ejus,& avus, & patrui; donec monitus à me fuit, præter rationem id fieri; cum Italiâ effent oriundi Gondii; Italica autem Lingua eam literam non haberet. Nunc verò cùm ita fcribat ut fribendum fuit, idcircone alterius familie dicetur quam pater ejus, & avus, & patrui fuere? Minimè fanè.

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Aux pages 36. 42. 188. 195. 196. 198. 222. 296. 411.415. 474. du Tome second, il appelle Giovan Vittorio de' Roffi Le Vittorio de' Roffi, & à la page 42. Tome II. il l'appelle Jean Vincent le Roux. Et ailleurs il l'appelle Jean Victor le Roux. Premié rement; il s'appeloit le Rouge, & non pas le Roux comme il paroît par fon nom Latin Erythraus: Joannes Victorius Erythraus: qu'il a tourné de la forte en Latin à l'imitation de Nicolaus Erythræus, Auteur de l'Indice fur Virgile, un des plus favans hommes d'Italie; qui s'appedoit auffi Le Rouge. Puto ego iftum effe ex familia Rubeorum, five de Roffi, que ifthic boneftiffima, & à Senatus Secretis, dit Ottavio Ferrari, Profeffeur célebre de Padoue, dans une de fes Lettres au Seigneur Daniel Juftiniani, Sénateur de Venife, en parlant de ce Nicolas Erythrée. Le mot Italien Roffo, dans fa plus ordinaire fignification, fignifle rouge. D'ailleurs, Vittorio étant un nom de batême, il n'y faut point d'article. Les Italiens mettent des articles devant les noms de famille mais ils n'en mettent point devant les noms de batême. Ils difent Torquato Taffo, Giovan Battista Guarini, Pietro Bembo, Lodovico Ariofto: mais ils ne difent point, il Torquato Taffo, il Giovan Battifta Guarini, il Pietro Bembo, il Lo

en François, nous fuivons cette regle. Nous difons Le Taffe, Le Guarin, Le Bembe, L'Ariofto: & nog pas, Le Torquat Taffe, Le Jan Battifte Guarin, Le Pierre Bembe, Le Louis Ariofte. Il faut excepter de cette regle le nom de Machiavel. On ne dit point Le Machiavel (1):

ou

cet Auteur ayant de tout tems été fort commun B 2 par

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ou du moins on ne le dit guére. Il faut encore en excepter le nom de Petrarque, & celui de Bocace, & celui de Sannazar, & celui de Politien. On dit indifferam ment Pétrarque & le Petrarque, Bocace & le Bocace, Sannazar & le Sannazar. Mr de Balzac dit ordinairement Le Pétrarque, & Mlle. de Scudéri, Pétrarque. Pétrarque & Sannazar font aujourd'hui les plus ufités. Mais on ne dit que Politien, & la raifon pour laquelle on ne dit que Politien, eft que cet Auteur ne nous eft guére connu que par fes Ouvrages Latins. Et à ce propos il est à remarquer, que nous ne mettons point ordinairement d'article devant les noms de Fa mille des Auteurs Italiens, qui n'ont é crit qu'en Latin, ou qui ne nous font connus que par leurs Ouvrages Latins. A l'egard de Dante (1), comme c'eft un nom de batême, & non pas un nom de Famille, il faut toujours dire Dante. Et ceux qui difent il Dante en Italien, & le Dante en François, ne parlent pas régu

liérement.

Pour revenir à notre Vittorio de Roffi, eet Auteur s'appelant Jan Victor en fon nom de batême, il faut donc l'appeler en François Jan Vittorio de Roffi (2), & non pas Le Vittorio de Roffi: dont j'avois averti Mr. l'Abbé de Santeuil, afin qu'il en avertit Mr. Baillet. I l'en a averti; & Mr. Baillet s'eft corrigé de cette faute en quelques endroits de fes derniers To mes. Je remarquerai ici en paffant qu'à l'Imitation de Giovan Vittorio Roffi, qui a rendu fon nom en Latin Janus Nicius Erythraus, Gomberville, de l'Académie Françoife, qui s'appeloit Marin en fon nom de batême & le Roi en fon nom de Famille, s'eft appelé de même, autour de fa Tailledouce, Thalaffius Bafilides.

Autre erreur de Mr. Baillet dans la Langue Italienne. Mr. Baillet dit à la page 52. du premier Tome: On peut met.

tre au nombre des premiers, tous ces ridicules fcrupuleux, qui n'ofoient lire l'Ecri ture Sainte de peur de gåter leur beau Latin: ceux qui empêchoient leurs amis de lire les Epitres de S. Paul pour le même sujet : non contens de ne les pas lire eux-mêmes, & qui les traitoient de petites Lettres de néant. Et il met à la marge de ces der-. niers mots, epiftolaccias. Si Mr. Baillet favoit l'Italien, il fauroit que tous ces mots Italiens terminez en accio, & accia, Chiefaccia, capellaccio, cavalaccio, librac cio, &c. font des augmentatifs : & qu'epiftolaccia, ou plutôt piftolaccia, (car on ne dit plus epiftola) fignifie une grande vilaine Lettre. Mr. Baillet, comme je l'ai déja remarqué plufieurs fois, eft un Copiste de Copifte. Il cite pour fon garand, Konigius dans fa Bibliothéque ancienne & nouvelle, qui cite Scipio Gentilis dans fon Commentaire fur l'Epitre de St. Paul à Philémon. Mais, ni Konigius, ni Scipio Gentilis, ne parlent point de petites Lettres. Voici les termes de Konigius: De pietate hominis; il parle du Cardinal Bembo; ex hoc facto judica: quando amico aliquando auctor fuit, ne Epiftolas S. Pauli, quas contemptim Epiftolaccias appellabat, attingeret: vel fi cœpiffet legere, de manibus abjiceret; fi elegantiam fcribendi & eloquentiam adamaret: quemadmodum laudatus Scipio commemorat (3). Voici ceux de Scipio Gentilis: qui font du chapitre 17. Nam quid de Petro Bembo dicam? Is quidem Epiftolas omnes Pauli palam condemnavit: eafque, deflexo in contumeliam vocabulo, Epiftolaccias eft aufus appellare: cùm amico auctor effet, ne illas attingeret; vel fi cœpiffet legere, de manibus abjiceret, fi elegantiam fcribendi & eloquentiam adamaret. Ce qui a fait croire à Mr. Baillet qu'Epiftolaccia vouloit dire une petite épître, c'est que l'Epître de S. Paul à Philémon eft fort petite, c'est la fource de fa bévuë.

parmi nous on s'eft fait une habitude de prononcer fon nom fans article comme originairement on le prononçoit. Il en eft ainfi de Petrarque & de Bocace dont les noms par la même raifon s'écrivent plutôt fans l'article qu'avec l'article. Qui a jamais ouï dire les Sonnets du Pétrarque? Le Décameron du Bocace? On ne dit pas non plus le Sannazar, en partie par cette raifon, en partie à caufe de les Ouvra

IX.

ges Latins par lefquels il eft pour le moins autant connu que par fes Ouvrages Italiens, & je m'éton ne que M. Ménage permette de dire le Sannazar, lui qui ne veut point abfolument qu'on le dife pag. $29. de la 1. part. de ses Obfervations fur la Langue Françoise.

1. Volaterran livre 21. dit que l'Italien Dante eft corrompu de Durante, Dantes Poëta Florentinus, è gente

1

IX.

Erreur de Mr. Baillet touchant un paffage de Gerfon, où il est fait mention de

Rabbi Mofes, fils de Maimon.

Onfieur BAILLET. C'est ce qui a

Mporte Gerfon à mettre au nombre des ignorans Critiques ceux qui n'étoient habiles qu'en une forte de fcience: parce qu'il eft difficile qu'on ne trouve à examiner que des chofes d'une même espéce dans un Livre. Et il prétend que c'est avec raison que Galien, tout bon Critique qu'il étoit en certaines chofes, fut raillé par un Rabin,nommé Moife, pour s'être mêlé de porter fon Jugement fur ce qui étoit hors de sa fphere, &qui paffoit les connoiffances.

MENAGE. Ce conte de Gerfon eft un conte; c'eft-à-dire, une pure fable. Car comment Rabbi Moife auroit il pû railler Galien, puisque Galien & lui n'ont pas vécu en même tems. Galien vivoit fous Marc Auréle qui eft mort en 180. Et Rabbi Moïfe, Juif Efpagnol fils de Maimon, d'où il a été appelé Rambam, des Lettres initiales de fon nom Rabbi Mofes Ben Maimon, (c'eft-à-dire, Rabbi Moife, fils de Maimon) nâquit à Cordoue en 1131. felon l'opinion commune, & il mourut en Egypte l'an de l'Hégire 605 & de nôtre Seigneur 1209. Car il ne faut pas douter que ce que dit ici Gerfon de Rabbi Moife, ne doive s'entendre du Maimonide. Rabbi Moïfe appelé Moife de Gironde, de fa patrie ou de fa demeure de Gironde, & Rabbi Moïfe fils de Nachman, étant des hommes obfcurs en comparaifon de notre Maimonide: duquel on a dit, à Mofe ad Mofen non furrexit ficut Mofes. C'étoit en effet un des plus favans hommes de fon tems. C'étoit un grand Philofophe, un grand Médecin, un grand Juris confulte, & un grand Mathématicien : & qui au jugement de Scaliger & de Cafau

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bon, eft le premier des Rabbins qui a ceffé de dire des badineries. Et fi Mr. Baillet avoit û l'honneur de le connoître, il n'auroit pas dit en parlant de lui, un Rabbin, nommé Moife. Ce qui me fait fouvenir de ce Provincial, qui difoit un nommé Turenne.

Françoife, étoit allez de avis dcadémie Rabbin, ayant écrit dans fon Honnête Homme, qu'il vaut mieux être fuperficiellement imbu de plufieurs chofes, que d'en favoir une feule à fonds: un homme qui ne fait parler que d'une chose, étant obligé de fe taire trop fouvent.

Du le Sr. Faret, de

J'avois fait cette Remarque contre Ger fon, lorfque m'étant tombé dans l'efprit que Mr. Baillet pourroit bien n'avoir pas entendu le paffage de Gerfon, je fus confulter l'original: Et je trouvai en effet que Gerfon ne difoit rien moins que ce que Mr. Baillet lui faifoit dire. Voici les paroles de Gerfon: Fuit Galenus in arte fua peritiffimus Medicine. Ce qui veut dire, que Galien étoit excellent Médecin Praticien ; & non pas, comme Mr. Baillet l'explique, bon Critique en certaines cho❤ fes. Memini dum puerulus ftuderem in Artibus, ipfum derifum, quia pofuit quar. tam figuram in fyllogifmis. Mittit, inquiunt, falcem in mellem alienam, quia non Logicus, fed Medicus eft. Remar quez que ce ne fut pas Rabbi Moife qui fe moqua de Galien. Gerfon ajoûte: Loquitur adverfus Galenum Rabbi Moyfes Medicus: ce Rabbi Moïfe étoit Médecin du Roi d'Egypte: quia præfumens de fcientia Medicine, præfumpfit confequenter de multis: tanquam illa ficut Medicinam cog• nofceret: in quibus ipfum erraffe notavit. Ethic error familiaris eft admodum fapien tibus bujus fæculi: qui dum fe vident honorari pro aliqua fcientia, fit Legum, fit Canonum, fit induftriæ mundialis; laxant faciliter ora de fermonibus quos nesciunt; ut de Theologia: quafi verecundarentur ali

quid

wis d'ailleurs & Villor font deux Saints différens.

3. Cet ami qu'on dit que le Cardinal Bembe vouloit detourner de lire St. Paul eroit Jaques Sadolet qui travailloit en ce tems-là fur l'Epitre aux Romains. Ni l'un ni l'autre n'étoit alors Cardinal, Voiez Victorinus Strigelius fur le Pleaume 4. pag. 30. & Melander qui le cite ch. 134 de fon Foco-feria. Ces perits contes cependant me font un peu fufpects venant de la part des Proteftans,

quid ignorare. Où eft-il dit en ce paffage que Galien fut raillé par Rabbi Moile? Il y eft dit feulement que Rabbi Moife blamoit Galien de ce que fachant la Médecine, il croyoit favoir une infinité d'autres chofes. Loquitur autem adverfus Galenum Rabbi Moyfes, Medicus, quia præfumens de fcientia Medicine, præfumpfit confequenter de multis. On peut blâmer une perfonne après fa mort. Mais quand on dit qu'un tel fut raillé par un tel, cela emporte la présence du railleur & du raillé ou du moins l'existence de l'un & de l'autre en même tems. Ce qui a trompé Mr. Baillet, c'eft que Gerfon s'étant exprimé par le préfent, loquitur autem adverfus Galenum Rabbi Moyfes, il a cru que Galien & Rabbi Moïfe étoient contemporains.

X.

Le Livre des Allégories d'Homére attribué par Mr. Baillet à Héraclides Ponticus, n'eft point d'Heraclides Ponticus.

Onfieur BAILLET à la page 400. de

Mfon fecond Tome, parlant des Traductions de Conrad Gefner, dit que Conrad Gefner a traduit le Livre des Allégories d'Homére par Héraclide du Pont. Il faut dire Héraclide de Pont. Mr. Baillet a fait la même faute en plufieurs autres endroits de fon Livre.

Ce Livre n'eft point d'Héraclidés Ponticus, quoiqu'il foit imprimé fous fon nom. Je l'ai montré dans mes Obfervations fur Diogéne Laerce, à l'article d'Héraclides Ponticus. Voici ma Remarque: Exftat hodie fub nomine Heraclidis Pontici liber Αλληγορίαι Ομηρικαὶ infcrip tus, & quem Gefnerus, qui eum vertit, noftri Heraclidis Pontici genuinum effe fœtum exiftimat, atque olim Дúaewv Opnp nav infcriptum, fed omninò eum falli constat: fiquidem in eo libello mentio fit multorum, qui poft Heraclidem Ponticum vixerunt: Arati, Callimachi, Apollodori Cratetis;& Herodici, Cratetis difcipuli, & aliorum. Fuit alter Heraclides Ponticus,

1. Le P. Mabillon pag. 211. de fon Iter Itali cum imprimé en 1687. & que par confequent M. Ménage pouvoit avoir vû, cite cette même Lettre de

qui Caii, Claudii, & Neronis temporibus vixit: de quo Suidas in 'AvTÉpws, & in Hpanλeidus. & tertius Hiftoricus, cujus meminit Stephanus in 'Odyorós. Secundi illius, vel Tertii, Heraclidis Pontici effe illum librum cui titulus 'Anλyyopiaı 'Oμpinal, exiftimabat Voffius. Ex Bibliotheca Vaticana prodiit nuper, operâ Leonis Allatii, Heracliti cujufdam libellus Пepi dis infcriptus. Exiftimabat verò vir ille doctus, non alium effe Heraclitum illum ab Auctore Allegoriarum Homericarum. Idem & Luca Holftenio videbatur: qui & ipfe ad Porphyrium, in Vita Pythagora, teftatur ita hunc Allegoriarum Scriptorem appellari ab Euftathio ad Iliados alpha: necnon in quibufdam harum Allegoriarum fcriptis Codicibus.

Mr. Bigot a quelque penfée que le Li- Compen vre des Erreurs d'Ulyffe, intitulé 'ETITO- diofa Expliμος Διήγησις εις τὰς καθ' Όμηρον πλάνας το calio in er rores Vlyfis Οδυσσέως μετὰ τίνος θεωρίας ηθικωτέρας odyfee Ho Piñonovybεica, & publié à Haguenau en merica, cum 1531. par Opfopoeus, eft de ce même contemplaHéraclite,

XI.

Fause allégation de Mr. Baillet du Livre de Mr. Huet de Claris Interpretibus.

Onfieur BAILLET. Lipfe avoit une

tione morali elaborata.

Tom. 2.

Mdemangeaison plus qu'écholière pour pag. 197. faire paroître qu'il favoit du Grec: & il faifoit gloire d'en inférer fouvent parmi fon Latin. En quoi il est blámé avec beaucoup de justice par Cafaubon : c'est-à-dire par Mr. Huet; quoique cette bigarrure parût belle aux yeux de plufieurs dans le tems de la nouveauté.

MENAGE. 11 devoit dire, en quoi il a été blámé, puis qu'il ajoute, quoique cette bigarrure parût belle. Mais il n'eft pas ici queftion de fautes de Langue. J'en traiterai dans un Chapitre à part, où je ferai voir qu'il y en a plus de cinq ou fix cens dans les quatre premiers volumes de Mr. Baillet. Il eft queftion de fauffe citation. Cafaubon ne dit rien de femblable de Lipfe dans le Dialogue de Mr. Huet.

Et

Poge adreffée non pas à Guérin de Verone, Guarinum Veronenfem, mais ad Johannem amicum fuum, laquelle étoit dans la Bibliothèque Ambrofienne à la fin

d'us

Et Mr. Huet auroit û grand tort de faire blâmer Lipfe par Cafaubon pour ce mélange de Latin & de Grec; puifque c'étoit le defaut dont on accufoit Cafaubon: comme Cafaubon le témoigne lui-même dans fa premiere Exercitation contre Baronius. Voici les termes: Quod Latinis Græca immifceam: Il parle d'Eudæmon Johannes, Candiot Jeiuite, qui l'avoit blamé de cette bigarrure: Novum crimen, Caie Cafar. Nolo eruditorum noftri fæculi; Turneborum, Lipfiorum, Scaligerorum, exemplo factum tueri. Nolo Panigarole Conciones in medium afferre. Taceo morem multis aliis Concionatoribus partium Romanarum hodie ufurpatum; qui apud indoctam plebeculam Latina, Græca (aliquando & Hebraica) recitant fæpe: Lati na præfertim, fine interpretatione. Certè olim Cicero ad Pomponium Atticum, Græcè doctum, ita fcripfit, ut ego ad Frontonem Ducaum, Graci fermonis intelligentem. Mr. Manjot, très-célébre & trèsfavant Médecin de Paris, qui mêle ainfi beaucoup de Grec parmi le Latin, s'en excufe auffi par l'exemple de Cafaubon. Tout cela fait voir que Mr. Baillet n'a jamais lû les Ouvrages de Cafaubon, & qu'il a lû avec peu d'attention le Dialogue de Mr. Huet de Claris Interpretibus.

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quoiqu'on ne dife que charcuter. Mais cette derniére particularité n'eft pas véritable. Ce fut dans le fonds d'une tour du Monaftére de S. Gal que le Pogge trouva ce tréfor. I le témoigne luimême dans une de fes Lettres à Guérin de Vérone, écrite le 17. de devant les Calendes de Janvier de l'année 1417. & datée de Conftance, où il fe trouvoit alors au fujet du Concile. La Copie de cette Lettre fe trouva à la tête d'une Copie du Quintilien trouvé par le Pogge. Laquelle Copie de Quintilien pa roît avoir plus de 200. ans. Et cette Copie, qui étoit de la Bibliothéque de Mr. Heinfius; comme il paroît par ces termes de la page 5. de la 2. partie du Catalogue de cette Bibliothéque, imprimé à Leyde en 1682. Quintiliani Inftitutiones Oratorie MS. Bibliotheca Monafterii Sancti Galli à Poggio Florentino eruta; est aujourd'hui dans celle de Mr. Colbert de Seignelay, nombre 1217. où le favant & l'obligeant Mr. Baluze me l'a fait voir. Voici les termes de cette Lettre (1) qui regardent cette particularité: Eft autem Monafterium S. Galli prope urbem hinc mil. pas. viginti. Itaque nonnul li, animi laxandi, & fimul perquirendorum librorum, quorum magnus numerus effe dicebatur, gratiá, eò perreximus. Ibi inter confertiffimam librorum copiam, quos longum effet recenfere, Quintilianum comperimus, adbuc falvum & incolumem, plenum tamen fitu && pulvere fqualentem. Erant enim non in Bibliotheca libri illi; ut eorum dignitas poftulabat; fed in teterrimo quodam & obfcuro carcere: fundo fcilicet unius turris: quo ne capitales quidem rei damnati retruderentur.

Léonard Arétin, dans une de fes Lettres au Pogge; qui eft la 4. du Livre 4. de fes Lettres, lui parle de la découverte de ce trésor, en ces termes : Quintilianus priùs lacer atque difcerptus, cuncta membra parte (2) recuperavit: vidi enim capi ta librorum. Totus eft: cùm vix nobis media pars; & ea ipfa lacera fupereffet. O lucrum ingens! infperatum gaudium! Ego te, Marce Fabi, totum, integrumque afpi

ciam,

fe trouve dans l'édition de Bâle des Epitres de Leo nard d'Arezzo pag. 149. & qu'il étoit à propos de corriger.

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