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géne Laerce a rapporté une Lettre de Darius à Héraclite, & la Réponfe d'Héraclite à Darius.

XXV.

tion de Rome. Et fur la fegonde, page 24. Αρίςαρχος τὴν πολιν, ὅικημα ποταμε προσηγόρευε Φήσι. Et page 34. κρύφιον, ̓Αρίςαρχος, χωρὶς τὸ γράφει κρύφον, καὶ anodidwornout. Et page 35. fur la troifieme Olympionique: ὁ δὲ Αρίς αρχές Φησί, παρὰ τοῖς 'Αγραγαντίνοις διὰ τιμῆς εἶναι Aloonóp8s. Et fur la cinquiéme, page 47. ̓Αρίςαρχος ακέει Ωκεαν θυγατῆραι Καμαρί νην τὴν λίμνην, ἀφ ̓ ἧς καὶ πόλιν ὠνομάσθαι. chez snad ponev

Ignorance de Mr. Baillet touchant
Ariftarque.

Onfieur BAILLET. Le célébre Ariftarque de l'Antiquité érigea chez lui un bureau pour cenfurer les écrits des autres, fans vouloir jamais rien écrire luimême: pour ne point laiffer de matiere de cenfurer aux autres.

MENAGE. Nôtre nouvel Ariftarque n'a pas l'honneur de connoître l'ancien Ariftarque, quoiqu'il fût fi célébre Critique que fon nom a été employé par Cicéron & par Horace pour celui de Critique. Qui a dit à Mr. Baillet qu'Ariftarque avoit érigé chez lui un bureau de Critique? ne feroit-ce point celui qui lui a dit que j'avois chez-moi une Ecole de Poëfie, & que Mr. de Pinchefne avoit été un de mes Ecoliers? C'est une parti cularité que ce bureau de Critique, qui ne fe trouve en aucun Auteur. Mais qui lui a dit qu'Ariftarque n'avoit rien écrit? Suidas dit qu'il avoit écrit plus de huit cens volumes de feuls Commentaires; & fi on en croit Libérius dans fa Bibliophilie, qui eft un des Auteurs favoris de Mr. Baillet, il en avoit écrit plus de mille. Mais il ne faut pas l'en croire. Il faut s'en tenir à ce qu'en a dit Suidas. Et comment Ariftarque n'auroit-il rien écrit, ayant fait une nouvelle édition des Livres d'Homére, & les ayant divifez de la façon que nous les avons aujourd'hui, fi nous en croyons Plutarque; car felon Elian, cela. eft dû à Piliftrate. Cette nouvelle Edi

tion eft fouvant citée par Euftathius. Au

roit-il fait cette nouvelle Edition fans rendre raifon de fa divifion?

Il avoit aufli fait des Remarques fur

Pindare (& ces Remarques font citées plus

d'une fois par le Scholiafte de ce Prince des Lyriques. λùï Èi μỳ naтà'Apisapov, vóĤa woι Tà čaи Taura. C'eft fur la premiére Olympionique, page 15. de l'édi

& de Pittacus, qui fe lifent dans Diogene Laërce, en forte que ces mots: que apud Laërtium leguntur,

Comme cette faute eft une des plus grandes de Mr. Baillet, elle a été remarquée par tout le monde: & tout le monde l'en a averti. Il a voulu la pallier, en difant dans fes Corrections: Je ne fuis pas fortement perfuadé qu'il faille distinguer le célébre Critique Ariftarque d'avec le Grammairien, à qui Suidas donne plus de 800. volumes de compofition, comme je l'ai remarqué à la page 141. c'eft pourquoi j'abandonnerois volontiers les garands fur la foi defquels j'ai dit que ce Critique s'étoit contenté de cenfurer les écrits des autres fans vouloir rien écrire lui-même. Qui font ces garands? Mr. Baillet a û honte de les nommer. C'eft Chriftianus Libérius, Auteur de nulle autorité en ces fortes de matiéres. Voici les termes, qui font de la page 21. de fa Bibliophilie: Sic Ariftarchus Grammaticus nullos non reprehendebat, nihil ipfe fcribens, ne ab aliis reprehendi poffet. Mais qui a jamais diftingué le Grammairien Ariftarque d'avec le Critique? Et qui a jamais appelé Ariftarque le Grammairien, Ariftarque le Critique? Quoiqu'il fût Critique, on ne l'appeloit point le Critique: on l'appeloit le Grammairien: le métier des Grammairiens n'étant pas diftingué de celui des Critiques.

XXVI.

Ce qu'a écrit Mr. Baillet que Platon avoit 80. ans lorfqu'il mit au jour fes Dialo

gues, n'eft pas véritable.

Mon avoit 80. ans quand il mit au jour fes Dialogues qui renferment toute fa Philofophie: après les avoir long-tems Supprimez dans l'obscurité de fon cabinet.

Onfieur BAILLET. En effet, Pla

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MENAGE. Il eft vrai que Platon fût long-tems avant que de publier fes Ouvrages. Mais aucun des Anciens n'a dit qu'il He les publia qu'après la quatre-vingtime anies

entière la Poëtique de Jules Scaliger qu'il cite fans ceffe.

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Poétique de Jules Scaliger, qui étoit une Baiut de

tance à ne pas oublier fi elle ût été véritable. En ce cas, il les auroit publiez l'année de fa mort: car felon Hermippus dans Laerce, il mourut dans la quatre-vintié me année de fon age. Jontius, qui est un des Auteurs favoris de Mr. Baillet, a écrit au chapitre 8. du livre 1. de fon His toire des Philofophes, que le Gorgias de Platon fût publié la 100. Olympiade. Et ainfi ce Dialogue auroit été publié huit ans avant la mort de fon Auteur: car Platon mourut la premiére année de la 108. Olympiade.

Il eft au refte très-faux que Platon ait tenu fes Dialogues fupprimez dans l'obfcurité de fon cabinet. Il les lifoit, & les donnoit à lire à tout le monde. Athénée a écrit au chapitre dernier du Livre 11. de fes Dipnofophiftes, que Gorgias ayant lû dans une affemblée le Dialogue de Platon intitulé le Gorgias, il dit à ceux qui étoient préfents à cette Lecture, qu'il n'avoit rien dit de tout ce que Platon lui fé foit dire dans ce Dialogue. Et il ajoute, que Phædon avoit dit de lui la même chofe après avoir lû le Dialogue de l'Immortalité de l'Ame, intitulé le Phadon. Le même Auteur a écrit que Protagore ayant lû le Dialogue qui porte fon nom, dît que Platon favoit bien brocarder, is natus εἶδε Πλάτων ἰαμβίζειν. Et Diogéne dans la Vie de Platon dit que Platon ayant lû fon Dialogue de Lyfis à Socrate, Socrate dît en s'écriant, Quels menfonges ce jeune bomme dit de moi! Il dit auffi que Favorin avoit écrit, que Platon lifant fon Dialogue de l'Ame, tout le monde fe retira, à la referve d'Ariftote qui l'entendit tout entier.

XXVII.

Ce que dit Mr. Baillet que Jules Scaliger difoit qu'il út mieux aimé avoir fait F0de d'Horace Donec gratus eram tibi, que d'être Roi de Perfe, n'est pas véritable. Mr. Baillet n'a jamais là toute

avoit quelque chofe à reformer dans le texte de cette Epitre de Scaliger, ce feroit en cet endroit,

ne l'a jamais luë toute entière. Il dit à la
page 102. du quatriéme Tome : Jules Scali-
ger témoignoit qu'il auroit mieux aimé être
Auteur de la neuviéme Ode d'Horace du 3.
livre, que d'étre Roi de Perfe; ou même avoir
fait la 3.dn 4. livre, que d'être Roi d' Arragon:
comme l'ant remarqué à l'envi Mr. Guéret,
Mr. Dacier, Mr. Teifier; & d'autres per-
fonnes de Lettres Et à laNote fur cet endroit:
l'Ode qui au goût de Scaliger vaut mieux
que le Royaume de Perfe, eft la 9. du
3. li-
vre. C'est un Dialogue d'Horace de Ly-
dia, qui commance par Donec gratus eram
tibi. Celle qui vaut mieux que le Royaume
d'Arragon, eft la 3. du 4. livre à Melpo-
méne, qui commance par Quem tu, Mel-
pomene.

Jules Scaliger n'a point parlé de ce Royaume de Perfe. Voici les termes : qui font du chapitre 7. du livre 6. de fa Poëtique: Inter cæteras verò, (il parle des Odes d'Horace) duas animadverti, quibus ne ambrofiam quidem aut nectar dulciora putem. Altera, eft tertia quarti libri;

Quem tu, Melpomene, femel
Nafcentem placido lumine videris.
Altera, nona ex tertio;

Donec gratus eram tibi.

Quarum fimiles malim à me compofitas, quàm Pythionicarum multas Pindari, Nemeonicarum: quarum fimiles compofuisfe, quàm effe totius Tarraconenfis Rex. Et Mr. Dacier fur l'Ode Donec gratus eram tibi, n'a fait mention ni du Royaume de Perfe ni de celui d'Arragon. Il a fait feulement mention de ce dernier Royau

me fur l'Ode Quem tu, Melpomene. Mr. Teiffier n'a point non-plus parlé de ce Royaume de Perfe. C'est dans fon Eloge de Bucanan par Mr. de Thou, où il a parlé de ce jugement de Jules Scaliger

tou

antiquas eas fcio effe, où je croirois qu'on liroit avec plus de jufteffe, antiquas eas feito effe.

touchant ces deux Odes d'Horace: mais où il n'a fait autre chofe que de citer l'endroit de mes Obfervations fur Malherbe, où j'ai dit que Pafferat difoit qu'il ût mieux aimé avoir fait l'Ode de Ronfard au Chancelier de l'Hopital que d'être Duc de Milan, & que le Pere Bourbon difoit qu'il ût mieux aimé avoir fait les Séaumes de Bucanan, que d'être Archevêque de Paris: de la même façon que Scaliger difoit qu'il ût mieux aimé avoir fait les deux Odes d'Horace dont nous venons de parler, que d'être Roi d'Arragon. Pour Mr. Guéret, il eft vrai que dans fon Li vre de la Guerre des Auteurs, à la page 97. il a écrit que Scaliger préféroit l'Ode d'Horace Donec gratus eram tibi au Royaume de Perfe. Ce qui confirme ce que j'ai dit tant de fois que Mr. Baillet ne cite pas les Auteurs de la prémiere main, pour me fervir de cette expreffion de feu Mr. de la Thibaudiere. Ce qui a brouillé la mémoire de Mr. Guéret, c'est ce vers d'Horace, Perfarum vigui Rege beatior.

Mais que veut dire Mr. Baillet en di fant que d'être Roi de Perfe, ou même que d'être Roi d'Arragon? Comme fi le Royaume d'Arragon valoit mieux que celui de Perfe. Il eft à remarquer que

Rex totius Tarraconenfis, fignifie propre

ment Roi de toute l'Efpagne Tarraconnoise (1).

J'ajoute à toutes ces remarques, que le Pere Vavaffeur dans fon Livre de l'Epigramme page 141. préfere l'Ode Donec gratus eram à celle de Quem tu Melpome ne: parce que c'eft un Dialogue: & qu'il s'étonne que Scaliger n'ait pas fait cette

remarque.

X-XVIII.

Ce que dit Mr. Baillet que le Livre de Militia Romana imprimé fous le nom de Lipfe, n'eft pas de Lipse, est très-faux.

Onfieur BAILLET dit à la page 196. de fon fegond Tome que le Livre de

1. J'aimerois mieux Tarragonnoife.

2. Quoique dans le fond Lipfe n'ait pas été un plagiaire, & que les raifons qu'il produit pour fa juftification dans l'Epitre 1o. de la 1. Centurie ad Belgas, puiffent fervir de réponse à toutes les accufations non feulement du. Préfident du Faur,

Militia Romana publié par Lipfe fous le nom de Lipfe, n'eft pas de Lipfe. Il est trèsfaux que ce Livre he foit pas de Lipfe. Lipfe n'étoit point un plagiaire (2). Et tous ceux qui ont parlé de cet Ouvrage, en ont parlé comme de fon Ouvrage. Daniel Heinfius, contemporain de Lipfe, dans la Lettre qu'il a écrite à Cafaubon fur la mort de Scaliger, en parle comme d'un Ouvrage de Lipfe. Exiftimo poftre mos quibus ante mortem ufus eft Auctores; Polybium, & Lipfii de Militia Romana libros fuiffe. Ce qui a fait faire cette faute à Mr Baillet, c'eft cet endroit du Second Scaligerana, page 143. Lipfius libro de Militia Romana, omnia cepit ex Fran cifco Patritio, qui Italicè fcripfit ea de res Eft-ce à dire que Lipfe n'eft pas Auteur de ce Livre? Par ce raisonnement Mr. Baillet ne feroit pas Auteur d'un nombre infini de Chapitres de fon Livre, qu'il a pris des Féfeurs d'Eloges.

XXIX.

Justification des quatre vers que j'ai faits fur le Poëme intitulé Afinus in Parnaffo.

Monfieur BAILLET. Mais nous ne pourrions pas produire un Poëte plus zélé pour la gloire de Mr. Ménage que l'Au teur du Songe appelé Afinus in Parnaffo; fi toutefois l'on peut dire que Mr. Ménage ne nous ait pas trompé en nous révélant fon nom, & en voulant nous perfuader que c'est un François. Cet Auteur adjuge à Mr. Ménage le premier rang d'après Phébus, immédiatement, fur le Parnaffe, & lui donne la préféance généralement fur tous les Poëtes fans exception. Mr. Ménage dont la modeft e a fouffert prodigieusement en cette rencontre, s'eft cru obligé d'aller prompte ment au devant de la colére de Mr. de Santeuil de Mr. du Périer, à qui on faisoit une injure fi vifible: & pour les appaifer, il fit cette Epigramme Latine, qui eft en core an monument de fa vertus

Sacro

mais encore de Muret, de Giphanius, de Scioppius, de Scaliger, de Richard Montaigu, de Bou lenger, de Saumaife, &c. (P. Faber in Agonifico. Muret. epift. ad Lipf. Giphan. epift. ad Maret. Scioppius in Priap, carm. 8. Scaligerana pofteriora, V. Lipfius, & V. Muretus. Bulengerus lib. 12. bift, fui temporis. Gunthe

Sacro in vertice, qui Chorus fedebat Vatum, ultro mihi detuliffe primas Dixit Commirius. Quid invidetis, Santoll, Perer Ique? Somniabat.

l'on mérite une

Nous avons toujours ouï dire qu'on ne témoigne jamais mieux que Dignité, ou un rang de diftinction, que lorfqu'on le refufe par un véritable fenti ment de modeftie. Mais on n'a point donné lieu à Mr. Ménage de mettre cette belle vertu dans tout fon jour, puisqu'il n'a point fouffert de tentation, & qu'on ne lui a préfenté ce premier rang qu'en fonge.

MENAGE. Comme je fuis celui que Mr. Baillet a le plus maltraité dans fon Livre, plufieurs de ceux qui ont fait des vers contre ce Livre, me les ont adresfez: & entr'autres, le Pere Lucas & le Pere Commire de la Compagnie de Jefus. Celui-ci m'a adreffé un- Poëme intitulé Afinus in Parnaffo. Il dit dans ce Poëme qu'étant endormi, il fongea qu'il étoit dans une Colline de la Montagne au double fommet, où étoient les plus célébres Poëtes Grecs, Latins, & François: que j'y étois auffi: & que tous ces Poëtes d'un commun confentement, me donnerent le premier rang après Apollon.

In altero federe Parnaffi jugo
Videbar. Aderant ingenii & fcientia
Quos laude claros fama fuper aftra extulit,
Gracique, Romanique ; & utriufque amulos
Quos Litterarum Gallia eduxit parens:
Omnes decorum floribus vinēti caput.
His miftus aderas tu quoque; & Phœbo locum
Tibi omnis ultro proximum-dederat Chorus.

Je fai bien que je ne mérite pas ces louanges: & celui qui me les a données, le fait bien auffi. Mais comme la Poëfie aime l'Hyperbole, les Poëtes ont accoutumé de donner de ces louanges hyperboli

therius de Fure Manium 22: Salmafius epift. 93. fur quoi l'on peut voir Thomafius de plagio, & Jean Albert Fabrice dans fa Decas decadum.) il faut pourtant avouer qu'il auroit mieux fait d'éviter ces fortes de reproches en faifant quelque mention des Auteurs, à qui il ne pouvoit difconvenir qu'il n'eût quelque obligation. Ce que perfonne n'a remar

ques aux perfonnes qu'ils louent. Dans leur langage, tous les vaillans font auffi vaillans que Mars; toutes les Belles auffi belles que Venus; & tous les Poëtes font des vers comme Apollon. Plus Mars que Mars de la Thrace: Telle n'est point la Cythérée: Proxima Phabi verfibus ille facit. Le Pere Commire ne doit donc pas être blâmé de m'avoir donné ces jouanges: & je dois être loué de les avoir rejettées, par ces vers, que Mr. Baillet a mal représentez.

Sacro in vertice qui fedent Poëta, Ultro omnes mihi detuliffe primas, Dixit Commirius. Quid invidetis, Santoll, Perer Ique? Somniabat.·

Y-a-t-il au refte quelque chofe à dire à cette Epigramme: foit du côté du fens: foit du côté de l'expreffion: foit du côté de la modeftie? J'avoue ingénument que je n'ai pas affez d'efprit pour comprendre la fineffe de la raillerie que nôtre Ariftarque a faite de moi en cette occafion.

Le Pere Commire, après avoir fait fon Afinus in Parnaffo au fujet des ignorances groffiéres de Mr. Baillet, fit enfuite au fujet de fes jugemens cornus, fon Afinus judex. Ce Poëme fera produit au chapitre 30. il fit enfuite fon Afinus ad ly ram, & un de fes Confreres, dont le nom n'eft pas venu à ma connoiffance, fit depuis à fon imitation, fur le même fuet, un Poëme intitulé Afinus Pictor. Et c'eft à l'occafion de ces quatre Poëmes qu'on a fait cette Epigramme, par laquelle on donne avis aux Grammairiens de ne plus offanfer les Poëtes, comme a fait Mr. Baillet...

Grammaticum de plebe unus, ludique Magifter, Expers judicii, Doctrina B AJULUS expers, Vatesque, & Vatum fanétos carpebat amores. Non tulit Vatum princeps COMMIRIUS. Ipfum

Car

qué de Lipfe eft que pour illuftrer plufieurs endroits du Traité de Seneque de Clementia, il s'eft fervi des mêmes citations dont Calvin alors Catholique, & qui n'avoit pas vingt-trois ans complets, s'étoit fervi avant lui dans le Commentaire qu'il fit imprimer à Paris fur le même Traité l'an is 32.

Carmine fublimi, victuro Carmine in avum,
Ilicet in ftolidum vindex mutavit Afellum.
Et nunc ecce vocat Lutecia tota Rudentem,
Contemptorem illum Vatum, Vatum illum
inimicum.

Difcite, Grammatici, doctos non temnere Vates.

XXX.

Réponse à la Réponse de Mr. Baillet, au fujet des Abeilles du Parnaffe, dont il eft parlé dans l'Afinus in Parnaflo du P. Commire.

Mclaircillemens à la page 5. Quoique Onfieur BAILLET, dans fes Eces vers (11 parle des vers qui ont été faits -contre lui, par le Pere Lucas, par le Pere Commire, par Mr. de Valois le jeune, & par Ménage) foient du nombre des cho Ses que l'on doit abandonner à la rifée publique, & que ce foit peut-être s'opposer mal-à-propos à leur mauvaise fortune, que d'en renouveller la mémoire; je puis dire qu'ils m'auroient fait moins d'honneur s'ils n'avoient point deshonoré mes Adverfaires &mes Cenfeurs. Celui qui s'eft chargé de leur caufe && de leurs interêts dans le Songe Afinus in Parnaffo, a cru devoir employer toute fa vertu Poëtique pour les transformer en infectes volans, & les faire fondre fur l'animal que Morphée a fait entrer dans fon imagination. Mais il n'a point tenu à lui que fon indifcrétion ne leur ait été mortelle: & s'il s'eft bien souvenu des leçons de fon Maître, il a dû fuppofer que tous ces petits animaux aufquels il compare mes Cenfeurs, n'ont pû me piquer, ni me laiffer leur aiguillon, qu'il ne leur en ait couté la vie animas in vulnere ponunt. Grace à l'imprudence du Poete; grace auffi à la conftitution de la nature de l'afne, Je trouve enfin que le gros animal en a été quitte pour quelques legeres infultes, qu'il a furvécu à tous ces petits infectes, qui fe font précipitez à la mort de la maniere du monde la pius mal concertée.

il

نوع

MENAGE. Comme le Baudet du Parnaffe n'est pas mort des piqures des Abeilles du Parnaffe; car les afnes ont la peau plus dure que les chevaux, dont Pline a dit, Eft in exemplis, equos ab apibus occifos; ces Abeilles ne font pas mortes non

plus de ces piqures. Et à ce propos, je
veux bien avertir Mr. Baillet, que tous
les Phyficiens ne demeurent pas d'accord
que les Abeilles meurent de leurs piqures:
ce qui a été remarqué par Pline. Mais
quand les piqures des Abeilles feroient
mortelles felon le fentiment d'Aristote,
de Nicandre, & de Virgile, ce qui a fait
dire à Seneque: utinam quidem homini lex
effet, quæ & apibus cum zelo frangeretur
nec fæpius liceret nocere quam semel.
Quand, dis-je, ces piqures feroient mortel-

les aux Abeilles, le Pere Commire ne fe-
roit pas coupable d'avoir fait piquer par
les Abeilles l'afne dont eft question; les
dement que Mr. Guiet un des plus judi-
Poetes ne font pas obligés de péfer fcru-
puleufement ces chofes. C'eft fur ce fon-
cieux Ecrivains de fon tans a fait ce beau
bain VIII.
diftique fur les Abeilles des armes d'Ur-

Urbani quid apes facro meditantur in orbe?

Dulcia mella bonis, spicula acerba malis.

L'illuftre Mr. Clement Confeiller à la Cour des Aides a fait fur ces mêmes Abeilles du Pape Urbain cette belle devife:

Sponte favos, agre Spicula.

Mais je ne puis affez m'étonner de ce
que dit ici nôtre Docteur, qu'il a furvêcu
ces Abeilles qui le piquerent fur le Par-
naffe; puifque long-tems après elles font
revenues à la charge, excitées par ces
beaux Hendécafyllabes du Pere Commire,

Mellis artifices, vaga volucres,
Queis Phoebi per amœna fas vireta,
Hortosque Aonidum volare pictos:
Cur ceffatis, Apes? Ad arma, ad arma.
Arcas hoftis adeft. Afellus ille
Portitor Satyri ebrius protervi,
Quem facto agmine nuper expuliftis,
In Cyrrham redit ultor, atque tanto
Pares dedecori vises minatur.
Auditis fremitus feros rudentis?
Ut pede, ô fcelus! atterit petulco
Infcriptos foliis fuperba Regum
Flores nomina, livid que dente
Dis ipfis petit arbores amatas.

Et

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