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Et jam cerea diffipare caftra,
Vefiros perdere jam parat labores.
Illoque ore fuo vepreta, & hirtos
Sueto rodere carduos, Olympi
Missum munere nectar inquinabit!
Et ceffatis adhuc ? Adefte, adefte.
Tela ftringite quotquot eftis omnes.
Nares, labra, oculos, & hinc & illinc
Ferite: ftimulosque calcitranti
Alte figite: duplicate plagas.
Ut dura cute fit, tamen
Ictus fentiet intimis adaćłos:
Capitre & cupier, molaque reddi.

Comment un petit homme comme Mr. Baillet peut-il s'imaginer d'avoir vaincu en matière d'écrits un auffi grand perfon nage qu'eft le Pere Commire? Mais pourquoi traiter d'Infectes les Poëtes figurez fous les Abeilles? Tous les plus excellens Ecrivains fe font fervis de cette comparaifon. On appeloit Xénophon Abeille Attique: ce qui a été remarqué par Suidas. Et Eunapius remarque dans la Vie d'Oribatius, qu'on appeloit Abeilles tous ceux généralement qui étant nez à Athénes, excelloient en éloquence.

XXXI.

Ce que dit Mr. Baillet que Choppin ût mille piftoles pour la premiére partie de fes Commentaires fur la Coûtume d'Anjou, n'eft pas véritable.

Onfieur BAILLET. René Choppin eut des Lettres de nobleffe pour fon Livre du Domaine, & mille piftoles pour la premiere partie des Coûtumes d'Anjou.

MENAGE. Il eft vrai que Choppin fut annobli par Henri III. & fes Lettres d'annobliffement, qui font données à Paris au mois de Février 1578. portent ces claufes ayant de long-tems connoiffance des bonnes mœurs, vertus, louables qualitez mérites, qui font en la perfonne de notre cher & bien aimé René Choppin, natif de notre pays d'Anjou, l'un des plus fameux Avocats de nôtre Cour de Parlement de Paris; & grands labeurs qu'il a pris toute fa vie en chofes lonables, profitables, & vertuenfes, ainfi qu'il nous eft apparu par la compofition de plufieurs Livres

& Oeuvres qu'il a faits: & lefquels Livres il a mis en lumiere depuis peu de tems: même un Livre Latin du Domaine de nôtre Couronne, & un autre, de la Police Ecclénaftique, qu'il nous a dédiez; & préfentez dès le mois de Mai dernier paffé, que nous étions en nôtre Ville de Blois. Enquei faifant, il a acquis beaucoup de louanges;

mérité d'être reconnu comme des le même tems nous lui avons promis de l'honorer du titre de nobleje. Mais il n'est point vrai qu'on lui ait donné mille piftoles pour la premiére partie de fes Commentaires fur la Coûtume d'Anjou. Il n'ût d'autre recompenfe pour toute fa Coûtume d'Anjou que ce Decret de la Ville d'Angers: mais qui vaut beaucoup mieux que mille piftoles.

Sur ce qu'en l'Allemblée des Maires & Efchevins de la Ville d'Angers, tenuë le 24. Novembre 1581. l'on eft entré en commémoration de ceux qui avoient bien mérité de la dite Ville, Monfieur Maître René Choppin, Sr. de Chafton, Avocat en la Cour de Parlement de Paris, y a été mis des premiers; pour après autres beaux doctes Traitez qu'il a expofez en public, avoir orné && illuftré de fes Commentaires la Coûtume de ce pays d'Anjou: pourquoi, la matiére mife en delibération, a été conclu que le dit Sieur Choppin, pour avoir d'un tel œuvre honoré fa patrie, lui vouant

dédiant partie de fon érudition, rare & exquife, fera au nom du public remercié du beau & digne Commentaire qu'il en a fait, prié & Supplié de continuer; ne fe laffant point en fi vertueuse & généreuse entrepri fe: par laquelle il rend son nom, & le nom de fa patrie immortel && perdurable à toujours: que pour ce bien-fait, & continué jusqu'à bui, mérite public, les Maires & Efchevins d'Angers l'ont tenu & tiennent pour l'un de leurs Confreres, Citoyens, Efchevins: & comme tel, l'ont dès à préfent élû & élfent d'un commun avis: lui ont donné entrée, féance, & délibération en toutes leurs Convocations && Affemblées: & où les décendans de lui éliroient demeure & habitation en la dite Ville la mémoire de leur progéniteur & prédécesseur les rendra, & d'aujourd'hui les rend capables de tous les bonneurs. prérogatives, & préeminences qu'elle a a départir & diftribuer à fes bons & notables Citoyens. Fait en l'Hôtel & Maison commune de la Ville d'An

gers

gers, fous le fel de la Mairie d'icelle, & Jeing de nous JEAN AYRAULT, Maire &Capitaine de la dite Ville, & de Maître François Alexandre, nôtre Greffier: le jour &an que deffus.

Papirius Maffo, dans la Vie de Choppin, a fait mention de cette Conclufion de l'Hôtel de Ville d'Angers: Mais ni lui, ni Scévole de S. Marthe, ni Claude Ménard, qui ont écrit l'Eloge de Choppin, n'ont point parlé de ces mille piftoles. Et fes décendans qui m'ont donné des Mémoires pour écrire fa Vie, que j'ai écrite dans mes Remarques fur la Vie de Pierre Ayrault Lieutenant Criminel d'Angers, ne m'en ont jamais auffi parlé. René Choppin d'ailleurs n'en fait aucune mention dans fes Ouvrages. Et ainfi, il faut qu'il demeure pour conftant que cette particularité ett tout-à-fait fauffe.

XXXII.

Méprise de Mr. Baillet au fujet de Mesfieurs Habert freres; de Meffieurs de Montreuil auffi freres; de Meffieurs Colletet, pere & fils, & de André & de François du Chesne, auffi pere & fils.

M

Onfieur BAILLET à la page 263. de fon 4. Tome attribue à Mr. Habert de l'Académie Françoife Abbé de Cerify, le Temple de la Mort. Ce Poëme n'eft point de Mr. Habert Abbéde Cerify: il eft de fon frere le Commiffaire de l'Artillerie: comme Mr. Baillet le dit lui-même à la page 216. du même Volume, au chapitre 1429. Il faut avouer que Mr. Baillet eft un Ecrivain peu exact, & peu judicienx.

A la page 253. du même Tome, au chapitre 1472 il parle de Jean de Montreuil, de l'Académie Françoife, en ces

1. En parlant de ce qu'il peut y avoir de beau parmi les Poëfies de Montreuil, il ne faloit pas, ce me femble, omettre le fameux Madrigal

Pourquoi me demandez-vous tant
Si mes feux durerent &c.

C'auroit été une belle occafion à M. Ménage de produire la traduction qu'il en avoit faite en Ita lien, & de répondre au reproche que lui avoit fait Gilles Boileau d'avoir dérobé ce Madrigal.

2. Auffi n'est-ce pas ce qu'a entendu Des

termes: ce que l'on a vu des vers de Montreuil n'a paru qu'après sa mort. Mais quoique le nombre en soit affez grand, il n'a point été capable de lui faire donner une place parmi les premiers de nos Poëtes François. Mr. Despréaux qui l'a pris pour un de ces Poëtes qui fe foucient moins de la qualité que de la quantité des vers, le vante, que

On ne voit point fes vers, à l'envide Montreuil,

Groffir impunément les feuillets d'un Recueil.

Mr. Baillet a encore pris ici Marte pour Renard. On n'a jamais imprimé aucun vers de Mr. de Montreuil de l'Académie Françoife. Ceux dont on parle ici, font de fon frere Mr. l'Abbé de Montreuil, nommé Mathieu; aujourd'hui vivant & demeurant en qualité d'Abbé chez Mr. l'Evêque de Valence, nommé à l'Archevêché d'Aix. Et parmi ces vers, il y en a de très-beaux (1): témoin ce quatrain;

Paul voudroit nous perfuader
Qu'il faut beaucoup d'intelligence
Pour exercer fa Réfidence.
Il ne faut rien que réfider.

Et cet autre, à Mr. le Premier Préfident de Bellievre;

Si felon fon mérite on avoit récompenfe, Tous mes vœux feroient accomplis; Vous feriez Chancelier de France; Je ferois aimé de Phylis.

Et ce Sonnet:

Ne crains plus deformais, Tyríis, que je foûpire: Mon

préaux quand il a dit:

On ne voit point mes vers à l'envi de Montreuil, Groffir impunément les feuillets d'un recueil.

Il a eu feulement en vuë certains volumes de Poëfies choifies, imprimées chez Sercy, dans quelques-uns defquels on voit à chaque feuillet un Madrigal de Montreuil, ou deux au plus avec le nom de l'Auteur au bas en gros caractére. Defpréaux dit qu'on ne voit point fes vers groffir de cette forte les feuillets d'aucun Recueil de Poëfies, donnant à

сл.

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Dieux.

Elle ût charmé les cœurs les plus ambitieux. J'en demeurai furpris: mon ame en fut ravie.

J'en retiendrai toûjours & le tems & le lieu.

J'y fongerai, Tyrfis, tout le tems de ma vie.

Elle me regarda quand je lui dis Adieu. Et c'eft auffi le fentiment du Pere Rapin: qui a dit dans fes Réflexions fur la Poetique page 161. Gombaud, l'Etoile, Montreuil, ont fait auffi de petits vers tendres fort fpirituels. Il n'est point vrai au rette que ce Recueil des vers de Mr. l'Abbé de Montreuil contienne beaucoup de vers (2). Il n'en contient guere plus de deux mille. Il y a dans ce Recueil un portrait de l'Auteur, & Mr. l'Abbé de Montreuil eft appellé Mathieu dans la Legende de ce portrait : ce qui fait voir que nôtre Bibliothécaire n'a jamais vû ce Recueil. S'il l'avoit vû, il n'auroit pas confondu Jean de Montreuil avec Mathieu de Montreuil.

Mr. Baillet a auffi confondu Colletet le fils avec Colletet le pere. Car ces vers de la Satire VII. de Mr. Defpréaux,

Faut-il d'un froid Rimeur dépeindre la manie?

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Mes vers, comme un torrent, coulent fur le papier.

Je rencontre à la fois Perrin & Pelletier Bardou, Mauroy, Bourfaut, Colletet, Titreville:

Et pour un que je veux, j'en trouve plus de mille;

que Mr. Baillet, au chapitre 1491. qui est de Guillaume Colletet de l'Académie Françoife, explique de ce Guillaume Colletet, doivent s'entendre de fon fils. Il en eft de même de cet autre endroit des Satires de Mr. Defpréaux;

Tandis que Pelletier, croté jufqu'à l'échine,
Va mendier fon pain de cuifine en cuifine;

Où Mr. Richelet a mis le nom de Colle

tet au lieu de celui de Pelletier. Mr. Ri

chelet n'a pas voulu parler non plus de Colletet le pere (3). Ce Colletet le pe re, au reite, n'étoit pas un Poëte fi méprifable que le fait Mr. Baillet.

A la page 48. du 2. Tome, en parlant d'André du Chefne, Mr. Baillet l'appelle André du Chefne l'aifné: comme fi François du Chefie qui eft fon fils, étoit fon frere puifné.

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Onfieur BAILLET. Scaliger dit que Défidérius Heraldus s'eft repenti d'a- page 216. voir fait ces Adverfaires, ou fes grands Recucils

Tandis que Colletet crotté jufqu'à l'échine,

S'en va chercher fon pain de cuifine en cuisine. Mais depuis, à la prière du célébre Prédicateur, François Ogier, on mit Pelletier pour Colletet, comme je l'apprens du même Richelet pag. 146. de fa verfification Françoise, où il ajoute qu'il fait la chofe d'original & qu'il en dira les raifons lorfqu'il fera imprimer les notes fur les Satires. 11 faut voir auffi Gueret pag. 204. & fuivantes de la Guerre des Auteurs. Le nom de Colletet a été depuis retabli à la place de celui de Pelletier, dans la Sat. 1. de Defpréaux.

E

cueils in folio. Mais fon Arnobe eft bon.
MENAGE. Les Adverfaires de Mr.
Héraud eft un petit volume in-8. qui n'eft
pas plus gros qu'un Almanac. Et Sca-
liger ne dit point que ces Adverfaires
foient in folio. Voici fes termes: qui
font de la page 105. de fes Segondes Sca-
ligeranes pour ufer des termes de Mr. Bail-
let: Héraldus s'eft repenti d'avoir fait jes
Adverfaria. Son Arnobe eft bon. Il pro-
met un Tertullien. Mr. Héraud a fait un
Livre in-tolio, qui contient divers Trai-
tez de Droit. Mr. Baillet a pris fans dou-
te ce Livre in-folio pour les Adverfaria
dont parle Scaliger. Mais ce Livre ne
fut imprimé qu'en 1650. & ainfi Scaliger,
qui mourut en 1609. n'a pû en faire men-
tion. L'édition des Adverfaires elt de
1599. à Paris.

ziéme livre de Jules Scaliger contre Cardan pour quinze livres: car nous n'avons qu'un Livre de Jules Scaliger contre Cardan; qui eft le quinziéme : les autres ayant été perdus; ou, ce qui eft plus vraifemblable, n'ayant pas été faits (1). Un de mes amis ayant averti Mr. Baillet de cette bévue, il demeura d'accord de l'avoir faite. Depuis, il a voulu s'en juftifier. Et voici comme il a prétendu s'en juftifier. On veut que j'aye dit que les quinze Livres des Exercices que Jules Scaliger a faits de la Subtilité contre Cardan, ont été imprimez. C'eft néanmoins ce que je n'ai point dit. Et quand je l'aurois dit, je ne l'aurois fait qu'après l'Auteur de ja Vie, & cinq ou fix Critiques de conféquence que je nommerois fi cela étoit nécefaire. Je pourrois ajoûter auffi fur la Monfieur BAILLET. Les principaux parole de M. Hyde qu'ils fe trouvent tous duz, Tome. Ouvrages de Critique de Jules Scaliger, quinze imprimez dans la célébre Bibliothé font jes Commentaires & fes Remarques que d'Oxfort, au parquet des Arts, tabletfur l'Hiftoire des Animaux d'Ariftote; fur te S. nombre 2. & parmi les Livres de Seller Livres des Plantes qu'on attribue à ce den, tablette S. nombre 38. J'aurois lieu Philofophe, fur les Livres des Plantes écrits de foûtenir la même chofe s'il étoit fûr de par Théophrafte; fur Hippocrate des Infom- s'en tenir aux éditions que je n'ai pas nies; deux Oraifons de l'art de bien dire vues: comme de celles de Hanau, & de qui font des Invectives contre le Cicéronien celle de Bafle: qui en promet même vingt Erafme; les XV. Livres des Exercices && un Livres. Mais enfin je n'ai dit nulDifputes de la Subtilité contre Cardan; les XIII. Livres des Caufes de la Langue Latine; les Problêmes fur Aulugelle; quel ques Lettres; fans parler du Critique & de l'Hypercritique de fa Poetique.

Page 161.

MENAGE. Mr. Baillet a pris le quin

1. Jule Scaliger n'a jamais fait, ni n'a ja mais pretendu avoir fait plus d'un Livre d'Exercitations contre Cardan. Ce Livre eft intitulé Exotericarum Exercitationum liber XV. parce qu'avant que Scaliger le commençât il avoit déja compofé, à ce qu'il dit, quatorze autres volumes fous ce même titre, mais qui ne regardoient point Cardan. Quid amplius vis (dit Cardan Action. in Calumniatorem librorum de Subtilitare.) à maximo viro victus ero qui jam quatuordecim volumina exotericarum Exercitationum fcripfiffe gloriatur, cum nulla alia tamen prodierit in lucem, ab ultima editione (je croi qu'il faut lire editionem) videtur inchoaffe. Voyez parmi les Lettres de Jule Scaliger celle qui s'adrefle pag. 251. à Boëce Epo, où ces XIV. Volumes qui n'ont jamais vu le jour, & qui étoient fur des fujets particuliers, font nettement diftinguez du quinziéme uniquement deftiné à réfuter Cardan. Il femble même qu'il en eût entrepris un fezieme contre le Livre de varietate rerum du même Cardan, autant que nous en pouvons juger tant par la Préface de ce fézième volume imprimée à Touloufe in-4. avec d'autres Opufcules du même Scaliger par les foins de Mauffac, que

le part que ces quinze Livres fuffent imprimez: & je ne le voudrois pas dire encore: n'ayant vû que deux éditions in-4. du quinziéme de ces Livres, qui comprend plus de trois cens Disputes ou Exercices. C'est dans fes Corrections. Il eft vrai

que

par ces mets de l'Epitre dédicatoire de Jean Craton à Jofeph Scaliger mife au devant des Exercitations de Jule de l'edition d'Allemagne, Verum de his fortaffe Pater tuus, in Obfervationibus & Caftigationibus librorum de varietate magni nomiuis & ingenii Cardani, aliquid doctos erudiet.

2. Il n'eft point vrai que Jule Scaliger n'eût compofé que quatre-vingts Livres d'Etymologies, ou, comme il les avoit intitulez, d'Origines. Il en avoit compolé jufqu'à fix-vingts. Lui-même le dit ainfi dans fa Lettre à Boëce Epo: Sunt preterea Libri Originum CXX. quorum editionem propter molem defperavi. On peut même dire que ces fix-vingts Livres n'étoient qu'une partie d'un plus grand Ouvrage dont il parle en ces termes à Charles Sevin, Lettre Item rerum, verborum, rituum, & originum libros duodecim quibus prima pars perficitur. Alteram centum viginti libris perfectam mecum afferam, ut publicè abfolvatur. Tertia nendum perfecta eft. Le Préfident Mauffac dans fa Préface des Commentaires du même Scaliger fur Ariftote de l'hiftoire des animaux, écrit tout au long libri Originum centum vigini, & il cft furprenant que Becman qui renvoie fon Lec

81.

acur

que Mr. Baillet n'a pas dit en termes formels qu'on ût imprimé quinze Livres de Jules Scaliger contre Cardan: mais il l'a donné à entendre, n'ayant parlé, & n'ayant û deffein de parler, dans l'endroit ci deffus rapporté que des Livres de Critique de Jules Scaliger qui avoient été imprimez, & non pas de ceux qui avoient été perdus comme de fes quatre-vingt Livres d'Etymologies (2). Ce que dit, au refte, Mr. Baillet fur le témoignage de Mr. Hyde, que les quinze Livres de Subtilitate de Scaliger contre Gardan ont été imprimez, & qu'ils fe trouvent dans la Bibliothéque d'Oxfort, eft non feulement faux, mais ridicule. S'ils fe trouvoient dans cette Bibliothéque imprimés, il faudroit que l'Imprimeur n'en ût tiré qu'un exemplaire.

Je viens de découvrir celui qui a fait dire à Mr. Baillet que Scaliger avoit fait quinze Livres d'Obfervations contre Cardan, c'est Moréri (3): qui a écrit la même chofe dans fon Dictionnaire à l'article de Jules Scaliger. Ce Dictionnaire de Moréri est un des Livres Favoris de Mr. Baillet.

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teur à cette Préface ne compte néanmoins que centdix livres de ces Origines. Pour M. Ménage ce n'eft pas d'aujourd'hui qu'il n'en compte que quatre-vingts. Cette erreur fe trouve dans l'Epitre dédicatoire de fes Origines Françoifes en ces termes: Jules Celar Scaliger un des premiers Critiques, & le pre mier Philofophe de fon tems, en avoit compile jufqu'à quatre-vingts Livres. Ottavio Ferrari n'entendant pas bien le François & croyant que quatre-vingt fignifiât vingt-quatre a reduit à ce dernier nombre les Livres des Origines de Scaliger. Sed ex inftituto, dit-il dans la Préface de fes Origines Italiennes, Italica quoque caufas idem Julius Scaliger quatuor & viginti libris, tanta illi luxuriantis ingenii fertilitas fuit, complexus fuerat. Il ne fe trompe pas moins quand il croit que ces livres regardoient la Langue Italienne. Scaliger recherchoit principalement l'origine des mots Latins, & M. Ménage qualifioit mal cet Ouvrage Compilation. 11 paroit par plufieurs de ces Origines que Scaliger a repandues dans fes autres Livres, qu'elles étoient de fon invention, & s'il rapportoit les anciennes, que ce n'étoit que pour les réfuter.

l'Histoire de Mr. de Thou.

MENAGE. Mr. Baillet attribue encore ailleurs cet Index à Beffin. Si Mr. Baillet avoit pratiqué avec les gens de Lettres, il fauroit que cet Index a été fait par Mr. du Puy, Prieur de S. Sauveur de Brog. Pierre Beffin, fous le nom duquel ce Livre a été imprimé; je veux dire, fous le nom duquel le privilége pour imprimer ce Livre a été obtenu; étoit un Valet de Chambre de Mr. de Thou, le Confeiller d'Etat ; lequel ne favoit point du tout de Latin. Je l'ai connu particuliérement. Mr. du Puy de S. Sauveur m'a dit plufieurs fois lui-même que c'étoit luimême qui avoit fait cet Index.

Monfieur BAILLET a écrit au chapitre de Daniel Heinfius, page 239. du 2. Tome, que Daniel Heinfius avoit travaillé fur Prudance. Mr. Baillet a pris ici le fils pour le pere. C'est Nicolas Heinfius qui a travaillé fur Prudance (4). Il ajoûte, que le même Daniel Heinfius a auffi travaillé fur Homere: ce qui n'eft pas venu à ma connoiffance.

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3. Moréri eft fort innocent de la méprise de Baillet. Il compte parmi les Oeuvres de Jule Scaliger, Exotericarum Exercitationum lib. XV.Soit qu'on life liber decimus quintus, foit qu'on life libri quindecim, Moréri aura toûjours raifon, puifque Scaliger avoit compofé quinze livres d'Exercitations exotériques, dont le dernier, qui eft celui que nous avons contre Cardan, eft le feul qui ait été confervé. M. Baillet avoue lui-même ingénument qu'il n'a fait cette faute qu'après l'Auteur de la Vie de Jule Scaliger inférée dans le Recueil des Vies de plufieurs hommes illuftres imprimée in-4. à Londres l'an 1681. & la vérité eft qu'à la fin de cette Vie de Scaliger, il y a un Catalogue très-peu correct de fes Oeuvres, qui porte en tête Exotericarum Exercitationum lib. 15. ad Hieronym. Cardanum.

4. Dans le Catalogue des Oeuvres de Daniel Heinfius, produit par Witten à la fin du difcours intitulé Memoria Heinfiana, on trouve entre autres livres, Aurelii Prudentii Opera cum notis 1637. in-24. Amfterodami,& 1670. in-12. C'est ce qui aura trompé Baillet.

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