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armes comme un lion qui a devoré un Taureau. Plus l'action d'Automedon eft belle, plus elle eft contraire au deffein qu'Homere femble avoir d'élever Hector. » Deux pages aprés 4, Pallaş infpire de nouvelles forces aux combattans; car Jupiter dont les confeils étoient déja changez, l'avoit envoiée » pour ranimer les Grecs : il eft donc conftant que dans tout le temps que Jupiter a voulu donner l'avantage à Hector en confidération de fa mort prochaine ;ce Héros n'a fait pour tout exploit qu'une fuite & deux mal-adreffes; mais remarquons ici une complication étonnante de contradictions. Il eft·

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dit en cet endroit , que Jupiter eft changé en faveur des Grecs ; & cependant Jupiter a dit lui-même, qu'il étoit réfolu de donner l'avantage aux Troiens jufqu'à ce qu'ils arrivaffent aux Vaiffeaux. Or on combat encore pour corps de Patrocle tué fous les murs d'Ilion ; & cependant Jupiter eft déja changé : auffi Homere qui oublie dés la page fuivante que Jupiter eft changé

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a p. 92.

bp. 92.
cp. 86:

d 3. 449.

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en faveur des Grecs, dit p. 93. qu'Hector fait autant de ravage qu'un furieux embrafement, & que Jupiter le couronne de gloire ; & dés la page qui fuit celle-ci, c'est-à-dire p. 94. Apollon dit à ce même Hector qui faifoit tant de ravage, & que Jupiter couronnoit de gloire « Hector penfez vous qu'il y « ait parmi les Grecs un foldat qui crai- « gne de vous attaquer, lorfqu'il voit «< que vous avez peur de Menelas qui « n'a pas paffé pour un guerrier bien « redoutable », Là-deffus Hector vole au premier rang, & Jupiter qui pour favorifer les Grecs venoit de changer fes confeils, prend ici a fon éclatante « égide, ébranle le champ de bataille « par fes tonnerres; met les Grecs en « fuite,& donne la Victoire aux Troiens. « Vous croiez peut-être que voici le moment ou Jupiter va combler Hector de gloire; en effet dans la même page.il fe jette fur Leitus autre inconnu, lui perce la main, & le met hors de combat; c'eft là peu de chofe: mais Hector s'encouragera peut-être par ce leger fuccès. « Leitus faifi de fraieur regarde de tous côtez pour éviter la « mort, » homme bien choisi pour être a p. 95.

II. Partie.

D.

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attaqué par Hector! Hector le fuit i mais Idomenée arrête Hector par un coup terrible qu'il lui porte a; ainfi voila Idomenée fur les rangs à fon tour avec Ajax, Diomede, Agamemnon, Automedon & Menelas , pour tenir tête à Hector, pour l'emporter fur lui, & pour rendre Achille inutile. Hector éternellement mal- adroit lance fon trait contre Idomenée b & le manque ce trait va frapper Coiranus fimple Cocher de Merion Sur ces petits évenemens, qui au fond font à l'avantage des Grecs, Merion faute legerement fur fon Char; & comme un poltron qui même n'a pas de fens c, dit à » Idomenée pouffons nos chevaux, & regagnons la Flote; car vous voiez bien que la Victoire n'eft plus pour » les Grecs : & il entraine ainfi Ido» menée que la fraïeur vient de faifir Ajax lui-même veut bien dire ici à la louange d'Hector", que les Grecs n'efperent plus échapper à fes mains » invincibles d»: Nonobftant cela, & malgré le dernier changement de Jupiter en faveur des Troïens, Merion qui fe

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retrouve fur le champ de bataille dés la page 99. quoi qu'il paroiffe s'être enfui avec Idomenée à la p. 97. enleve ici avec Menelas a le corps de Patro cle à la vûë d'Enée & d'Hector : les deux Ajax les foûtiennent dans cet exploit. Les Troiens favorifez de Jupiter & qui font dans leur moment de gloire, font réduits à fe jetter en foule aprés les Grecs qui emportent ce corps; mais lorfque les deux Ajax viennent à tourner tête contre les Troiens, b tout leur fang fe glace, & pas un n'a l'affuran ce de les approcher : « ce qui fait prendre un autre cours à ces Troupes qui « pouffent à côté de-là les Grecs qui « fuïent, & ne fe fouviennent plus de « leur courage. » C

Je pourrois d'abord remarquer que ce détail offre dans Jupiter une variation contraire, non- feulement à fon ferment, mais encore au caractere du Dieu fuprême que Me D. veut qu'il reprefente. Nous fçavons qu'il y a ordinairement dans les Combats une viciffi

tude qu'un Poëte peut reprefenter avec fuccès: nous avoüons que Jupiter pou

a p. 102. 104. b p. 103. cp.Ios.

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voit foûmettre les Grecs & les Troiens au fort ordinaire des attaques & des défenfes je dis plus, il pouvoit favori fer un parti de telle forte, qu'il voulut neanmoins lui faire acheter la Vic toire par de grands efforts; mais il est abfurde de lui faire changer à tout moment de parti. Quoique Theologiquement parlant, l'Auteur de la nature, concoure aux mouvemens contraires

qui fe font dans une bataille, comme par tout ailleurs; cependant dés qu'on perfonalifera Jupiter, ou qu'on l'introduira comme un perfonnage, il fau dra neceffairement le mettre dans une certaine fixation de volonté & de deffein qui donne quelque idée de l'immutabilité de Dieu. Cette horrible inconf tance de Jupiter a produit la faute que Me D. a reproche à celui qui a traduit le Vers 453. du 17 liv.

ἔτι γὰρ σφίσι κύδος ορέξω, Adbuc enim illis gloriam dabo, par ces mots je ferai encore favorable aux Grecs au lieu d'entendre ce spis ou cet illis des Troiens: Faute trés-groffiere, dit M. D. ou la fuite feule devoit l'empêcher de tomber; puifque le deffein de Jupiter, est que les Troiens chaßent

a 2. P. 449.

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