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VIEILLARD (le petit ). Voyez Coucou dit fe VIEILLARD, ainfi que pour le vieillard à ailes rouffes. VIEILLARD OU MONE. Voyez SINGE VARIÉ. VIEILLE, Afellus pifcis. Nom que l'on donne dit M. Barrere, à un poiffon de l'Ile de Cayenne, qui pefe quelquefois jufqu'à deux cents livres. On le prend à la ligne, à la fleche & au filet: on le fale, & il a un goût femblable à celui de la morue verte. Ce poiffon fe trouve auffi dans l'Afrique Occidentale. Les Anglois l'appellent vieille femme; les François le connoiffent fimplement fous le nom de vieille; les Hollandois lui ont donné le nom de grosse morue. En effet, il en a la forme, la peau, la chair, & il mord avec la même avidité à l'hameçon. Sa chair eft blanche & très-bonne. Le Pere Labat dit que les Hollandois ont toujours un grand nombre de bateaux occupés à la pêche de ce poiffon, tant pour la fubfiftance de leur garnifon d'Arguin, que pour trafiquer aux Ifles Canaries, aux Açores & à la Côte de Guinée.

VIEILLE. Nom donné en quelques endroits à la tanche de mer; Voyez ce mot.

VIEILLE RIDÉE, Concha rugofa. Quelques Conchyliologiftes appellent ainfi une efpece de came tronquée, de couleur fauve, qui a fur fes valves de grandes rides circulaires, dont les extrémités fe terminent en petites pointes ou feuilles vers l'enfoncement latéral. Voyez CAME, JATARON & CŒUR COQUILLE.

VIELLE, Balifles vetula, Osbeck, Linn.; Baliftes aculeis dorfi tribus, cauda bifurca, Arted.; Baliftes officulis lateralibus cauda & anticis pinna dorfalis pofterioris filamentofis, Gronov.; Turdus oculo radiato Catesb.; Guaperva, Marcgr.; etiam maxima caudata Willughb.; Sultan ternate Valent. en Anglois Old-wife. Ce poiffon eft du genre du Balifle; on le trouve auprès de l'Ifle de l'Afcenfion & de l'Ile de France.

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Ce poiffon eft ordinairement long de treize à quinze pouces fur cinq à fix de largeur : il eft d'une forme un peu aplatie, & va en s'arrondiffant & diminuant vers la tête & la queue: la gueule eft petite & garnie, felon Catesby, d'environ douze dents; mais fuivant Artedi, ce poiffon a vingt-deux dents toutes très-grandes, dont huit autour de la mâchoire inférieure & quatorze autour de celle d'en-haut: les levres font brunes, bordées de bleu une large bande de cette derniere couleur & d'une figure courbe s'étend depuis la partie fupérieure du mufeau jufque vers la gorge; une autre bande de la même couleur, mais plus étroite, commence à l'angle de la gueule & fe prolonge parallèlement à la premiere : les yeux font d'un jaune foncé, & l'on voit à l'entour de ces organes dix ou douze rayons bleus ou noirâtres, qui divergent entre eux, en fuivant des lignes irrégulieres; le corps eft d'une couleur brune avec une teinte plus claire & un mélange de jaune-rougeâtre fur la gorge & fur le ventre; les côtés font marqués de plufieurs lignes d'un brun fombre, qui partent du dos & defcendent obliquement. Selon Linnæus, la premiere nageoire dorfale a trois forts aiguillons; la feconde en a trente flexibles, dont le premier eft très-long; les pectorales qui font d'un gris clair, en ont chacune feize: il n'y a qu'une feule nageoire à l'abdomen, difpofée fuivant la longueur du corps, ce qui eft particulier à cette efpece cette nageoire eft d'un bleu foncé, avec une bordure d'un bleu vif; elle a dans fa partie antérieure un aiguillon très-roide, & a en tout feize rayons: celle de l'anus en a vingt-huit, dont le premier eft très-alongé; celle de la queue eft large & a douze rayons, dont le premier & le dernier font plus longs que les autres, ce qui donne à cette nageoire une forme très-échancrée. Catesby dit avoir obfervé que les poiffons de cette efpece & de cette forme nageoient

mal, & qu'ils devenoient la proie de ceux qui étoient voraces & plus gros. Il ajoute que ceux-ci en les attaquant, ne coupoient ordinairement avec les dents que la partie poftérieure de leur corps, & évitoient de rencontrer les aiguillons de leurs nagecires les plus avancées vers la tête; car il arrive quelquefois que lorfqu'un poiffon pourfuit avec acharnement un balifte de l'efpece dont il s'agit, & s'efforce de le dévorer, les aiguillons des nageoires de devant s'enfoncent dans fes deux mâchoires, en forte qu'il ne peut plus fermer la gueule & périt lui-même, à moins qu'il ne vienne à bout de se dégager de l'efpece de piége où il s'eft pris. On dit que la chair du poiffon dont il s'agit eft un affez bon mets; mais il eft une faifon où l'on prétend que l'ufage en eft dangereux, & alors il eft prudent de s'en abftenir ce temps eft celui des mois de Décembre, Janvier, Février, Mars, Avril, parce que c'eft à cette époque que les polypes, architectes & habitans des madrépores, travaillent à leur multiplication; alors l'extrémité des polypiers eft colorée en violet, en rouge, bleu ou jaune : les habitans des parages difent qu'alors le corail eft en fleur, & l'expérience & l'habitude du local leur ont appris que les poiffons vielles doivent être rejetés alors comme un aliment dangereux, parce qu'ils mangent ces polypes qui rendent leur chair âcre & cauftique : cette caufticité, aidée par la chaleur naturelle, fe développe fortement dans l'eftomac des perfonnes qui en ont mangé; ce vifcere fe contracte avec violence, la circulation du fluide vital eft troublée, interrompue. Ce trouble par la fympathie des nerfs fe communique à tout le genre nerveux; l'ébranlement, l'agacement eft général; bientôt les convulfions fuccedent aux contorfions des membres, à l'épaiffiffement de la langue, à la ficcité des yeux, aux mouvemens convulffs des muscles du visage, à la difficulté de la

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refpiration, à des tranchées horribles; fi quelques portions de ces alimens ont paffé dans les fecondes voies, le malade éprouve des fueurs froides, & en peu de temps il périroit dans cet état cruel, fi par des remedes prompts on ne s'opposoit au danger de ces accidens effrayans.

Le premier foin doit être de débarraffer les premieres voies, en adminiftrant l'émétique à grande dofe fans redouter fes effets, quelquefois trop violens, mais qu'on arrête à volonté au moyen des corps gras; on emploie enfuite les huileux & les lavemens, dont l'ufage fait ceffer tous les accidens: les cordiaux jouent un grand rôle dans ces circonftances où il est néceffaire d'obtenir des fueurs trèsabondantes. Quand tous les accidens ont difparu on donne avec fuccès les acides végétaux en limonade, & la cure fe termine par les minoratifs. Telle eft la méthode qu'a fuivie M. Munier, Médecin, dans le traitement de cette maladie pendant fon féjour aux Ifles de France & de Bourbon.

VIELLEUR, Nom donné à certains infectes par rapport au bruit qu'ils font en volant, & qui imite le fon d'une vielle. Voyez à l'article ACUDIA.

VIEUX-OING. Voyez à l'article GRAISSE. VIF-ARGENT. Voyez MERCURE, fubftance métallique.

VIGILANT DU BRÉSIL. Voyez à l'article RATON. VIGNE, Vitis vinifera, Linn. 293; C. B. La vigne eft après le blé l'une des plantes les plus précieufes à l'Agriculture, celle qui occupe le plus grand nombre de Cultivateurs, celle qui intéreffe perfonnellement le plus de Citoyens. Qui pourroit voir fans admiration un vil bois, le plus informe de tous, le plus fragile, le plus inutile à tous ufages, produire une liqueur auffi excellente que le vin? Il fuffit de planter la vigne dans une terre feche, pierreufe, ftérile en apparence; & bientôt ce fable délayé d'un peu de

rofée va faire éclore une multitude de grappes , qui s'empliffent pour nous d'un jus plein de force & d'agrément. D'où lui viennent ces qualités fi fupérieures à la baffeffe de fon origine & à la féchereffe de fa terre natale? qui lui a donné tant d'efprits & de feu? Comment ce jus conferve-t-il pendant longtemps tant de force avec tant de délicateffe, jufqu'à perfévérer dans fa bonté l'efpace de plufieurs années, jufqu'à fupporter les fecouffes des charrois & les plus longs trajets de mer, jufqu'à être converti par. l'alambic en une liqueur encore plus forte & plus pénétrante, que la curiofité & l'expérience ont diverfifiée en mille manieres?

Hiftoire de la VIGNE; fon origine.

On peut croire que l'ufage du vin eft auffi ancien que le monde. On voit que prefque chez tous les peuples de l'univers, dans les temps même les plus reculés, l'une des principales parties du culte religieux confiftoit à offrir à Dieu du pain & du vin pour le remercier d'avoir donné aux hommes la vie & ce qui en eft le foutien.

La vigne, arbriffeau originaire d'Afie, paffa bientôt en Europe. Les Phéniciens qui voyagerent de bonne heure fur toutes les côtes de la Méditerranée, la porterent dans la plupart des Ifles & la répandirent dans le Continent: elle réuffit merveilleufement dans les Illes de l'Archipel, enfuite elle fut portée fucceffivement en Grece & en Italie.

Pline étoit perfuadé que les libations de lait, inftituées par Romulus, & la défense faite par Numa d'honorer les morts en verfant du vin fur leur bûcher, prouvoient que les vignes en ce temps-là étoient fort rares en Italie. Elles s'y multiplierent dans les fiecles fuivans, & quelques Gaulois qui en avoient goûté la liqueur, conçurent dès-lors le deffein de s'établir dans les lieux où elle croiffoit. La terre

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