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apoftolique. M. Ballet y faifit le caractère du Saint qu'il loue, & le peint toujours avec les couleurs & les nuances qui lui conviennent. Les divifions font juftes, les preuves font foutenues d'érudition, & toujours appuyées de l'autorité de l'Églife. En un mot, c'est un goût d'éloquence, finon telle que certains beaux Efprits la voudroient, au moins telle qu'on la peut vouloir, quand on veut que la religion & la raison dominent. L'Auteur des Fragmens choifis de l'éloquence, fait remarquer quelques endroits de ces Panégyriques qui font de la dernière beauté, comme le parallèle d'Alexandre & de faint Martin dans le Panégyrique de ce Saint ; le Tableau du néant de la grandeur de l'homme dans le Panégyrique de faint Claude le bonheur du Jufte fous les aîles du Seigneur dans le Panégyrique de fainte Claire; les apoftrophes les plus ingénieufes dans le Sermon de Notre-Dame du Mont-Carmel, &c. On voudroit que M. Ballet eût eu un peu plus d'imagination & de feu. Il paroît que fon style n'est pas affez varié, qu'il eft même quelquefois un peu négligé par des mots trop familiers & par de fréquentes répétitions.

M. Ballet a encore donné cinq volumes in-12

fait

fur les Commandemens de Dieu, où il y a cinquante-deux Prônes pour les Dimanches de l'année, Paris, Prault 1746 & fuiv. L'Auteur a trouvé le moyen en appliquant les préceptes du Décalogue, d'y ramener les devoirs moraux, & même les principes dogmatiques de la Religion. Rien de plus propre que fa méthode à graver dans l'efprit des peuples les vérités chrétiend'une manière éxacte & précife. On ne pas difficulté de mettre ces Prônes fur une même ligne avec ceux du célébre Évêque d'Agen. (a) Ces derniers sûrement ont le mérite de la brièveté, n'allant que jusqu'à la demi heure, au lieu que la plupart de ceux de M. le Curé de Gif ont dû paffer les trois quarts d'heure, à en juger par eftimation. Du reste les Prônes de ces deux Auteurs fe reffemblent dans le fonds théologique, dans l'Instruction morale & doctrinale, dans la distribution claire & fimple des parties du Discours, dans le pathétique des mouvemens, dans les affections pieuses, dans les détails des mœurs, qui fans baffeffe de ftyle, font pour tous & à la portée de tous. Il y a, à la vérité, quelques fautes de

(a) Mém. de Tréy, Novembre 1754

langage dans quelques-uns de ceux de M. Ballet, mais en petit nombre. Ces phrases de mode nouvelle homme de vanité, d'ambition, de vengeance, de cupidité, y font un peu trop fouvent répétées.

BALUSE. (N) Voyez dans la feconde partie: Recueil de pensées morales par forme d'Homélies.

BARATIER, (N de) Chanoine de l'Églife de Saint André, & Curé de Saint Laurent de Grenoble, a prononcé dans cette Ville en 1752 l'Oraison funébre de M. le Duc d'Orleans, elle eft imprimée à Grenoble in-4°. On trouve dans ce Difcours beaucoup de traits qui décélent dans l'Orateur du génie, de la fécondité & de l'élévation. (a) Quelques attentions de plus dans le ftyle auroient fait de cette piéce un très-bon Ouvrage, & un modéle, ce qui prouve que l'efprit eft de tous les pays; qu'un homme né avec le génie de l'éloquence, peut cultiver avec fuccès fon talent fans être à Paris, & que le bon goût peut régner ailleurs auffi bien que dans la Capitale du Royaume.

(a) Mém, de Trev. 1752.

BA

BATAILLER (François de) Évêque de Bethléem, nous a laiffé les trois Difcours fuivans: 1o. Difcours fur la cérémonie de la confécration de l'Églife Royale de la Paroiffe de Versailles, prononcé le 30 Octobre 1686; 2o. Difcours fur la cérémonie de la confécration de l'Églife Royale de Marly, prononcé en 1689; 3°. Difcours fur la cérémonie de la confécration de l'Eglife des Religieufes Capucines de Paris, prononcé le 27 Août 1689. Ces trois derniers Difcours font imprimés féparément, & on y trouve de beaux endroits qui peuvent fervir pour un Sermon fur le refpect dû aux Églifes.

BEAUJEU (Honoré de Quiqueran de) Evêque de Caftres, mort en 1736, avoit prononcé dans l'Églife de l'Abbaïe de faint Denis, l'Oraison funébre de Louis XIV. Elle a été imprimée à Paris en 1715 in-4°. & elle mérite d'être mise au nombre des bonnes Piéces d'éloquence. On en pourra juger par le trait fuivant. L'Auteur y compare fon Héros à un arbre élevé fur le fommet du Liban » [ Ce fameux » Monarque, dit-il, n'a prefque rien entrepfis » qui n'ait heureusement réuffi, & fes malheurs → même n'ont fervi qu'à réhauffer fa gloire.

B

» Semblable à cet arbre nourri des plus belles >> eaux de la nature, qui du fommet du Liban » pouffe une tige droite, & éléve jusqu'aux »nuës une tête fuperbe, que les oiseaux du » Ciel refpectent, que les arbustes ne fauroient » atteindre, que l'impétuofité des vents ne fçauroit ébranler, que l'inondation des rivières ne fçauroit entraîner, que les ardeurs » du foleil ne fçauroient endommager, que » l'inconftance des faifons ne fçauroit flétrir, » dont la fécondité ne peut être retardée, & » dont les feuilles, par la fraîcheur & par » l'utilité qu'elles procurent, auffi bien que par » l'odeur qu'elles répandent, furpaffent les » fruits délicieux des autres efpéces. Tel a » toujours paru le Roi, fupérieur aux autres » hommes, comme aux événemens de la bonne » & de la mauvaise fortune; plus heureux d'avoir fçu faire un bon ufage d'une fi rare féli» cité, que de l'avoir méritée. ]

BEGAULT (N.) Chanoine & Archidiacre de Nîmes, difciple de M. Fléchier, & Membre de l'Académie de cette Ville, a donné au Public 5 vol. in-12 de Panégyriques & Sermons fur les Myftères, avec des Difcours de morale, des Difcours Académiques, des

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