prit, & qui émeut la volonté. Le P. Bourda-, loue avoit une eftime fingulière pour le Père Hubert, & le mettoit au nombre des premiers Prédicateurs de fon tems. Ses Sermons ont été récueillis après fa mort, & donnés au Public par le P. Defmolets de la même Congrégation, Ils font en 6 vol. in-12, imprimés à Paris chez la veuve Roulland, 1725; pour le Carême, 3 vol. pour l'Avent, un vol, fur les Myf tères & fur différens fujets, avec des Panégyriques, 2 vol. On trouve dans le dernier, P'Oraifon funébre de Marie-Thérèfe d'Autriche, qui n'eft pas la meilleure Piéce de ce Prédi

cateur.

Tous les Difcours des plus grands Orateurs ne font pas d'un mérite égal. S'il y en a d'excellens, il y en a souvent de médiocres, qu'on 9 n'oferoit pas même leur attribuer, fi l'on pouvoit fe perfuader qu'ils n'en font pas les Auteurs. Ceux du Père Hubert ne font pas éxemts de ce défaut. Il y en a de fi foibles, que ceux qui les auront lûs, me blâmeront peutêtre de l'avoir compté parmi les célébres Prédicateurs. Mais je puis dire que la médiocrité des uns, est abondamment compensée par la bonté des autres. Qu'on life, par exemple,

I

J A. celui qui eft fur les dangers de la grandeur mondaine; quels traits d'éloquence n'y trouvera-t-on pas! Quelle nobleffe de pensées & d'expreffions! On ne fçauroit prouver d'une manière plus forte que la grandeur mondaine eft toujours dangéreufe; foit celle qui eft donnée par la naiffance, foit celle qui eft briguée par l'ambition, foit celle qui est acquise l'induftrie.

par

· HYACINTHE, (Le P.) de Montargon, Augustin de la Place des Victoires. Voyez dans la feconde partie : Dictionnaire Apoftolique.

JARDINS, C

des) Abbé

On a de ce Prédicateur un Sermon fur la Cêne, prêché devant le Roi en 1735, avec un Panégyrique de faint Augustin, prononcé la même année. Paris, J. B. Bauche, 1736, in 4°.

JARRY, (Laurens - Juillard du) Abbé, Poëte, & Prédicateur François, naquit au village du Jarry, à une demi-lieuë de Xaintes, il vint de bonne heure à Paris, où le Duc de

Montaufier, M. Boffuet, le P. Bourdalouë & M. Fléchier furent fes Protecteurs, & l'encouragerent à travailler. (a) Il remporta trois fois le prix de Poéfie à l'Académie Françoise, & prêcha avec applaudiffement. Il fut Prieur de N. Dame de Jarry, Ordre de Grammont, au Diocèse de Xaintes, où il mourut en 1715

57 ans. On a de lui des effais de Panégyriques, & fur les Fêtes de la Vierge, en 2 vol. in-8. qu'il avoit compofés pour fervir de fuite aux effais de M. l'Abbé de Bretteville, ils font imprimés à Paris, chez Denis Thierry, 1692; plus des effais de Sermons pour les Dominicales & les Myftères de Notre-Seigneur, contenant trois deffeins pour chaque fujet, 2 vol. in-8°. 1696; plus, effais de Sermons, in-8°. 1698. Tous ces effais de Sermons, tirés pour la plûpart, comme ceux de M. I Abbé de Bretteville, des plus célébres Prédicateurs de ce tems-là, font néanmoins inférieurs à ceux de ce dernier. M. l'Abbé du Jarry a encore donné des Sermons fur les Mystères de Notre-Seigneur & de la Sainte Vierge, en 2 vol. in 12; des Panégyriques & des Oraisons funébres, où les règles

(a) Dictionnaire Hiftorique Portatif.

de l'Art font affez bien obfervées, en 2 vol. in-12; Paris, J. Etienne, à la Vertu, 1709; & Lyon, 1730, in-12,4 vol. L'Auteur avoue dans la Préface qui eft à la tête de ces derniers Sermons, qu'il y a inféré plufieurs endroits, extraits de fes effais de Panégyriques imprimés dix-huit ans auparavant.

Il faut encore rapporter ici deux autres Ouvrages que nous avons de M. l'Abbé du Jarry. L'un a pour titre : Sentimens fur l'art de précher, avec des réfléxions fur les différens caractères des Prédicateurs, imprimé à Paris, chez Dezallier, 1694, in-douze ; & l'autre eft intitulé: Differtation fur les Oraifons funébres à Paris, 1706, in-douze. M. Gibert Profeffeur de Rhétorique au Collège des quatre Nations, a critiqué plufieurs endroits du premier, dans fes Jugemens des Sçavans fur les Maîtres de l'éloquence; (a) mais il n'a rien dit du second. M.. Fléchier qui avoit lu cette Differtation que l'Auteur lui avoit envoyé, en fait un grand éloge dans une de fes Letres: elle eft, dit-il, remplie de pieux enfeignemens, & de réfléxions judicieu»fes qui ramenent cette espéce d'éloquence,

(a) Tome 3, page 425.

(c'eft-à-dire, celle des Oraisons funébres, ) » à fon véritable point, qui eft la Religion & » la raifon dont elle fortoit quelquefois. Vous » avez bien raisonné, ajoute-t-il, parlant à » M. du Jarry, fur les règles qu'il faut observer, » & fur les qualités qu'il faut avoir pour fe >> foutenir dans ces éloges finguliers, où l'on » veut. honorer les morts, édifier les vivans, & » rendre gloire à Dieu, comme un tribut, des >>louanges & des fragilités humaines.

JEROME (Claude Geoffrin plus connu fous le nom de Dom) qui étoit fon nom de religion, a prêché pendant près de 60 ans. dans Paris. I quitta à l'âge de 33 ans, les Pénitens Religieux du tiers Ordre de S. François, pour entrer dans l'Ordre des Feuillans où il a occupé dans la fuite plufieurs Charges. Il fut obligé en 1717 de fe retirer à Poitiers. De retour à Paris, il y eft mort le 17 Mars 1721, à 82 ans. On a recueilli fes Sermons. qu'on a donné fous le titre de Nouveaux Seren 3 vol. in-douze. Ils font imprimés à Liege, chez Broncard, 1738, fans Permiffion ni Approbation. Avent, un vol. Carême & Octave du Saint Sacrement, 3 vol. Sermons détachés avec des Panégyriques & une Re

mons,