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volumes du Carême en contiennent trente-neuf, cinq pour chaque Semaine. Le premier volume des Myftères contient onze Sermons, huit pour les principales Fêtes de Notre-Seigneur, & trois pour les Fêtes de la Ste Vierge, fçavoir, la Conception, l'Annonciation & la Purification. Dans le fecond volume des Myftères on trouve quelques Sermons de morale pour les Dimanches de l'année, un Difcours pour une Vêture de Religieufe, un fecond Panégyrique de faint Auguftin, & l'Oraifon funébre de M. le Chancelier Boucherat. L'ordre que le Père de la Roche a gardé dans fes Sermons, eft d'y faire pour l'ordinaire trois propofitions; mais il abandonne fouvent la troifiéme fans la traiter, & même dans les autres il ne fait pas toujours des fubdivifions: ce qui eft caufe qu'il n'y a pas dans quelques-uns de ces Difcours cette clarté que l'on defireroit. Au reste on y voit de beaux traits d'éloquence, & on ne peut s'empêcher d'y admirer & la force du raifonnement, & la nobleffe des expreffions. (a)

ROCHE, (N. de la) Abbé & Prédicateur

(a) Biblioth. Franç. tom. 2, p. 297.

du Roi, a prononcé dans l'Eglise du Val de Grace le 21 Février 1753, l'Oraison funébre de M. le Duc d'Orleans. Ce Difcours eft imprimé à Paris, chez d'Hourry Père. L'Auteur du Journal des Sçavans (*) en fait remarquer les plus beaux endroits.

ROSAY, (N. Carrelet de) Abbé, a prononcé le Panégyrique de faint Louis en 1735 devant Meffieurs de l'Académie Françoife. Ce Difcours fut imprimé la même année; à Paris, in-quarto.

RONNAT, (Conftance) Recolet, & Prédicateur du xvii fiécle, á laiffé des Sermons pour l'Octave des Morts; Lyon, Fran. Comba, 1678, in-8°. & pour l'Octave de l'Assomption de la Sainte Vierge; Lyon, 1682.

ROUSSEL, (Charles) Docteur en Théologie, & Prieur du Couvent des Frères Prêcheurs à Compiegne, à éxercé le ministère de la Prédication vers le commencement du XVII fiécle. Il donna en 1627 des Sermons pour les fept Fêtes de la Sainte Vierge ; Paris, Denis Moreau, in-octavo.

RUE, (Charles de la) Jéfuite, célébre

(*) 1753, page 573.

Prédicateur & excellent Poëte Latin, naquit à Paris en 1643. Après avoir fait fes premières études, il entra chez les Pères Jéfuites, & y devint Profeffeur d'Humanités & de Rhétorique. Le Poëme Latin qu'il compofa en 1667 fur les Conquêtes de Louis XIV, fut traduit en François par le célébre Pierre Corneille, qui en parla très-avantageufement au Roi. (4) Telle fut l'origine de la bienveillance que ce grand Prince témoigna fouvent dans la fuite au Père de la Ruë. Après avoir profeffé la Rhétorique à Paris pendant plufieurs années avec réputation, il fe tourna du côté de la Chaire, & prêcha avec applaudiffement dans les Provinces, à Paris & à la Cour. Il fut choisi pour prêcher cinq fois l'Avent devant Sa Majesté, & quatre fois le Carême. Le païs des Cévenes a auffi reffenti les effets de fon zèle, il y alla pour travailler à la converfion des Calvinistes, & eut le bonheur d'en ramener plufieurs à la Foi Catholique. Il avoit témoigné toute sa vie beaucoup d'ardeur pour aller prêcher l'Évangile dans les Miffions du Canada, mais il ne put jamais en obtenir la permiffion de fes Supérieurs.

(a) Dictionnaire Hiftorique Portatif.

Il mourut à Paris dans le Collège de Louis le Grand le 27 Mai 1725, à 82 ans. On peut regarder le Père de la Ruë comme un modéle de cette éloquence fublime qui plaît & qui inftruit: & en effet, dit le P. Gibert, (a) » où » voit-on une imagination plus vive & plus: »sage tout ensemble, plus féconde & plus: » heureusement hardie; un génie plus élevé; » une plus noble facilité à concevoir & à ex» primer? Mais où tend, où aboutit tout cet » affemblage d'éminentes qualités? Au fublime, » au touchant, au pathétique. On oublie & » le Prédicateur & fes rares talens, pour ne

s'occuper que des impreffions qu'il fait fur le » cœur ; & au lieu de s'amufer à fe récrier, on » ne pensé qu'à fuivre, ou plutôt on fuit, fans » y penser, ce rapide torrent d'impreffions & » de mouvemens qui vous entraînent au bien » prefque malgré vous. Tout le monde convient cependant que fes Sermons de morale n'approchent pas encore de ceux du P. Bourdalouë, ni de ceux de M. Maffillon; qu'on n'y trouve point ni la folidité & la force des premiers, ni l'onction & la beauté des seconds.

(a) Eloquence Chrétienne, page 36.

Comme le P. de la Rue avoit employé toute fa jeuneffe aux Belles Lettres, fur tout aux Bel.. les-Lettres Latines, il ne put pas étudier affez long-tems la Religion pour se faire le fonds de connoiffances qu'éxige la Chaire. (a) » De là » du vuide, de la ftérilité, de la sécheresse. » Ainfi avec quelques morceaux admirables, » Les Sermons font médiocres à tout prendre. » Souvent fort par les tours, il est ordinaire»ment foible par les choses. On commença de publier dès 1706 un grand nombre de Sermons fous le nom de ce Prédicateur, à Trévoux, à Bruxelle, ils font intitulés : Recueil de Sermons fur les Evangiles du Carême, & fur plufieurs autres fujets, en 4 vol. in-12. On publia encore en 1710 d'autres Sermons fous fon nom, pour tous les Dimanches & grandes Fêtes de l'année, en 4 vol. in-douze, à Bruxelle, chez François Foppens. Mais il y a plusieurs Difcours dans ce Recueil fauffement attribués au Père de la Ruë; d'ailleurs ceux qu'on pourroit lui attribuer avec quelque fondement, n'ont pas plus de reffemblance avec les vrais Sermons, qu'il y en a entre un original de Michel-Ange, & la

(*) M. Trublet, Réfléxions fur l'éloquence, p. 65.

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