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de Rome, qui ne pouvoient souffrir la de Rome domination des décemvirs, et qui ne

304.

se sentoient pas en état de la détruire, chercherent un asyle à la campagne ou chez les peuples voisins. Appius, irrité d'une retraite qui marquoit si visiblement l'aversion qu'on avoit pour son gouvernement, mit des gardes aux portes de la ville. Mais s'étant apperçu que cette précaution augmentoit le nombre des mécontens, il leva cette garde; et pour se venger de ceux qui s'étoient retirés, il confisqua les biens qu'ils avoient dans Rome, dont il fit la solde et la récompense de ses satellites.

Une conduite si violente ouvrit les yeux au peuple comme au sénat. Les uns et les autres s'apperçurent avec indignation, qu'au lieu de sages législateurs, ils n'avoient trouvé des tyque rans. Le peuple, jaloux et ennemi de l'autorité du sénat, avoit vu d'abord avec plaisir s'élever sur les ruines du consulat, une nouvelle puissance qui ne donnoit aucune part aux sénateurs

dans le gouvernement. Le sénat, de son côté, ne s'étoit pas opposé à l'établissement d'un tribunal qui l'avoit débarrassé des harangues séditieuses des tribuns du peuple l'un et l'autre ordre de la république s'étoient sacrifié mutuellement leurs magistrats. Les décemvirs, dépositaires de leur autorité, s'en étoient prévalus; leur objet étoit de se perpétuer dans le gouvernement; et comme on venoit de leur déférer le commandement des armées, ils méprisoient des mécontens qu'ils ne craignoient plus. Le peuple, destitué de ses tribuns, se vit obligé de se faire enrôler. Les légions furent bientôt complettes: on en fit trois corps. Q. Fabius Vibulanus marcha contre les Sabins à la tête d'une armée, et on lui donna pour collegue et pour conseil Q. Petilius et M. Rabuleius. M. Cornelius fut nommé général des troupes qu'on devoit opposer aux Eques, et l'on envoya avec lui L. Minutius, M. Sergius, T. Antonius, et C. Duillius, tous décemvirs.

An de Rome

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de Rome, qui ne pouvoient souffrir la de Rome domination des décemvirs, et qui ne

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se sentoient pas en état de la détruire
chercherent un asyle à la campagne,
ou chez les peuples voisins. Appius,
irrité d'une retraite qui marquoit si vi-
siblement l'aversion qu'on avoit pour
son gouvernement, mit des gardes aux
portes de la ville. Mais s'étant apperçu
que cette précaution augmentoit le nom-
bre des mécontens, il leva cette garde;
et pour se venger de ceux qui s'étoient
retirés, il confisqua les biens qu'ils
avoient dans Rome, dont il fit la solde
et la récompense de ses satellites.

teurs,

Une conduite si violente ouvrit les
yeux au peuple comme au sénat. Les
uns et les autres s'apperçurent avec in-
dignation, qu'au lieu de sages législa-
ils n'avoient trouvé que
des ty-
rans. Le peuple, jaloux et ennemi de
l'autorité du sénat, avoit vu d'abord
avec plaisir s'élever sur les ruines du
consulat, une nouvelle puissance qui
ne donnoit aucune part aux sénateurs

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dans le gouvernement. Le sénat, de son côté, ne s'étoit pas opposé à l'établissement d'un tribunal qui l'avoit débarrassé des harangues séditieuses des tribuns. du peuple : l'un et l'autre ordre de la république s'étoient sacrifié mutuellement leurs magistrats. Les décemvirs, dépositaires de leur autorité, s'en étoient prévalus; leur objet étoit de se perpétuer dans le gouvernement; et comme on venoit de leur déférer le commandement des armées, ils méprisoient des mécontens qu'ils ne craignoient plus. Le peuple, destitué de ses tribuns, se vit obligé de se faire enrôler. Les légions furent bientôt complettes on en fit trois corps. Q. Fabius Vibulanus marcha contre les Sabins à la tête d'une armée, et on lui donna pour collegue et pour conseil Q. Petilius et M. Rabuleius. M. Cornelius fut nommé général des troupes qu'on devoit opposer aux Eques, et l'on envoya avec lui L. Minutius, M. Sergius, T. Antonius, et C. Duillius, tous décemvirs.

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Appius leur chef, demeura à Rome de Rome avec Oppius, et il retint un corps de troupes qu'il mit comme en garnison dans le Capitole, pour maintenir son autorité contre les ennemis domestiques, qui lui étoient encore plus redoutables que les étrangers. C'est ainsi que de simples particuliers, sous le titre de décemvirs, s'emparerent de toutes les forces de l'état, qui, pendant leur domination, n'avoit plus que le nom de république.

Le peuple qui composoit les légions, je veux dire les centurions et les soldats, irrités de la perte de la liberté, ne voulurent point vaincre, de peur d'augmenter la puissance des décemvirs, en les rendant victorieux. Les deux armées furent défaites presque sans combattre. Ce fut moins des batailles que des fuites concertées. L'armée opposée aux Eques perdit ses armes et son bagage; celle qui devoit combattre les Sabins abandonna son camp, et se retira avec précipitation sur les terres de

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