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consuls, mettroient à leur vengeance : il sembloit que ce fussent de nouveaux décemvirs, prêts à rétablir leur tyrannie. Duillius, qui étoit de ce college, mais plus modéré, dissipa la crainte du sénat : « Enfin, dit-il en pleine assem« blée, on en a assez fait pour la satis«faction de Virginius, et pour le réta<«<blissement de notre liberté. J'empêche « que pendant le reste de l'année on appelle quelqu'un en jugement pour << cette affaire, ni qu'on le mette en prison. >> Ce mot si respectable dans la bouche d'un tribun, JE L'EMPÊCHE arrêta toutes les poursuites de ses collegues, et réprima leur violence.

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An

de Rome

304.

FIN DU LIVRE CINQUIEME.

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Les consuls Valerius et Horatius obtiennent du peuple l'honneur du triomphe, que le sénat leur avoit refusé. Les tribuns veulent se faire continuer dans le tribunat. Un d'entre eux empêche l'exécution de leur dessein. On voit, pour la premiere fois, deux patriciens au nombre des tribuns. Les Eques et les Volsques, à la faveur des divisions qui regnent dans Rome, viennent piller jusques aux portes de cette ville. Ils sont taillés en pieces, ou mis en fuite par les consuls Quintius et Agrippa. Création des tribuns militaires. Établissement de la censure. Sp. Melius aspire à l'autorité souveraine. Dans une disette publique il gagne le petit peuple, par des distributions de bled, toutes gratuites, et quelques uns de ses tribuns, par argent. Il fait porter de nuit, dans sa maison, une grande quantité d'armes. Ses desseins sont découverts. Ayant refusé de comparoître devant le dictateur Quintius, il est tué par Servilius Ahala, maître de la cavalerie, au milieu d'une troupe de ses partisans, qu'il sollicitoit à la révolte. Mamercus Emilius, étant dictateur, requiert qu'on fasse une loi qui res

treigne la charge de censeur à un an et demi. C. Furius et M. Geganius, les censeurs de cette année, s'en vengent sur le dictateur, qu'ils tâchent de déshonorer. Le peuple se déclare pour lui. Les consuls T. Quintius et C. Julius Mento, sont battus par les Eques et par les Volsques. Le sénat a recours aux tribuns du peuple, pour obliger ces consuls à nommer un dictateur. C. Sempronius Atratinus expose l'armée romaine à être taillée en pieces. Un officier de cavalerie, appellé Tempanius, secourt le consul à propos, et empêche la déroute. Tempanius, de retour à Rome, est élevé au tribunat. Il prend ouverte ́ment la défense de Sempronius, et engage son accusateur à se désister de l'action qu'il avoit intentée contre lui. Néanmoins , peu de temps après ce consulaire est condamné à une grosse amende, par la brigue de quelques tribuns du peuple, piqués de ce que, dans l'élection des questeurs, dont on avoit augmenté le nombre, les patriciens avoient été préférés aux plébéiens. Les Eques surprennent la ville de Voles. Posthumius est chargé de les en chasser. Il manque de role à ses soldats, à qui il avoit promis le pillage de la place, dès qu'ils s'en seroient rendus maîtres. Pour les dédommager, un tribun du peuple demande qu'on établisse à Voles une colonie, composée de ceux mêmes qui avoient contribué à reprendre la ville. Paroles hautaines de Pos

pa

thumius. Il est tué par ses propres soldats. Ques teurs plébéiens. Le sénat ordonne que les soldats, qui, jusqu'alors avoient servi à leurs dépens, seroient entretenus par la république, et que, pour fournir à cette dépense, il se feroit une imposition, dont personne ne seroit exempt. Ce sénatus-consulte est confirmé par un plébiscite, malgré les plaintes et les protestations des tribuns.

LIVRE SIXIEM E.

An

304.

LES deux consuls se disposerent à marcher contre les Sabins, les Eques et de Rome les Voslques. Mais avant que de sortir de Rome, ils exposerent publiquement les dernieres loix des décemvirs, gravées sur des tables de cuivre. Ils se mirent ensuite chacun à la tête de leur armée. L'un et l'autre remporta une victoire complette sur les ennemis. Ils demanderent à leur retour, que, suivant l'usage, on en rendît des actions de graces solemnelles aux dieux, et qu'ils fussent ensuite reçus dans Rome en triomphe. Mais la plupart des sénateurs, qui ne pouvoient leur pardonner l'attachement qu'ils avoient fait paroître pour les intérêts du peuple, se firent un plaisir secret de leur refuser un honneur, qui, jusques alors, n'avoit dépendu du sénat. C. Claudius leur reque

* D. Hal. sub. fin. l. 11, pag. 728.

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