gner doucement; elle eft même à quelque dif- Page 89. tance. Ulyffe marche du même côté & la fuit avec les femmes de la Princeffe. XV. TABLEAU. Ulyffe dans un bois confacré à Minerve; Page 971 c'est-à-dire, qu'on y voit une statue de cette Déeffe, à laquelle il fait fes prieres. Le bois eft agréable à peindre; il est arrosé d'une fontaine & environné d'une prairie. Le Char paroît déja éloigné; il est alors rempli de toutes ces jeunes perfonnes, dont les différentes actions ont préfenté des Tableaux fi riches & fi agréables, par les beautés de la Nature fimple & fans fard. L'ombre des arbres, la vénération que l'épaiffeur des bois infpire naturellement, & auxquels les Anciens attachoient beaucoup d'idées, forment une maffe décidée fur le devant de cette compofition; elle est d'autant plus heureufe que l'ouverture de ce bois, qui découvre le Char de Nausicaa, peut être fort éclairé. LIVRE SEPTIE ME. I. TABLE A U. Page 123. LEs freres de Nauficaa viennent dans la cour Page 124. du Palais au devant d'elle, l'aident à defcen- II. TABLE A U. Ulyffe prêt d'arriver dans la Ville, dont les murailles feroient une partie du fonds de la cette figure pour l'aborder. III. T A BLE A U. Ulyffe entre dans le Palais d'Alcinous. Les Page 129. murailles étoient de cuivre maffif; la corniche étoit d'un bleu célefte; les portes d'or & les chambranles d'argent; le parquet de cuivre, ainfi que les deffus de portes, & les anneaux étoient d'or. Aux deux côtés de ces portes on voyoit des chiens d'une grandeur extraordinaire; les uns étoient d'or, les autres d'argent. Les fiéges magnifiques étoient d'une feule pièce, (c'est-à-dire des bancs) couverts de beaux tapis. Enfin, fur des piédeftaux magnifiques; on voyoit des figures d'or repréfentant de jeunes garçons portant des flambeaux. Par une ouverture de porte on peut diftinguer les 50 les, ou plutôt un très-grand nombre d'ouvrié res, fil dont Homere dit que tous les mouvemens Page 131. étoient égaux. Page 132. Il étoit nécessaire de représenter ce détail à l'Artiste pour peindre à fon efprit une représen tation d'autant plus agréable, qu'elle eft abfolument neuve. En effet, la vue de 50 mains droites ou gauches, élevées à la fois pouvoit fe foutenir que dans une distance éloignée, comme elle fe trouve ici. Au refte, quoiqu'on ait vu Alcinous dans fon appartement Liv. VI. Tabl. II. il faut fe fouvenir , ne qu'il n'étoit point alors dans ce magnifique Palais, destiné fans doute pour recevoir les Etrangers; ainfi le lieu de la scene du premier eft différent de celui-ci. IV. TABLE A U. L'Artiste peut s'amufer, pour faire une varie té agréable dans cette fuite, à peindre les jardins de ce même Alcinous; il représentera pour cet effet un verger d'arbres chargés de fleurs & de fruits, entourés d'une haie vive. Cependant la fertilité fera la plus grande parure de ces lieux fi renommés. V. TABLE A U. Une vigne chargée de raifins que l'on doit cueillir cueillir fucceffivement; c'est-à-dire, qu'on y voit des grappes mûres & des grappes avancées par dégrés; les unes font en fleur; les autres ont des grains verds & très-petits. Il eft bon de remarquer à cette occafion que les vignes des Anciens n'étoient point bas fes comme les nôtres, & que plantées au pied des arbres, elles s'enlaçoient & formoient des feftons en fe réuniffant d'un arbre à l'autre comme on le voit encore aujourd'hui dans quelques endroits de la Lombardie, & plus généralement encore dans le Royaume de Naples, auprès de Capoue. Ces vignes font très-heureufes pour l'art Jules-Romain en a profité avec autant de fuccès que de grandeur. VI. TABLEAU. Un potager environné de canaux formés par des fontaines naturelles. Ces lieux doivent conferver un air ruftique. Les Anciens ne connoiffoient point la propreté & le peigné de nos promenades, ni rien de ce que nous regardons comme l'architecture des jardins. Ceux d'Alcinous ont été cités pour être les plus beaux de l'ancienne Grece. La M |