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IL feroit hardi, mais piquant, de peindre le Page 165.

Palais de Neptune dans le fond de la mer; Homere fe contente de l'indiquer; on peut auffi fe difpenfer de le traiter. Cependant, pour donner une idée de la lumiere rompue qu'on pourroit employer dans ce Tableau, & qui me paroît fa plus grande difficulté, les jours

qu'on

'on a pû observer fous la cascade de Narni en Italie; ceux que l'on a pû voir chez le Roi Staniflas * , peuvent fervir à l'exécution de ce Palais, fingulier dans toutes ses parties. IM

II. TABLE A U

TABLEAU

Il n'en eft *pas de même du fujet qu'Homere nous fournit enfuite; on doit y représenter Neptune fur la mer armé & monté fur fon

* Ee ĉe Prince recommandable par un fi grand nombre de vertas intelligent amateur des Arts, a difpofé des cafcades ou des napes d'eau à toutes les fenêtres d'un appartement d'été, dans une de fes maisons de campagne en Lorraine!

Char, accourant à la côte fur laquelle les Vaiffeaux des Grecs font rangés; objet dont une partie de l'efpace ou du lointain est enrichie.

III. TA BLEAU.

Page 170. Neptune toucha les deux Ajax avec fon fcep tre ou fa hafte, & leur infpire un nouveau cou

Page 279.

rage.

Le refte de ce Livre représente les combats les plus vifs & les plus variés; mais, comme je l'ai dit plus haut, la Peinture ne peut entre. prendre ces fortes de fujets dans la crainte d'une trop grande répétition, du moins apparente dans les difpofitions générales du Tableau.

LIVRE QUATORZIEME.

I. TABLE A U.

JUPITER méditant fur le Mont Ida, est apperçu par Junon affife fur un trône d'or. On peut, je crois, pour rendre la composition plus riche, prendre la licence de placer plufieurs autres Dieux & Déeffes aux côtés de Junon › également fur des trônes d'or. Homere, il eft

vrai, ne le dit point, peut-être pour éviter une répétition, dans le fond affez inutile, & que je n'ai propofé que pour meubler un Tableau qui feroit un peu nud fans un tel fecours.

II. TABLE A U.

Junon feule dans fon appartement que Vul- Page 281. cain a travaillé pour elle. Cette citconftance apprend affez à l'Artifte qu'il peut employer toute la magnificence des métaux dans cette décoration. La Déeffe eft environnée de tout ce que les femmes peuvent rechercher pour être plus en état de plaire: les parfums, les boëtes aux effences, les vafes, &c. doivent être placés autour d'elle. L'Artiste aura foin de ne pas s'écarter, dans leur repréfentation des formes antiques & fimples. Junon fera donc à fa toilette formant, au dire d'Homere, cent boucles de fes beaux cheveux ; les pendans de fes oreilles ont trois deloques la robe que Minerve lui a brodée eft auprès d'elle; elle eft remplie de figures agréables; on la doit orner d'agraphes d'or ; & il est néceffaire auffi de faire grouper, avec toutes les richeffes agréables de ce Tableau, le

pen

Page 282.

voile très-fin que la Déeffe doit mettre fur fa tête.

III. TABLEAU.

Junon parle à Vénus avec amitié pour la fé duire; elle la conduit à l'écart & éloignée des autres Dieux, qui doivent être par conféquent représentés fur un plan plus éloigné : Vénus lui donne fa ceinture; c'eft un tiffu diversifié, apparemment par fes couleurs. Si une telle diver fité tomboit fur la varieté du tiffu, elle feroit indifférente dans cet ouvrage. C'est à l'occafion de cette ceinture que la Peinture eft bien inférieure à la Poéfie; mais on ne peut changer l'effence des récits & des points donnés.

IV. TABLE A U.

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Page 287. Junon aborde le fommeil; on la voit entrer dans l'antre où ce Dieu fait fon féjour, & dans lequel il paroît couché fur un lit de mouffe. L'Artiste peut donner l'effor à fon imagination, pour exprimer les environs de cette de& rappeller par les objets de convenance & de vérité tout ce qui peut procurer aux hommes le repos fi néceffaire & fi con

meure

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folant, qu'il n'eft pas étonnant que les Anciens en aient fait un Divinité. On eft d'autant moins contraint dans cette Peinture, qu'Homere n'eft entré dans aucun détail: on pourroit remarquer à ce fujet que ce grand homme a souvent eu l'adreffe de négliger les petites descriptions. Cet artifice ne peut avoir d'autre. principe que la grandeur & la jufteffe du génie, qui n'aiment point à interrompre l'action. Le Poëte est en ce cas femblable au Peintre; il évite de représenter dans une grande compofition un petit Tableau terminé, pour ne détourner ni l'oeil ni l'efprit de l'objet qu'il représente.

Pour revenir au Tableau dont il s'agit ; je ferois la caverne peu profonde dans le deffein de laiffer diftinguer la figure dominante & les fonges différens, formés par des vapeurs lége res dont le Dieu doit être environné. Cet antre feroit placé dans un paysage tranquille, mais auftere, l'image d'une nature heureuse che & arrofée par un ruiffeau qui formeroit une ou plufieurs cascades, pour appeller le bruit des eaux, ce grand ami du fommeil & de fes avant-coureurs, le calme & la rêverie. On pourroit répandre autour de cette caver

fraî

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