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Page 291.

ne

& jetter fur les différens plans du tera rein, quelques pieds de pavot, dont la fleur & la feuille font également riches dans la Peinture. Les attributs abfolument phyfiques, tel que celui-ci, ne perdent jamais leurs droits : c'està-dire, qu'ils font toujours amis de l'efprit; ils exiftent avec la Nature. La même raison m'engageroit à donner au Sommeil des aîles de chauve-fouris; leur forme piquante pour le deffein, porte un caractere distinctif qui ne laiffe aucun doute, & qui détermine dans l'instant la Divinité que l'on veut peindre. Enfin, je crois que ce même Sommeil, cet objet fi utile & fi chéri, ne peut être représenté que beau, tranquille, repofé, & dans un âge fait & formé. La richeffe & la magnificence du Char de Junon, arrêté devant la Caverne du Sommeil, produiroient un contrafte heureux dans un fite pareil à celui que je propofe.

V. TABLE A U.

Le Sommeil & Junon font partis ensemble dans le Char de la Déeffe; on le voit arrêté dans la forêt du Mont Ida, tandis que Junon monte du côté de Jupiter, qu'on doit

apper

cevoir fur un plan plus élevé : le Sommeil fe

cache derriere les arbres.

VI. TABLE A U.

Junon arrivée à la Cime du Mont Ida: Ju- Page 291. piter enflammé d'amour lui tend les bras. Le Sommeil en forme d'oiseau noir eft perché fur un fapin peu éloigné du Dieu qu'il regarde, fans en être apperçu.

VII. TABLEAU.

Jupiter eft endormi: la tête de la Déeffe Page 291. eft nonchalamment panchée fur fon fein; elle ne dort point; on doit au contraire remarquer en elle toute la fatisfaction d'une femme contente de fes charmes & de fon adreffe. Cette compofition fine & délicate, demande toutes les expreffions de trait & de pinceau dont la Peinture eft capable. Cependant, fi ce Tableau paroiffoit trop difficile à rendre, comme il l'eft en effet, on pourroit le fupprimer, celui qui le précede fuffifant pour l'action du Poëme.

LIVRE QUINZI É ME.

Page 331. Ju
JUPITER

Page 335.

I. TABLE A U.

UPITER en courroux

careffé & calmé

par Junon. On doit donner à cette Déeffe un air faux & coquet. Les Tableaux du genre de celui-ci & du précédent, pour être fimples & peu chargés, me paroiffent les plus difficiles de la fuite & n'ont qu'un objet, & cet objet doit fatisfaire ceux qui font remplis de la lecture d'Homere; ainfi par les mêmes raifons on pourroit encore fupprimer celui-ci.

II. TABLEAU.

Tous les Dieux à table dans l'Olympe vien. nent au-devant de Junon, & lui préfentent une coupe, mais elle ne la prend que de la

main de Thémis: ces foules nobles & héroï-
ques ne font point difficiles. L'empreffément
eft la feule action de ce Tableau ; & toutes
;.
les expreffions qui ne feront ni baffes ni igno-
bles, font bonnes pour ce fentiment.

III. T A BLE A U.

Minerve court après Mars en fureur; elle Page 339. lui arrache son casque, fon bouclier & fa pi

que,

que

tandis la terreur & la fuite font em-
que

l'on

pourra

preffées à atteller fon Char, c'est-à-dire, deux figures de femmes auxquelles on donnera ce du caractere indiqué par le Poëte la scene se paffe au dehors du Palais, & ne présente aucune varieté de fite avec le Ta. bleau précédent. On ne repréfentera dans celui-ci que les parties de ce même Palais que l'on jugera néceffaire de faire voir.

IV. TABLE A U.

Apollon & Iris volent enfe nble dans les Page 341. airs; ils arrivent auprès de Jupiter affis fur le Mont Ida. Ces vues de montagnes permettent d'enrichir ces Tableaux par des paysages & des vues champêtres qui ne tirent à aucune conféquence, & qui, fans trop occuper le Spectateur, ne fervent qu'à l'amuser.

V. TABLE A U.

Neptune abandonne l'armée des Grecs ; on le Page 346. voit monté fur fon Char, & ce Char avec les

F

chevaux s'enfonce dans les eaux. Ce moment
me paroît affez neuf en Peinture, d'autant plus
que
l'on pourroit présenter les eaux fufpendues,
ou plutôt élevées fur la fuperficie, formant

une voûte claire & lumineuse pour laisser pas-
fer & recevoir le Dieu.

VI. T A BLEAU.

Page 348. Apollon vole au fecours d'Hector. On voit ce Prince affis fur les bords du Xante, reprenant fes efprits, environné de guerriers qui le foutiennent; ils tiennent encore le vase qui contenoit l'eau qui l'a ranimé, & leurs différens mouvemens d'inquiétude & d'agitation, prouvent que l'arrivée d'Apollon étoit fort néceffaire; ce Dieu paroît en effet au moment d'arriver.

Page 350.

VII. TA BLE A U..

Le Combat des Troyens contre les Grecs fur leurs Vaiffeaux tirés à terre. Cette compofition eft d'autant plus néceffaire à mettre dans cette fuite, qu'elle rend exactement le texte d'Homere, & qu'elle donne une idée jufte de la marine des Anciens ; cette idée rappelle que

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