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De 1503.

ton de Foix Duc de Nemours, tinrent lieu à ce bon Roi des deux fils qu'il avoit perdus.

Cependant, un nouveau Traité

En 1504. conclu à Blois, avoit confirmé le Traité de Lyon, renouvellé la promeffe faite au Prince d'Efpagne de fui donner Madame Claude en mariage, & fembloit achever d'ôter toute efpérance à la Comteffe d'Angoulê→ me & à fon fils; car pour donner plus de poids à ce Traité, on le faifoit fi

appellés du nom générique de Valois, à caufe de Philippe. Cependant, fi Louis XII. eût eu des fils qui lui euffent fuccédé, fa branche feroit défignée par le nom d'Orléans, qu'il portoit avant de par venir à la Couronne. La Branche dont François I. à été la tige, eût pareillement porté le nom d'Ai goulême, fans le changement de nom qu'opéra la donation du Duché de Valois : c'eft donc de Fran çois L. & non de Philippe de Valois que les defcendans de François I. ont pris le nom de Valois qu'ils ont porté. On voit donc pourquoi dans la Race Capétienne, quoique le Sceptre ait paffé fix fois en collatérale, on ne diftingue du tronc princi pal par des noms particuliers, que les deux branches de Valois & de Bourbon; c'eft que Philippe le Long, Charles le Bel, & Louis XII. n'ont point fait de branche, étant morts chacun fans enfans mâles, & que la Branche de Philippe de Valois & celle de François I. iffues l'une de l'autre, ont porté le même nom de Valois.

gner aux Grands du Royaume, aux Princes du Sang & au Duc de Valois lui-même. La Comteffe d'Angoulême ne fut point découragée. Elle vit d'abord quel remede il falloit appliquer à un tel mal; elle devina que le Roi n'avoit pas foufcrit bien volontairement ce Traité; que fa complaifance pour la Reine & les conjonctures avoient tout fait, & que le Roi fauroit gré à qui le mettroit dans l'heureufe impuiffance d'exécuter une convention fi défavantageufe à l'Etat. En effet, par ce mariage, Claude alloit transporter à la Maifon d'Autriche, non-feulement la Bretagne du chef de fa mère, mais encore le Milanès du chef de fon père, ce Duché, comme on le verra dans la fuite, étant le patrimoine de la Maifon d'Orléans ; c'étoit renouveller la faute énorme qu'avoit faite Louis XI. de laiffer paffer la fucceffion de Bourgogne à la Maifon d'Au- S. Gelais triche, On vit donc tout-à coup les de Montlieu Grands du Royaume & les Dépu- xii. tés des Villes s'affembler à Tours de

Vie de Louis

leur propre mouvement, difoient

Claude Seyflel, Hit. de Louis XII, ils, faire au Roi les remontrances les année 1506. plus fortes fur les fuites de l'alliance

Jean d'Au

zon, ch. 1. propofée, & demander que Madame Mezerai, Claude fût donnée au Duc de Va

Abr. Chron.

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lois. Le Roi fut très-content de leur accorder leur demande; on fiança les deux Parties le 22. Mai 1506. la Reine en fut malade de douleur ; mais bien-tôt elle imagina un moyen d'anéantir le triomphe de la Comteffe d'Angoulême.

On a déja dit qu'il avoit été ftipulé dans le contrat de mariage d'Anne de Bretagne avec Louis XII. que fi l'aîné des enfans parvenoir à la Couronne, le puîné auroit le Duché; la Reine affecta d'étendre cette claufe aux filles, & elle avoit en effet pour elle les termes du contrat. » L'aînée, difoit-elle, va parvenir » à la Couronne, puifqu'elle épouse l'héritier préfomptif; le Duché » doit donc appartenir à la puînée, » & la puînée époufera le Prince d'Espagne; par là on remplira » tout à la fois, & les vœux de la

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Nation qui demande le mariage de Claude avec François, & les en»gagemens pris avec le Prince d'Efpagne. L'inconvénient de tranf» porter à la Maison d'Autriche le patrimoine du père & celui de la » mère, fera diminué de moitié ; les » droits fur le Milanès appartien> dront à Claude; Renée n'aura que

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la Bretagne, & les Bretons au»ront le Duc particulier qu'ils fou» haitent.

Anne de Bretagne ne vouloit point voir, tant fa haine pour la Comteffe d'Angoulême l'aveugloit, combien ce plan étoit contraire à fes propres vûes pour la liberté de fon pays; que files Bretons defiroient un Duc particulier, c'étoit un Duc réfidant parmi eux & qui les gouvernât par luimême, non par un Viceroi ou un Gouverneur étranger, comme eût fait le Prince d'Efpagne, & qu'enfin s'il falloit que la Bretagne fit partie d'une plus grande Souveraineté, il valoit mieux qu'elle devînt Province Françoife, puifque tant de noeuds BY

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l'uniffoient d'ailleurs à la France, que Province Efpagnole ou Autrichienne. Le Roi fentit bien que fa femme, en voulant transporter la Bretagne à une Monarchie rivale, n'étoit en effet ni Bretonne ni Françoise; qu'elle n'étoit qu'ennemie de la Comteffe d'Angoulême il ne fouffrit point qu'une paffion aveugle décidâť ainfi du deftin de sa fille & de celui de l'Etat; il fut trouver de la fermeté contre fa femme dans cette occafion, & le mariage de Renée avec le Prince d'Efpagne ne fe fit point, mais celui de Claude avec le Duc de Valois ne fe fit point non plus pendant la vie d'Anne de Bretagne, elle fut y met. tre des obftacles que ni le mérite du Duc de Valois, ni la fenfibilité qu'il avoit infpirée à la Princeffe, ni les Voeux de la Nation entière, ni les inftances de Louis XII, ne purent jamais vaincre.

La mort de la Reine (1) fut le moyen violent dont la fortune fe fer

(1) Elle mourut à trente- sept ans.

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