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celui de la fille. Prends foin que ce caractere ait d'heureux rapports avec celui de ton fils. Tu travailleras à fon bonheur; tu pourras lui promettre des enfants ver. tueux comme lui-même.

Ce fils a-t-il de légers défauts que tu voudrais pouvoir corriger dans tes defcendants? Tu n'as qu'à les tempérer par les vertus contraires de fon épouse. Estil un peu trop vif? Que fa femme fe faffe aimer par fa douceur. Sa prodigalité pourrait-elle, dans fes neveux, dégéné rer en diffipation? Que fa femme ait une fage économie. Sa noble confiance fe tournerait peut-être en arrogance dans ceux qui naîtraient de lui? que fon épouse plaife par une aimable timidité.

Fais plus encore. Confulte la fanté de tes neveux; s'il fe peut même, procureleur les avantages de la beauté. Ton fils eft d'une fanté délicate? Fais-le entrer dans une famille où regne une fanté plus ferme. Tu defires quelque chofe dans fa taille, dans fes traits? Corrige-les par les graces extérieures de fon épouse, par les charmes de fa beauté.

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Incefte.

IL femblerait au premier coup d'œil, que le plus sûr moyen de perpétuer dans les familles les vertus & les qualités louables, ferait de ménager les alliances dans les familles mêmes, d'unir le frere avec la fœur union facrée chez les an. ciens difciples de Zoroaftre, ménagée dès l'enfance par l'habitude de vivre enfemble, préparée enfin par le devoir de s'aimer, & cependant rejettée avec horreur par le confentement prefqu'una nime de tous les peuples policés.

Une fpéculation affez simple semble prouver, indépendamment de cette horreur générale, que ces unions doivent être funeftes à l'humanité.

Il n'y a point d'homme, peut-être qui ne porte en lui-même le germe de quelque infirmité, qui n'ait dans fon cœur le principe de quelque vice moral, dont l'extérieur ne foit déformé par quelque défectuofité.

Nous avons vu qu'il n'eft pas moins

dans la nature que les enfants tiennent de ceux qui leur ont donné l'être, une partie de leur tempérament, de leur caractere & de leur conformation extérieure.

Il est également certain que cette maniere d'être commence à s'altérer dès la feconde génération, parceque les qualités du pere fe trouvent tempérées dans la progéniture par les qualités contraires

de la mere,

Mais uniffez enfemble le frere & la fœur : ces deux perfonnes, qui n'ont qu'un même fang qui coule dans leurs veines, qui portent à l'extérieur des traits de reffemblance dont l'ail eft frappé, qui n'en recelent pas moins, fans doute, dans l'intérieur, communiqueront à leurs enfants les vices de leur fanté, de leur ftructure, de leur caractere : communi cation peu fenfible, peut-être, à la premiere génération, mais devenue plus marquée en fe multipliant.

Un homme d'une conftitution peu faine, qu'il tient de fon pere, va produire

des enfants

avecla fille de ce même pere, plus valétudinaires encore, de qui naîtront des individus faibles, peu capables des fonctions de la fociété, à peinė même capables de vivre.

L'homme colere aura des defcendants dont on ne pourra calmer ni éviter les fureurs, & l'ami des plaisirs sera la fouche d'une race dont la févérité des loix ne pourra contenir la licence effrénée. Ainfi l'univers n'aura plus que des habitants vicieux, infirmes & difformes, & bientôt après ne fera plus qu'un désert.

Au contraire par le mélange des différentes familles, les défauts peuvent fe transformer dans les vertus qui les avoifinent; l'infirmité commençante reprend une heureuse vigueur, la laideur s'embellit, & les habitants de la terre, continuellement croifés entr'eux, confervent au monde vieilliffant la fleur de fa premiere jeuneffe.

Ainfi les alliances entre les oncles & les nieces, entre les enfants de deux freres, feront encore interdites; parceque le

canaux,

même fang, quoique divifé en plufieurs & déja mélangé, conferve encore quelques-uns des vices de fa premiere fource.

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Cependant ces unions feront moins dangereufes que celles entre les freres & les fœurs; & les loix, fe relâchant de leur févérité, les permettront quelquefois, pourvu que les exceptions ne depas trop fréquentes.

viennent

C'est donc dans une famille étrangere qu'un pere choifira l'époufe de fon fils. Son choix fait, fes devoirs font remplis, & celui des époux commence.

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