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donné le temps de méditer affez toute l'étendue de fon fujet pour s'appercevoir qu'il manquait encore quelques chapitres à fon Ou vrage, & que quelques autres n'avaient pas leur jufte étendue.

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De deux éditions furtives, celle dont l'Auteur a le plus à fe plaindre a été annoncée comme une édition corrigée & confidérablement augmentée. C'était un leurre qu'on offrait au public & un exem ple du brigandage des contrefacreurs. L'Editeur était obligé de remplir la promeffe qu'il avait faite, dans le titre, de donner des corrections & des augmentations. Comme il n'avait aucune correfpondance avec l'Auteur, il prit le parti de changer quelques mots dans le texte, d'en dénaturer quelquefois le fens, d'y coudre rare

ment des phrases entieres, mais très fouvent des membres de phra fes. Tantôt ces additions contredifent les principes de l'Auteur; tantôt elles ne font que répéter ce qu'ila dit : plufieurs pêchent contre la langue ou contre la vérité; d'autres ne font qu'arrêter & diftraire l'attention du lecteur, ou fatiguer fon oreille après une période ter minée.

On a fait précéder tout cela d'une introduction dans laquelle on semble fuppofer que l'Auteur parle lui-même, quoiqu'il ne l'ait connue que quatre ans après la publication. On lui fait dire que fon livre doit être regardé comme le Code de l'humanité, ce qui ferait dans fa bouche d'un orgueil infupportable. Enfin on paraît quelquefois s'y jouer de la morale;

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ce qui eft non feulement fcanda leux, mais abfurde, à la tête d'un livre écrit pour la faire aimer. : Cette édition, que nous croyons devoir dénoncer au public, eft du petit format in-8°, & contient 3.18 pages, non compris l'introduction & la table des chapitres. L'édition que nous offrons aujourd'hui au Public eft donc la premiere qui ait été faite sous les yeux de l'Auteur. Il a revú fon Ouvrage avec foin; il a retranché tout ce qui lui a paru long, fyftématique, fuperflu, ou fufceptible d'une interprétation contraire à fes fentiments; il a fupprimé d'anciens chapitres, en a compofé de nouveaux, & a fait à prefquè tous les autres des additions effentielles.

: Nous ajouterons un mot pour

écarter de l'Auteur le foupçon de plagiat. Plufieurs paffages de fon livre fe trouvent dans un Ouvrage très célebre : mais il faut obferver que l'Homme Moral a paru en 1775, & que les paffages dont il s'agit ne fe lifent que dans la derniere édition de l'Hiftoire Philofophique & Politique des Etablif fements dans les deux Indes, faite en 1780. L'Auteur de l'Homme Moral ferait flatté de croire que M. Raynal s'eft rencontré plufieurs fois avec lui pour la pensée & pour l'expression: mais peut-être l'éloquent & profond Hiftorien des Etablillements dans les Indes aura-t-il fait quelques extraits de l'Homme Moral, & les retrouvant, quatre ou cinq ans après, écrits de fa main, il aura cru qu'ils étaient de lui, & les aura employés comme

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fon bien propre. C'eft une erreur dans laquelle rifquent de tomber les Ecrivains qui font des extraits: car on ne reconnaît pas toujours auffi aifément fes pensées que fon écriture. Nous fommes loin d'accufer de plagiat un Auteur capable,

L'HOMME MORAL.

Chapitre IV de toutes les éditions.

-EN effet, l'homme en fociété n'eft plus rien par lui-même. Fort comme citoyen, parceque tous ceux qui l'entotrent lui fervent d'appui ; comme homil ne peut fe foutenir par fa propre puiffance.... Il doit fes jouiffances, fes forces, fes poffeffions, & jufqu'à fon existence, au corps politique auquel il eft affocié.

me,

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