ra pour un Sermon médiocre, & des Homélies médiocres ont mis le Minitre au rang des bons Prédicateurs. 1 V.. Les Homélies feront plus goûtées des gens de bien, que les difcours réguliers; mais elles feront moins courues. Elles nourriront plus la piété, qu'elles ne confondront le vice. VI. On y change quelquefois de matiere à chaque verfet. La diverfion feroit importune, fi le Prédicateur, détourné de fes idées, n'étoit, par-là, utilement fixé à celles du S. Efprit. VII. Dans l'Homélie il faut d'abord marquer le tems, l'occafion, & les autres circonstances du fujet de l'Evangile ; donner l'intelligence du texte; rendre raifon de l'application qu'en fait l'Eglife; expliquer les ufages de l'ancienne Loi, & le rapport qu'elle avoit à la nouvelle; enfin ne paffer rien d'obfcur fans l'éclaircir. VIII. Si le texte eft clair, l'explication eft inutile. Il ne faut alors que des réflexions prefque toujours morales, quelquefois dogmatiques, rarement natu relles & phyfiques; jamais critiques, à moins qu'elles ne naiffent du fujet, & qu'elles ne foient utiles aux gens de lettres. IX. Dans les paraboles, qui fouvent font le fond de l'Homélie, on ne développe la lettre, que par rapport à l'efprit. Il faut moins s'attacher aux circonftances hiftoriques, qu'au deffein de la parabole. Dès qu'on en a montré le but, on en néglige la lettre. X. Ce feroit une pratique utile & agréable aux fidéles de leur expliquer ce qu'ils ont le plus ordinairement à la bouche pour louer Dieu, l'Oraison Dominicale, le Symbole des Apôtres, certains Pleaumes. Les réflexions qu'on en tireroit, fe représenteroient quand ils les récitent. X I. Dans l'Homélie il ne faut pas prétendre épuifer fon fujet, la longueur en feroit ennuieufe. Souvent fans forcer le fens, on réduit tout l'Evangile à un feul fujet, & à une divifion réguliere. X I.I. Les Evangiles de toute une année ramenent les mêmes événemens, & prefque les mêmes termes. De tous les fens qu'on leur donne, il n'en eft qu'un qui foit juste & véritable; on ne doit jamais s'en départir. Les redites font du ftile de l'Ecriture. L'Efprit-Saint s'en eft fervi pour inculquer les vérités. XIII. Le Pasteur qui auroit compofé trois cours d'inftructions, pour trois années, pourroit fe borner là, & les rendre périodiques. Il ne doit pas craindre que l'Auditeur les rappelle, & s'en dégoûte. Lui-même a befoin de tems pour les apprendre de nouveau. Ces difcours par la fuite deviennent plus forts; & étant mieux appris, ils ont plus de grace, & font plus d'impreffion. §. 2. Du Difcours moral. I. L'Evangile eft plus attaqué par la corruption des mœurs, que par l'erreur. Auffi les Prédicateurs font plus appliqués à exhorter à la vertu, & à s'élever contre le défordre, qu'à dogmatifer, ou à controverfer. I I. font du reffort du Prédicateur. Ne pourroit-il pas s'étudier à les faire, en divers tems, tous paffer en revûe. III. Il choifit fa matiere felon les befoins les plus preffans. Ordinairement la deftruction des vices précéde l'établissement des vertus. Il faut détruire Babylone avant que d'élever Jerufalem. IV. Le fujet le plus néceffaire des Sermons eft la Pénitence. Les Prophétes l'ont prêchée, JESUS-CHRIST l'a prêchée auffi, & l'Ecriture traite de faux Docteurs ceux qui craignent de l'an noncer. ཕ. On porte efficacement à la Pénitence en montrant combien les jugemens de Dieu font terribles, & différens de nos préjugés ; quel eft le malheur d'une ame qui a perdu fon Dieu, & quel fera fon défefpoir de l'avoir perdu fans reffource; jufqu'où va l'extravagance d'un homme, qui méprise l'éternité. L'énormité du péché, le prix du fang d'un Dieu, &c. V I. Ces fujets effrayans font fuivis de confolation, dès qu'on fait voir au pécheur pécheur, que la vertu qu'il regarde comme fon ennemie, eft au contraire' fon bonheur, le reméde à fes maux la fource de fa joie. VII Soit qu'il y ait plus de facilité, foit qu'on fuive l'ufage, on s'attache plus aujourd'hui à traiter un fujet particulier & unique, qu'à expliquer toutes les parties d'un Evangile, qui en préfente fouvent plufieurs. VIII. Ne pourroit-on pas continuer de prêcher contre un vice jufqu'à ce qu'on l'eût détruit? Les Peres l'ont ainfi pratiqué. S. Ambroife fait plufieurs difcours de fuite contre l'ufure. Saint Chryfoftôme ne fe laffe point d'invectiver contre la colere, d'exhorter à l'aumône. S. Auguftin pourfuit un abus tant qu'il en refte un feul veftige. IX. Le Dimanche & les Fêtes on peut embraffer plufieurs fujets, afin d'avoir lieu de cenfurer plufieurs vices. L'ouvrier n'entend la parole de Dieu que ce jour-là; chacun y doit trouver fes befoins. X. L'Avent ne propofant d'Evangile G |