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qu'aux Dimanches, on eft libre fur le choix des fujets: Il faut s'attacher aux plus pathétiques. Autrefois le public exigeoit, que tous les Sermons fuffent rapportés à un plan général, & propofés fur le même texte. Aujourd'hui le Prédicateur n'eft plus affervi à cette contrainte; tout fujet eft bien reçu, s'il eft bon & bien traité.

X I.

Entre les fujets d'un Avent, ceux-ci furent autrefois goûtés, & feroient encore traités utilement aujourd'hui. Les maximes de l'Evangile oppofées aux maximes du monde, les vérités capitales du Chriftianifme, les prétextes de la cupidité détruits, les vertus chrétiennes & les vices contraires; les fignes de la prédestination & de la réprobation, l'ufage des Sacremens, la néceffité de la Pénitence & fes propriétés, les caracteres du pécheur, du pénitent & du jufte, les excès & les défauts des penfées, des paroles, des affections & des actions, les Vertus Cardinales, les Fins dernieres, le Décalogue, l'Oraifon Dominicale, le Sermon fur la Montagne, le douziéme Chapitre de S. Paul aux Romains avec les trois fuivans.

XII.

La morale trouve par-tout fa place. On pourroit même en faire le corps du difcours au jour d'un Myftere, ou de la folemnité d'un Saint, fi la Fête n'est pas locale.

XIII.

Les Prophétes destinés à publier la grandeur de Dieu, à prédire l'avenement du Meffie, à figurer les mysteres de fa vie & de fa mort, ne laiffoient pas de cenfurer vivement les prévarications de la Loi.

§. 3.

Des Conférences par demande & par réponse.

I.

Le dialogue eft une des meilleures méthodes dont on puiffe fe fervir pour inftruire. Les Anciens les plus habiles l'ont employée. La vivacité de fon action a des charmes ; & tel qui n'y étoit venu que par curiofité, s'en eft fouvent retourné inftruit & touché.

II.

Cette maniere d'enfeigner nous vient de la nature. Les vieillards des premiers fiécles, dépofitaires de la

Religion, en racontoient les faits ; les jeunes gens leur faifoient des queftions, & ils y répondoient. Les Ecritures ont voulu confacrer cet ufage, en avertiffant d'interroger toujours les anciens.

I I I.

JESUS-CHRIST entra en conférence fur le culte & fur la Loi, non-seulement avec fes Difciples, mais encore avec les Pharifiens & les Hérodiens. S. Paul ne refufa pas de répondre à des Philofophes Stoïciens, ni même à des Epicuriens. Les dialogues familiers ont fait la prédication des Solitaires dans les Laures & dans les déferts.

.

IV.

Le fuccès des Conférences en prouve l'utilité. Le peuple y accourt. Son goût doit décider de ce qui lui con

vient.

ས.

Les demandes ne doivent être ni courtes, ni féches. L'interlocuteur doit mettre la question dans fon jour, & l'Auditeur au fait; & il n'eft pas fâché d'étendre fon rôle; & fon perfonnage lui fait plus de plaisir. V I.

Les questions feront à propos, fi le

fujet les amene, fi elles lient les matieres, fi elles font attendre à l'Auditeur de nouveaux éclaircissemens.

VII.

Comme la Conférence tend à rendre la matiere qu'on traite plus intelligible, & à guider l'efprit de l'Auditeur, celui qui répond doit répéter la demande, & la mettre, s'il est besoin, dans un plus grand jour.

VIII.

Dans la réponse le fens & le ftile même doivent fe foutenir. Il eft plus ordinaire, mais il n'eft pas plus permis de fe négliger dans les Conférendans les Sermons.

ces que

IX.

Les questions morales doivent ordinairement rouler fur les prétextes que la cupidité oppofe au devoir. L'objection & la réponse intéreffent également l'Auditeur: chacun croit être dans le cas, & cherche en foi-même à le réfoudre.

X.

La propofition d'un cas de confcience circonftancié ne convient pas dans un Sermon. Dans la Conférence elle eft à fa place, & l'Auditeur en attend la folution avec empreffement.

XI.

On ne doit pas rougir d'y faire les queftions les plus fimples. L'interlocuteur y fait le perfonnage du peuple, dont l'ignorance eft plus grande qu'on ne s'imagine; & en fait de Religion des perfonnes de diftinction font fouvent peuple.

XII.

Le dialogue peut aisément devenir puérile. Il faut éviter cet écueil avec un foin religieux. Le caractere de la Chaire eft férieux, la plaifanterie en eft bannie. Agréable fur le théatre,amufante dans la converfation, elle feroit ici facrilége. Elle ôteroit au Prédicateur l'autorité & l'onction, à l'Auditeur le recueillement & la componction. Les mœurs chrétiennes propofent un modèle qui a pleuré, & qui n'a jamais ri.

§. 4.

Des Myfteres.

I.

Aux jours confacrés par l'Eglife à méditer les Myfteres & à les adorer, c'est une infidélité au Miniftre de ne pas s'y arrêter, pour les dévelop

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